Le métissage à l’honneur du 21e Festival international de jardins – Archicree


L’édition 2020 du Festival international de jardins des Jardins de Métis (Canada) aurait pu être l’énième manifestation annulée à cause de la crise sanitaire. C’est sans compter sur les équipes du Festival, qui ont construit les 5 installations en place des concepteurs internationaux, bloqués dans leurs pays d’origine.

Les cinq installations du Festival international de jardins des Jardins de Métis (Canada) ont bien failli ne pas voir le jour.  Les équipes de concepteurs respectivement bloquées à Séoul (Corée), en France et dans le reste du pays à la feuille d'érable à cause de la pandémie, se sont les équipes du Festival qui se sont chargées de leur construction en juin dernier.

Les cinq installations du Festival international de jardins des Jardins de Métis (Canada) ont bien failli ne pas voir le jour. Les équipes de concepteurs respectivement bloquées à Séoul (Corée), en France et dans le reste du pays à la feuille d’érable à cause de la pandémie, se sont les équipes du Festival qui se sont chargées de leur construction en juin dernier.

L’édition 2020 de ce festival portait sur la mise en relation des designers, appelée «métissage».
Dans le contexte canadien, bien que les Premières nations (les populations autochtones présentes avant l’arrivée de Jacques Cartier en 1534) ont souvent été méprisées, les métissages qui sont nés notamment au XXIe siècle ont favorisé la créativité. Qu’ils soient physiques ou culturels, ils animent et encouragent l’émergence de nouvelles pratiques, de nouveaux projets.
Dans le contexte du Festival, le métissage concerne les pratiques (architecture de paysage, architecture, arts visuels, design industriel…), les plantes (indigènes ou exotiques) ou les matériaux (naturels ou manufacturés).

Sur les cinq installations retenues, le visiteur devient participant actif, en s’allongeant sur le tapis de Terrain amélioré, en se faufilant dans les cercles de (Mé) Tissages, en devenant vibraphoniste dans Corps de résonance, en explorant un récif de corail dans Forêt corallienne ou en s’entrelaçant dans le macramé de Enlacer.

Terrain amélioré

Soomeen Hahm, architecte, Jaeheon Jung, architecte et Yumi Lee, architecte paysagiste – Séoul (Corée du Sud)

"Terrain amélioré" de Soomeen Hahm, architecte, Jaeheon Jung, architecte et Yumi Lee, architecte paysagiste - Séoul (Corée du Sud)

L’installation s’inspire de l’écharpe traditionnelle de la nation métisse des plaines de l’Ouest canadien, et représente l’harmonie grâce à des cordes colorées qui sont appliquées sur un terrain sculpté.

Les conceptrices sont particulièrement utilisées par l’exploration d’une écologie harmonieuse entre l’homme, l’ordinateur et la machine. Elles se concentrent actuellement sur les moyens de construire des formes complexes par des humains pour développer des processus de construction qui ne peuvent pas être réalisés entièrement par l’automatisation, ni par le travail humain.

Corps de résonance

Charlotte Barbeau, designer, Leila Desrosiers, designer, Félix Roy, designer de l’environnement et Jean-Benoit Trudelle, stagiaire en architecture – Montréal (Canada)

"Corps de résonance" de Charlotte Barbeau, designer, Leila Desrosiers, designer, Félix Roy, designer de l'environnement et Jean-Benoit Trudelle, stagiaire en architecture - Montréal (Canada)

Cette folie musicale prend forme dans une clairière de la forêt. Les visiteurs se déplacent dans et autour de cet instrument géant, qui prend vie en vibrant aux sons de la forêt.

Charlotte Barbeau, Leila Desrosiers et Félix Roy sont des designers de l’environnement, diplômés de l’École de design de l’UQAM. Jean-Benoit Trudelle est diplômé d’une maîtrise en architecture de l’Université de Montréal. Ils se sont réunis pour ce projet afin de créer une équipe multidisciplinaire, capable de raisonner entre l’objet, l’architecture et le paysage.

ENLACER

Waiyee Chou, architecte paysagiste et Carlos Portillo, architecte paysagiste – Toronto et Montréal (Canada)

"ENLACER" de Waiyee Chou, architecte paysagiste et Carlos Portillo, architecte paysagiste - Toronto et Montréal (Canada)

L’intégration d’une ancienne technique de nouage du macramé permet de mettre en valeur des variétés de plantes hybridées pour l’horticulture. À l’intérieur d’une spirale, les visiteurs sont libres de se promener pour voir de près les éprouvettes.

Waiyee Chou et Carlos Portillo sont diplômés d’une maîtrise en architecture du paysage de l’Université de Toronto. Waitee a travaillé, entre autres, chez Urban Strategies, section de l’aménagement urbain de la ville de Toronto, et chez Forest and Field Landscape Architecture. Carlos est architecte paysagiste chez Claude Cormier et Associés, il travaille actuellement à la conception et à la construction d’un parc pour le centre-ville de Toronto.

Forêt corallienne

Lucie Bulot, architecte et Dylan Collins, concepteur – Montréal (Canada)

"Forêt corallienne" de Lucie Bulot, architecte et Dylan Collins, concepteur - Montréal (Canada)

Une barrière de corail d’un autre genre prend forme le long d’un sentier. Une communauté de calcaire s’enracine dans le boisé avec un métissage de formes qui crée un paysage insolite et une nouvelle communauté hybride.

Lucie Bulot est architecte d’intérieur HMONP, diplômée de l’École nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Paris-Val de Seine. Dylan Collins est architecte DE, diplômé de l’ENSA Paris-Malaquais. Ils vivent et travaillent à Montréal depuis 2019. Leur travail collaboratif commence en 2017 avec la réalisation du jardin Éternelles éphémères au Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire. En 2019, ils renforcent Neiges éternelles, dans le cadre de l’événement Passages Insolites présentés dans le Vieux-Québec.

(Mé) Tissages

Duc Truong, architecte – Strasbourg (France)

"(Mé) Tissages" de Duc Truong, architecte - Strasbourg (France)

Un paysage tissé qui invite les visiteurs à pénétrer dans un espace créé par un accrochage de cordes colorées. Ce jardin expérimental rassemble les visiteurs autour d’une installation entre l’architecture et la nature. Une invitation à se questionner sur le tissage des liens entre les communautés.

Duc Truong est un architecte français diplômé de l’École d’architecture de Strasbourg. En 2017, il cofonde le collectif d’architectes Figures vives et part à Tokyo pour travailler à l’agence Sou Fujimoto Architects, où il se développe une réelle sensibilité pour le métissage de l’architecture et de la nature. Après un an et demi passé au Japon, il décide de rentrer en Europe et poursuit son apprentissage de l’architecture chez OMA (Office for Metropolitan Architecture) de Rotterdam au Pays-Bas.

Les jardins Extra-muros

"Jardin de la ligne de toit" de Julia Jamrozik et Coryn Kempster, artistes et designers canadiens basés à Buffalo, dans l'État de New York
«Roof Line Garden» de Julia Jamrozik et Coryn Kempster, artistes et designers canadiens basés à Buffalo, dans l’État de New York

Le ruban de barricade, qu’on a pu abondamment voir dans les aires de jeux publiques canadiennes pour en interdire l’accès au printemps dernier, est ici utilisé à l’inverse pour inviter les visiteurs du Musée de la civilisation dans le Vieux-Québec à gravir les marches menant au toit-terrasse. Les couleurs de cette troisième édition sont inspirées d’une mouche à pêche d’Elsie Reford. Quelques accessoires de pêche de la collection des Jardins de Métis sont également proposés dans l’exposition, Histoires de pêche.

Julia est professeure adjointe au département d’architecture de l’Université de Buffalo, et Coryn est professeur auxiliaire adjoint. Travaillant en collaboration depuis 2003, ils s’efforcent de créer des objets, des espaces et des situations qui transfigurent le quotidien de façon ludique et hautement stimulante. Leur travail a été récompensé par le League Prize de l’Architectural League of New York en 2018.

"Ressac" de Mégan Dorigo, Aurélie Martel, Audrey Sambeau et Mireille Simard, finissantes du Diplôme d'études supérieures en design d'événements de l'Université du Québec à Montréal (UQAM)
«Ressac» de Mégan Dorigo, Aurélie Martel, Audrey Sambeau et Mireille Simard, finissantes du Diplôme d’études supérieures en design d’événements de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

Fruit d’une collaboration entre l’UQAM, le Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS) et le Festival international de jardins, l’installation Ressac se déploie jusqu’à la fin octobre dans l’espace public adjacent à l’édicule du métro Saint-Laurent à Montréal.

Un jardin sec représente la grève alors qu’une passerelle en bois clair, rappelant le bois flotté, traverse celui-ci. Épousant la ligne de désir formé par les passants, le tracé sinueux s’inspire aussi de la forme de l’embouchure de la rivière Mitis, voisine des Jardins de Métis, qui se jette dans le fleuve.
Le soir, l’horizon se dégage alors qu’un film est projeté sur le mur de brique qui, de jour, s’interpose entre le regard du passant et le fleuve, à peine un kilomètre plus au sud. La projection nous transporte au-delà de cette limite en amorçant une conversation entre corps et fleuve, incarnée par la danseuse Ivanie Aubin-Malo.

Le métissage à l’honneur du 21e Festival international de jardins a été modifié pour la dernière fois: 8 octobre 2020 par Rémi De Marassé

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