Le président des pourparlers sur le climat de la COP26 avertit que « le monde réussira ou échouera comme un seul »


Sharma fera ses remarques dans un discours au Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO dans la capitale française, où près de 200 pays ont conclu l’Accord de Paris en 2015, acceptant de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, avec une préférence pour limiter le réchauffement à 1,5 degrés.

« La COP26 n’est pas une séance de photos ou un salon de discussion. Ce doit être le forum où nous mettons le monde sur la bonne voie pour lutter contre le climat. Et cela dépend des dirigeants. Ce sont les dirigeants qui ont fait une promesse au monde dans cette grande ville il y a six ans. Et ce sont les dirigeants qui doivent l’honorer », dira Sharma, selon des remarques préparées envoyées aux journalistes.

« La responsabilité incombe à chaque pays. Et nous devons tous jouer notre rôle. Parce que sur le climat, le monde réussira ou échouera comme un seul. »

Le sommet aura lieu dans moins de trois semaines et se tiendra dans la ville écossaise de Glasgow, le gouvernement britannique étant l’hôte de la réunion.

Alors que les pourparlers se rapprochent, Sharma utilise un langage plus énergique envers les pays dont les engagements sont faibles.

Dans une interview avec le Sydney Morning Herald australien la semaine dernière, Sharma a appelé l’Australie à doubler son engagement de réduction des émissions pour s’aligner davantage sur des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que l’Union européenne.

Les parties à l’Accord de Paris ont été tenues de mettre à jour leurs engagements, connus sous le nom de contributions déterminées au niveau national (CDN), avant le 31 juillet de cette année.

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L’Australie a mis à jour son NDC le soir du Nouvel An l’année dernière, avec peu de fanfare, offrant le même engagement qu’il l’a fait cinq ans plus tôt – une réduction de 26 à 28 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, environ la moitié de celle des États-Unis, et bien en deçà les plans de l’UE et du Royaume-Uni. Mais l’idée de la mise à jour quinquennale est de proposer des engagements plus ambitieux.

Pour des raisons politiques, le Premier ministre australien Scott Morrison a également résisté aux appels à s’engager à zéro émission nette d’ici le milieu du siècle, même si chaque État et territoire du pays s’est engagé.

Les pays peuvent atteindre le zéro net lorsque les émissions de gaz à effet de serre tombent à zéro grâce à une combinaison de réduction des émissions actuelles et de suppression des émissions précédentes de l’atmosphère. Des dizaines de pays se sont engagés au milieu du siècle à atteindre le zéro net.

La Chine, l’Inde et l’Arabie saoudite, pays du G20 qui représentent ensemble environ un tiers des gaz à effet de serre dans le monde, n’ont pas soumis de plans mis à jour. La Turquie n’a ratifié l’accord que la semaine dernière.

Boris Johnson appelle les dirigeants saoudiens et indiens

Le discours de Sharma intervient un jour après que le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est entretenu avec des dirigeants indiens et saoudiens pour les presser sur leurs objectifs climatiques, entre autres questions bilatérales.

Dans son appel avec le Premier ministre indien Narendra Modi, Johnson « a souligné l’importance de faire des progrès concrets sur le changement climatique avant et lors du prochain sommet COP26 », lit-on dans un communiqué du 10 Downing Street.

« Il a noté que l’Inde était déjà le leader mondial des technologies renouvelables et a exprimé son espoir qu’elle s’engagerait à une contribution déterminée au niveau national plus ambitieuse et à atteindre des émissions nettes zéro. »

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Selon une lecture de l’appel de Johnson avec le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman : « Le Premier ministre espérait voir un engagement Net Zero et une contribution ambitieuse déterminée au niveau national de l’Arabie saoudite, notant le récent leadership du pays dans la lutte contre le changement climatique. »

La semaine dernière, les Émirats arabes unis sont devenus le premier pétro-État du golfe Persique à s’engager à zéro net.

Dans son discours à Paris, Sharma exposera ses plans pour la prochaine conférence, y compris une voie sur la façon dont les négociateurs peuvent « maintenir 1,5 en vie », un objectif clé de son ordre du jour. Pour y parvenir, Sharma fera pression sur les pays pour qu’ils réduisent le charbon, augmentent l’utilisation des voitures électriques, protègent les arbres et réduisent les émissions de méthane. Il poussera également les pays développés à honorer leur promesse de transférer 100 milliards de dollars par an aux pays du Sud pour aider à sa transition verte.

Sharma expliquera également ce que fait le gouvernement britannique pour surmonter les défis logistiques en rassemblant autant de délégués, de groupes de la société civile et de journalistes pendant une pandémie.

« Ce sera une COP extraordinaire en des temps extraordinaires. Mais collectivement, nous devons nous unir pour que cela fonctionne. Forger l’unité à partir de l’inconnu. Parce que nous n’avons pas d’autre choix que de livrer », dira-t-il.

« Chaque pays doit intensifier ses efforts. Et en tant que président de la COP26, je veillerai à ce que chaque voix soit entendue. Que les plus petites nations soient face à face avec les grandes puissances du monde. En tant que parties égales au processus. »

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