La Syrie « pris dans une spirale descendante », déclare au Conseil de sécurité le chef des secours de l’ONU |


Martin Griffiths, qui est également Coordonnateur des secours d’urgence, a informé le Conseil de sécurité à la suite d’une visite dans la région à la fin du mois dernier.

Il a souligné les besoins croissants, les problèmes persistants d’accès aux zones difficiles d’accès et la nécessité d’un financement adéquat pour y répondre.

« Discussions constructives »

Pour M. Griffiths, sa visite a été l’occasion de « discussions franches et constructives », notamment à Damas avec le ministre des Affaires étrangères et son adjoint ; et à Ankara, avec le porte-parole de la présidence et le vice-ministre turc des Affaires étrangères.

Sa principale conclusion était que « les besoins humanitaires en Syrie sont plus importants qu’ils ne l’ont jamais été ».

On estime que 13,4 millions de personnes à travers le pays ont besoin d’une aide humanitaire ; une augmentation de 21% par rapport à l’année précédente et la plus élevée depuis 2017.

Même avec ces chiffres, M. Griffiths a déclaré que « la réalité vécue est encore plus terrible que les chiffres ne peuvent le décrire ».

« J’y ai parlé avec des femmes, des hommes et des enfants des effets profonds de plus de dix ans de conflit. Les enfants ont demandé de l’aide pour apprendre, recevoir des soins de santé et du carburant pour survivre à l’hiver à venir.

« Les ménages dirigés par des femmes ont parlé des difficultés qu’ils rencontrent pour trouver un revenu, presque aucun d’entre eux n’ayant un tel revenu disponible, ainsi que pour la survie de leur famille », a-t-il rappelé.

Des milliards de plus nécessaires

Le plan de réponse humanitaire en Syrie, d’un montant de 4,2 milliards de dollars par an, est le plus vaste et le plus coûteux au monde, mais seulement 27 % de la réponse est financée. Un peu plus d’un quart des personnes dans le besoin ont une chance de subvenir à leurs besoins grâce à cette opération humanitaire.

« Même si ce total augmente dans les mois à venir, grâce à la réponse et à la générosité des donateurs – ce que j’espère – le financement ne suit pas le rythme des besoins croissants des Syriens. C’est une réalité fondamentale et objective », a déclaré le chef des secours.

Il a également demandé à l’ONU et à ses partenaires de faire « beaucoup, beaucoup plus » pour mettre les Syriens sur la voie du relèvement, y compris de nouveaux programmes axés sur le relèvement rapide. Il a déclaré qu’actuellement, seulement 10 pour cent du plan global de réponse humanitaire sont consacrés au relèvement rapide.

Paix et sécurité

Sa visite à Damas a coïncidé avec des tensions persistantes dans le sud de la Syrie, en particulier autour du quartier de Dara’a Al-Balad, où 36 000 personnes ont été récemment déplacées.

Il s’est félicité du récent accord, affirmant que « le cessez-le-feu est un développement important », mais a souligné la nécessité de voir s’il tient.

Le chef humanitaire pense que « les besoins et les souffrances continueront de croître à court terme », mais a déclaré qu’il était revenu avec « un engagement et une conviction renouvelés pour identifier, développer et investir dans des moyens durables et efficaces d’aider ».

Il a reconnu la complexité de la tâche, mais a déclaré que c’est ce que les membres du Conseil et les pays qu’ils représentent doivent au peuple syrien.

« Ils continuent de souffrir, et ces enfants que j’ai rencontrés dans cette classe à Alep continuent d’avoir un avenir incertain, et c’est notre travail d’apporter une sorte de consolation dans cet avenir », a-t-il conclu.


Une jeune fille et une femme passent devant des bâtiments détruits dans la ville de Maarat al-Numaan à Idlib, en Syrie.

© UNICEF/Giovanni Diffidenti

Une jeune fille et une femme passent devant des bâtiments détruits dans la ville de Maarat al-Numaan à Idlib, en Syrie.



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