La communauté internationale condamnée à l’unanimité le coup d’État en Birmanie


Des Birmans vivant en Thaïlande tiennent des photos de la dirigeante du Myanmar, Aung San Suu Kyi, lors d'une manifestation devant l'ambassade de la Birmanie à Bangkok, Thaïlande, lundi 1er février 2021.

La nouvelle a déclenché une pluie de condamnations à travers le monde. Un peu plus de dix ans après une libération qui avait mis un terme à sa quinzaine d’années d’assignation à résidence au temps de la dictature militaire, l’ex-dissidente et désormais dirigeante de Birmanie, Aung San Suu Kyi, a été arrêtée par l’armée dans les premières heures de la matinée lundi 1euh février.

Dans un communiqué publié sur Facebook, les militaires ont également annoncé la proclamation de l’état d’urgence pour un an, affirmant que ces mesures sont un mal nécessaire pour préserver la «Stabilité» de l’Etat et que de nouvelles élections «Libres et équitables» serait mis en place au terme de l’état d’urgence. Les dernières élections, les législatives de novembre 2020, avaient été remportées massivement par le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), ce qui avait suscité l’ire de certains généraux, qui brandissaient depuis la menace d’un coup d’État.

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«Un coup dur [porté] aux réformes démocratiques »

Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a «Ferme» condamné l’arrestation par l’armée d’Aung San Suu Kyi et des autres dirigeants politiques. Avec «La déclaration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires», «Ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie», at-il ajouté.

Une analyse partagée par les Etats-Unis, qui «S’opposent à toute tentative de modification des résultats des élections récentes ou d’entrave à une transition démocratique en Birmanie et vont agir contre les responsables si ces mesures ne sont pas abandonnées », a fait savoir la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. Le rappel de la nécessité du respect des élections a également été fait lundi matin par le ministre des affaires étrangères suédoise, Ann Linde, ainsi que par ses homologues anglais, danois, norvégien, indien, japonais et australien.

A la suite du président du Conseil européen, Charles Michel, et du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a demandé le rétablissement du gouvernement civil légitime et «La libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues». Les dirigeants des institutions européennes n’ont cependant pas cité le nom d’Aung San Suu Kyi, après avoir dénoncé son inaction et son acceptation des crimes en cours contre les Rohingyas [ethnie minoritaire de confession musulmane installée dans l’Arakan, Etat frontalier du Bangladesh] en Birmanie. Le Parlement européen l’a exclue en septembre 2020 de la liste des lauréats du prix Sakharov, qu’il lui avait décerné en 1990 pour son combat en faveur de la démocratie.

De son côté, Paris intimé à ce que «Le résultat du vote des Birmans soit respecté» et «Discute avec ses partenaires dans le cadre des instances internationales», a fait savoir le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lundi sur Franceinfo, précisant que la  » préoccupation «  est «Forte» pour les Français present en Birmanie et que «Les services du ministère des affaires étrangères sont mobilisés pour suivre et être en contact avec nos ressortissants sur place».

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«Retenue» et «respect de la Constitution»

Le ministère des affaires étrangères singapourien a, pour sa part, rédiger sa «Sérieuse inquiétude», espérant que toutes les parties font «Preuve de retenue». Il a été rejoint par Pékin, qui appelle les acteurs politiques birmans à «Régler leursends dans le cadre de la Constitution et des lois, afin de maintenir la stabilité politique et sociale», a déclaré Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

La Constitution birmane de 2008 est au cœur du problème, selon Bob Rae, l’ambassadeur du Canada auprès des Nations unies, expliquant sur Twitter que cette dernière a été «Spécialement conçu pour garantir que le pouvoir militaire soit profondément ancré et protégé», ce qui permet aux militaires ce coup d’Etat.

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Le Monde avec AFP



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