Laval: L’école de sport adapté continue son activité


«Il a appris à gérer l’échec et à faire confiance à des inconnus. »

Les cris résonnent et les ballons volent au gymnase de la Baclerie à Laval (Mayenne), le mercredi après-midi. Neuf jeunes viennent se défouler sous la direction d ‘Adrien Cribier, conseiller technique fédéral du Comité départemental de sport adapté de la Mayenne.

Quand la séance commence, le calme revient. Il explique les exercices et distille ses conseils sur fond de solidarité. «La motricité est un axe majeur. Avec leur croissance, il faut travailler les aspects moteurs: droite et gauche, courir, sauter. Le tout par le jeu. Ce sont des jeunes qui ont des difficultés en société. Ils ont parfois du mal à s’exprimer. Je leur rappelle des valeurs de groupe, d’équipe, pour leur vie future », décrit d’une voix posée Adrien, créateur de l’école de sport adapté.

«Il se rend compte qu’il n’est pas seul»

L’entraînement, qui dure 1h15, est multisport. Dégommer des quilles avec un ballon, se passer la balle en la faisant rebondir sur un trampoline incliné… «Je vois des gens, je me dépense et je termine fatiguée», résume la jeune Sandy entre deux exercices.

Aurore Esnault est la mère de Corentin, 13 ans. Dans sa petite enfance, un retard psychologique a été détecté. «En maternelle, il n’allait pas vers les autres. Sur un vu beaucoup de spécialistes », raconte-t-elle.

Après un essai infructueux dans un club de football, Corentin a rejoint la petite équipe d’Adrien Cribier et son école de sport adapté. «Au pied, ça ne s’est pas très bien passé. À force de se retrouver avec des enfants sans difficultés, il a arrêté. »

« En venant ici, mon fils s’est rendu compte qu’il n’était pas seul et a appris à accepter son handicap. Il sait qu’il a des difficultés mais il peut faire du sport. Il est très demandeur. C ‘ est un moyen pour lui d’exorciser le stress ou les contrariétés de la semaine. « 

«Il a appris à gérer l’échec»

Inscrit depuis sa création il y a deux ans, Corentin progresse sur de nombreux aspects: «Il a travaillé sur sa confiance en lui. C’était sa plus grosse difficulté. Il a appris à gérer l’échec et à faire confiance à des inconnus. »

Adrien Cribier a «saisi l’opportunité du poste» après un voyage en Asie. «Je ne savais pas quoi faire. Quand j’ai eu la proposition, c’était compliqué. Ça fait un peu peur. Il faut un certain caractère. La patience et le calme n’ont pas mes qualités. J’ai appris et je continue. Je prends beaucoup de plaisir. »

«Il va être calme»

Le mercredi après-midi arrive aussi comme un répit pour Aurore Esnault. «Je peux prendre ce temps pour moi. En sortant, Corentin aura évacué son stress, il va être calme. »

Bien qu’elle se déroule en salle, l’école de sport adapté a une dérogation pour continuer son activité. Ce n’était pas le cas lors du premier confinement. «Ça a été un moment très dur pour Corentin qui n’avait plus d’échappatoire. Heureusement qu’il y a cette école. »

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