La Russie ferme le bureau de CBC à Moscou en représailles à l’interdiction par le Canada de la télévision d’État russe


Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu’il fermait le bureau de Moscou de la CBC et retirait les visas et l’accréditation des journalistes du radiodiffuseur public, après que le Canada eut interdit la chaîne de télévision d’État russe Russia Today.

« Avec regret, nous continuons à remarquer des attaques ouvertes contre les médias russes de la part des pays du soi-disant Occident collectif qui se disent civilisés », a déclaré à la presse la porte-parole du ministère, Maria Zakharova.

« Une décision a été prise de prendre des mesures de représailles, je souligne des mesures de représailles par rapport aux actions du Canada : la fermeture du bureau de Moscou de la Société Radio-Canada, y compris l’annulation des accréditations et des visas de leurs journalistes. »

Zakharova a déclaré qu’Ottawa avait choisi ce qu’elle présentait comme une voie « russophobe », y compris la censure des médias.

L’ambassade de Russie à Ottawa a confirmé le développement.

CBC est au courant de l’évolution de la situation et recueille des informations.

Le mois dernier, la Russie a sanctionné 61 Canadiens, une liste qui comprenait un certain nombre d’employés de la CBC ainsi que d’autres journalistes canadiens.

Le Canada a présenté mardi au Sénat un projet de loi interdisant au président russe Vladimir Poutine et à environ 1 000 membres de son gouvernement et de l’armée d’entrer dans le pays, alors qu’il continue d’augmenter les sanctions contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février.

En mars, Poutine a signé une loi imposant une peine de prison pouvant aller jusqu’à 15 ans pour avoir diffusé intentionnellement de « fausses » informations sur l’armée, incitant certains médias occidentaux à retirer leurs journalistes de Russie.

Les responsables russes n’utilisent pas le mot « invasion » et affirment que les médias occidentaux ont fourni un récit excessivement partiel de la guerre en Ukraine qui ignore les préoccupations de la Russie concernant l’élargissement de l’OTAN et la prétendue persécution des russophones.

Le bureau de nouvelles de la CBC à Moscou, photographié en mars 2020, se trouve dans le bâtiment historique du quai Kotelnicheskaya, sur les rives de la rivière Moscou. (Radio-Canada)

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réprimandé à plusieurs reprises l’Occident pour ce qu’il appelle une répression antidémocratique contre les médias d’État russes qui, selon lui, offraient une alternative aux récits occidentaux.

Poutine présente la guerre comme une confrontation inévitable avec les États-Unis, qu’il accuse de menacer la Russie en s’ingérant dans son arrière-cour et en élargissant l’alliance militaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord.

L’Ukraine dit qu’elle lutte contre l’accaparement des terres à la manière impériale et que les affirmations de Poutine concernant le génocide et la persécution des russophones sont absurdes.



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