Joe Biden annonce un sommet international sur le climat le 22 avril


La «pause» dans l'octroi de nouvelles concessions pour des fourrages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement n'aura pas d'impact sur les concessions déjà accordées.

Déterminé à mettre en œuvre son plan pour le climat, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a annoncé, mercredi 27 janvier, un moratoire sur les fourrages d’hydrocarbures sur les terres et les eaux fédérales ainsi qu’un sommet international. Les Etats-Unis doivent «Guider la réponse mondiale» à la crise du climat, a annoncé mercredi M. Biden avant de signer des décrets visant à lutter contre le réchauffement climatique. «De même que nous avons besoin d’une réponse nationale unie face au Covid-19, nous avons désespérément besoin d’une réponse nationale unie à la crise climatique, car il existe bien une crise climatique», at-il déclaré.

Le président américain a prévu de signer un décret sur ces mesures, dont l’organisation par les États-Unis d’un sommet de dirigeants sur le climat le 22 avril, le Jour de la Terre. Cette date correspond aussi au cinquième anniversaire de la signature de l’accord de Paris, que les Etats-Unis ont à nouveau rejoint quelques heures après l’entrée en fonction du nouveau président.

La «pause» dans l’octroi de nouvelles concessions pour des fourrages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement n’aura pas d’impact sur les concessions déjà accordées, mais elle devra au président de tenir une de ses promesses de campagne. Les Etats-Unis vont aussi s’engager à préserver l’intégrité de 30% des terres et des eaux fédérales d’ici à 2030, afin d’enrayer la perte de la biodiversité.

M. Biden a également annoncé que les considérations climatiques deviendraient un élément essentiel de la diplomatie et des politiques de sécurité américaines, et qu’il allait reconstituer un conseil scientifique composé d’experts. En outre, le président américain va ordonner aux agences fédérales d’investir dans les zones dépendantes économiquement des énergies fossiles, et de soutenir les populations particulièrement affectées par la crise climatique.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Etats-Unis: en revenant dans l’accord de Paris, Joe Biden parie sur les bénéfices d’une diplomatie climatique offensive

Abandonner les énergies fossiles

Avec cette série de mesures, Joe Biden se rapproche ainsi de manière concrète de son objectif d’abandon progressif des énergies fossiles, et d’une neutralité carbone dans le secteur énergétique d’ici à 2035 et dans l’ensemble de l’économie d ‘ici à 2050. Mais certaines associations environnementales, comme l’ONG Oceana, souhaitent que le nouvel hôte de la Maison Blanche aille encore plus loin, transformant le moratoire sur les fourrages en une interdiction permanente.

Le projet présidentiel a aussi provoqué de vives critiques dans l’industrie des énergies fossiles. «Limiter l’exploitation [d’énergies fossiles] sur les terres et les eaux de l’Etat, ce n’est rien de moins qu’une politique visant à « importateur davantage de pétrole«  », estime Mike Sommers, président de l’American Petroleum Institute (API), la plus grande fédération des professionnels de l’industrie pétrolière et gazière aux Etats-Unis.

Objectifs ambitieux

Le sommet prévu sur le climat sera l’occasion pour la première puissance mondiale de «S’asseoir à la table des discussions avec les autres» afin de faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique, avant que se tienne la grande conférence de l’ONU sur le climat (COP26) au Royaume-Uni en novembre, souligne David Waskow du World Resources Institute. L’expert s’attend à ce que les Etats-Unis rehaussent leurs objectifs environnementaux, avec comme horizon potentiel une baisse de 50% des émissions totales de gaz à effet de serre d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2005.

Le président démocrate doit par ailleurs présenter au Congrès le mois prochain son plan de 2 000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au cœur de l’économie américaine. Il pourrait cependant faire face aux réticences des élus républicains, même si un accord bipartite reste envisageable.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avec l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis, «nous avons une chance de voir les pires impacts du changement climatique»

Le Monde avec AFP



Laisser un commentaire