Le candidat communiste français à la présidentielle Roussel riposte aux faux emplois


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Le candidat présidentiel du Parti communiste français, Fabien Roussel, a riposté lundi après des allégations selon lesquelles il aurait été payé par des fonds publics pendant cinq ans pour un travail fictif.

Le site d’information d’investigation Mediapart a mis en doute dimanche la véracité de l’emploi de Roussel en tant qu’assistant parlementaire de 2009 à 2014, affirmant que l’ancien journaliste communiste ne travaillait pas au bureau de circonscription du député de l’Assemblée nationale Jean-Jacques Candelier dans le nord de la France et citant des associés de l’adjoint qui ne pouvait décrire aucun travail que Roussel avait effectué dans le rôle.

Mediapart a déclaré que Roussel n’avait fourni aucun document, e-mail ou SMS prouvant qu’il avait terminé le travail sous Candelier malgré des demandes répétées dans les 10 jours précédant la publication de l’histoire par le site Web de muckraking dimanche.

Lundi, le candidat communiste a déclaré qu’il avait « les documents » qui montreront qu’il a fait le travail. « J’ai travaillé cinq ans avec Candelier, avec les collègues que j’avais à ses côtés. Eux et Jean-Jacques peuvent témoigner du travail que nous avons fait ensemble », a déclaré Roussel à Europe 1 à propos de son passage chez l’ancien député à l’Assemblée nationale.

« J’étais avec lui, et sans lui, pour garder un œil sur le conflit dans la région de Douai, sa région », a réagi lundi Roussel aux accusations. « J’ai les documents de travail que j’ai montés avec lui sur ces sujets, avec les syndicalistes », a-t-il poursuivi. « Je vais leur montrer. »

Élection présidentielle française
Élection présidentielle française ©France 24

Candelier, pour sa part, s’est dit « surpris et indigné » des allégations de Mediapart, qualifiant Roussel de « collaborateur précieux et efficace, sur le terrain, en contact permanent avec nombre d’acteurs syndicaux, d’élus et d’habitants ». , avec « une connaissance très fine de la situation économique et sociale » et « des liens étroits avec de nombreux acteurs du territoire ».

Roussel est le premier candidat du Parti communiste français à rejoindre la course à la présidence française depuis 2007. Le communiste a rassemblé les 500 parrainages nécessaires auprès des responsables électoraux à travers le pays bien avant la date prévue et a demandé à participer au scrutin présidentiel officiel ce week-end, a-t-il déclaré. .

Faisant campagne sur la promesse de « jours heureux pour la France », Roussel est également l’un des rares candidats à la présidentielle de gauche à avoir de quoi sourire dans les sondages avant le premier tour des élections du 10 avril. Le parti de Roussel a lié les accusations portées par Mediapart à son élan relatif dans la course.


La porte-parole du Parti communiste français, Cécile Cukierman, a noté qu' »aujourd’hui, la loi ne définit pas une description de poste type, la traçabilité du travail des assistants parlementaires ». Elle a ajouté que le « choix » de Roussel de ne pas répondre aux sollicitations de Médiapart « ne le rend pas coupable ».

« Est-ce qu’on en parlerait autant s’il était resté à 1,5% dans les sondages ? » Cukierman a demandé à l’Agence France Presse. Roussel est sondé à 5%, même avec le candidat des Verts Yannick Jadot et devant la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo (3%), dans un sondage publié vendredi par le cabinet Opinionway.

« A seulement un mois et demi du premier tour, un truc comme ça sort, je me dis ‘c’est le jeu' », a déclaré lundi Roussel à Europe 1.

« Ils ont fait leur enquête en interrogeant des gens qui sont en guerre contre moi. Je n’ai pas que des amis, c’est normal… Mais j’ai des dizaines de personnes qui pourraient dire ce qu’on a fait ensemble, les batailles qu’on a même gagnées ensemble avec Candelier », a insisté Roussel.

Le communiste a contesté les détails de l’histoire de Mediapart, y compris son prétendu salaire de 3 000 €. « J’ai commencé à 2 460 € net, j’ai terminé à 2 700 € », a-t-il déclaré.

Les faux emplois étaient un mot d’ordre notoire de la précédente course présidentielle française. La campagne 2017 a été secouée par un scandale de faux emplois après des révélations publiées par l’hebdomadaire de muckraking Le Canard Enchaîné sur le candidat conservateur François Fillon et sa femme, Penelope. Une fois pressenti pour gagner la course, Fillon n’a finalement pas atteint le second tour, derrière le nouveau venu centriste Emmanuel Macron et la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen. Fillon, ancien Premier ministre, a ensuite été reconnu coupable aux côtés de sa femme et condamné à une peine de cinq ans. Un verdict sur l’appel de Fillon est attendu en mai.

(Avec AFP)



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