Le Canada a perdu 31 000 emplois le mois dernier, la deuxième baisse mensuelle consécutive


L’économie canadienne a perdu 30 600 emplois en juillet, a annoncé vendredi Statistique Canada.

C’est le deuxième mois consécutif d’emplois perdus, après 43 000 emplois perdus en juin. Les économistes s’attendaient à ce que l’économie réalise un léger gain d’environ 15 000 emplois, mais au lieu de cela, le bassin d’emplois s’est rétréci.

Les industries productrices de biens ont en fait ajouté environ 23 000 emplois au cours du mois, mais cette force relative a été plus que compensée par une importante perte de 53 000 emplois dans le secteur des services.

Le secteur des soins de santé a été un frein majeur, car il a perdu 22 000 postes. Après plus de deux ans à s’occuper des Canadiens pendant une pandémie, l’épuisement professionnel et la rotation des emplois dans le secteur deviennent un problème majeur. Plus de 10% de toutes les infirmières se sont déclarées malades au moins une fois au cours du mois et plus de 20% ont effectué des heures supplémentaires rémunérées pour compenser, a indiqué l’agence de données.

Les postes vacants en soins infirmiers au début de 2022 étaient plus du triple du niveau de cinq ans plus tôt, a déclaré Statistique Canada.

« Le déclin de l’emploi dans le secteur de la santé n’est pas passé inaperçu, car il est dû à des départs volontaires plutôt qu’à des licenciements », a déclaré l’économiste Tu Nguyen de la société d’expertise comptable et de conseil RSM Canada.

« L’exode des travailleurs de la santé épuisés a entraîné une augmentation des fermetures temporaires des salles d’urgence. Cela a de vastes ramifications, [because] lorsque les gens ne sont pas pris en charge, cela conduit les travailleurs de tous les secteurs à se déclarer malades, à devoir s’absenter pour s’occuper de membres malades de la famille, voire à quitter le marché du travail dans des circonstances plus extrêmes. »

Malgré la baisse, le taux de chômage est resté stable à son creux record de 4,9 %, car s’il y avait moins d’emplois, il y avait aussi moins de personnes à la recherche d’un emploi.

À la fin juillet, l’agence de données indique qu’il y avait environ un million de personnes au Canada officiellement classées comme chômeurs, ce qui signifie qu’elles veulent un emploi mais n’en ont pas. 426 000 autres personnes voulaient un emploi mais n’en ont pas cherché au cours du mois, elles ne sont donc pas officiellement comptées parmi les chômeurs.

Le million de personnes sans emploi se compare aux 19,5 millions de Canadiens qui ont eu une sorte de travail rémunéré au cours du mois.

La faiblesse du marché du travail canadien contraste fortement avec celle des États-Unis, où l’économie a ajouté 528 000 emplois le mois dernier. C’est deux fois plus que ce que les économistes attendaient.

Alors que le nombre mensuel d’emplois est toujours volatil, et c’est particulièrement le cas pendant les mois d’été, Tiago Figueiredo, un économiste chez Desjardins, dit que le nombre décevant suggère que « le marché du travail du Canada a freiné en juillet ».

« Cela dit, le marché du travail reste tendu et il y a de la place pour une nouvelle faiblesse de l’emploi à mesure que la croissance économique ralentit. »

Alors que l’économie perd globalement des emplois, de nombreux secteurs connaissent une forte expansion, comme l’aviation, déclare Arvin Nagules de Menzies Aviation. (Radio-Canada)

Bien que l’économie compte moins de travailleurs aujourd’hui qu’elle ne l’était en mai, de nombreux secteurs et employeurs signalent que l’embauche demeure robuste. Le secteur du tourisme a peut-être été plus durement touché que tout autre secteur par la pandémie, mais à mesure que la demande revient, le besoin de travailleurs augmente également.

Laura Pallotta, vice-présidente de Marriott Hotels, affirme que la chaîne essaie actuellement d’embaucher jusqu’à 1 000 personnes à travers le pays, alors même que les perspectives économiques globales s’assombrissent.

« Nous pensons que nous devons continuer à embaucher des postes et des rôles [because] nous voyons que la demande pour le Canada au cours des prochaines années continuera d’être forte », a-t-elle déclaré à CBC News lors d’une entrevue.

Arvin Nagules, vice-président principal chez Menzies Aviation, qui fournit une variété de services aéroportuaires au Canada et à l’étranger, affirme que son industrie essaie également d’augmenter rapidement les niveaux de dotation.

Il dit que les compagnies aériennes et les aéroports ont embauché autant au cours des deux ou trois derniers mois qu’ils le feraient normalement au cours de plusieurs années. « Ce n’est pas seulement l’industrie du transport aérien. Tout le monde se bat pour le même groupe de personnes », a-t-il déclaré dans une interview.

L’économiste Brendon Bernard de la société de recherche d’emploi Indeed prend la baisse mensuelle avec un grain de sel – notant que la baisse se situe dans la marge d’erreur de 34 000 pour l’enquête sur l’emploi de Statscan – mais il est clair que quelque chose est en train de changer sur le marché du travail.

« Plutôt que de se manifester par une hausse du chômage, les récents chiffres faibles de l’emploi se sont plutôt traduits par une baisse de la participation au marché du travail », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas ce à quoi on s’attendrait d’une vague de licenciements [but] dans le même temps, le rythme des gains du début de cette année semble s’être essoufflé. »

« Maintenant, la question est de savoir si la voiture restera au point mort. »

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