la Jamaïque face à «l’extrême désorganisation» de sa fédération


Khadija Shaw DANIEL BECERRIL / IA / Reuters / Panoramique

Emmenées par leur buteuse prolifique Khadija Shaw, les Reggae Girlz défient la France dimanche (12h00).

La Jamaïque devra mettre de côté les querelles avec sa fédération et faire briller son attaquante vedette Khadija Shaw si elle veut remporter le premier match de son histoire en phase finale de Coupe du monde féminin. Les joueuses jamaïcaines, qui débuteront ce Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande dimanche à Sydney face à l’équipe de France à 12h00, reprochent notamment à leur fédération le manque de matchs amicaux avant le tournoi.

Réunies en scène à Amsterdam pour préparer leur deuxième Coupe du monde de juillet consécutif, les Reggae Girlz n’ont pu jouer un match de préparation qu’à leur arrivée à Melbourne, s’imposant face au Maroc (1-0), le 16. «Le stage était bien. J’aurais aimé jouer un match, ce qui aurait été un vrai test mais c’était bien quand même», avait déclaré la sélectionneuse Lorne Donaldson sur la chaîne de télévision caribéenne Sportsmax. Aussi mécontentes des retards de paiements des primes de matchs, les joueuses ont publié le mois dernier un communiqué pour exiger des changements de la part de la fédération. «Ces derniers mois, en raison de l’extrême désorganisation, nous avons manqué plusieurs sessions de matchs amicaux de la Fifa. Cela va inévitablement impacter notre préparation pour l’Australie», avaient-elles déploré.

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L’appui financier de la fille de Bob Marley

Avant leur opposition face au Maroc, le denier match des Reggae Girlz remontait au mois d’avril, face à Sheffield United, club de deuxième division anglaise. Les Jamaïcaines ont longtemps dû lutter pour obtenir les ressources nécessaires pour participer aux compétitions internationales. Pendant des années, l’équipe dépendu de l’aide financière de Cedella, la fille de Bob Marley, et les espoirs activés par une deuxième Coupe du monde consécutive semblent avoir été vains.

Il y a quatre ans, la Jamaïque avait participé à sa première phase finale lors du Mondial en France. Tombées dans une poule difficile au côté du Brésil, de l’Italie et de l’Australie – trois nations à l’histoire du football féminin et aux ressources plus importantes – les Jamaïcaines avaient été éliminées après trois défaites. Mais en Australie et en Nouvelle-Zélande, tout porte à croire qu’elles pourraient faire mieux, malgré les conflits internes et un groupe une nouvelle fois relevé.

Khadija Shaw, 55 buts en 38 sélections

Face au Brésil, à la France et au Panama, l’optimisme des Caribéennes repose sur la présence de la prolifique Khadija Shaw, élue joueuse de l’année de la zone Concacaf (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes) et auteure de 55 buts en 38 sélections avec la Jamaïque. Plus grande star du football féminin dans les Caraïbes, Shaw a également inscrit 31 buts en 30 matchs cette saison avec Manchester City. «Je ne suis pas surpris par ce qu’elle réalise et elle a encore une marge de progression énorme, c’est assez effrayant pour être honnête», un défenseur de la défenseuse anglaise Alex Greenwood, sa coéquipière à Manchester City. «Je pense qu’elle peut devenir la meilleure joueuse du monde si elle le veut», at-elle ajouté.

Au-delà de Shaw, l’équipe jamaïcaine regorge de joueuses évoluant en Europe et en Amérique du Nord : le milieu de terrain de Tottenham Drew Spence, la défenseure de Fleury (France) Chantelle Swaby et l’attaquante des Florida State Seminoles Jody Brown seront à suivre pendant ce Mondial. «Nous n’allons pas à la Coupe du monde pour nous lamenter (…), nous avons l’intention de sortir du groupe», a prévenu la sélectionneuse Lorne Donaldson.

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