Infirmiers de réanimation : « une prime ne suffit pas »


Réagissant mardi après-midi à l’instauration de la prime mensuelle de 100 € pour les infirmières de soins critiques annoncée hier matin par le premier ministre, la Fédération nationale des infirmières de réanimation (Fnir) a estimé que cette mesure « ne résoudra pas les difficultés croissantes ».

infirmière service de réanimation COVID, hôpital Nord de Marseille

L’une des préconisations de la Fnir est d’instaurer un ratio strict de un(e) IDE pour deux lits de réanimation. Photo d’illustration – Nov 2020, service de réanimation COVID, hôpital Nord de Marseille (AP-HM). © Malika Surbled / ActuSoins.

C’est un premier geste apprécié certes, mais qui ne « répond pas à la problématique», a indiqué la Fnir dans un communiqué.

« Bien que l’activité et le niveau de responsabilité des soins en réanimation méritent d’être valorisés financièrement, une première ne résoudra pas les difficultés croissantes qu’éprouvent ces unités« , explique la fédération.

« Les soignants en réanimation sont épuisés. Les deux années de crise sanitaire ont fini de vider les quelques ressources qu’il reste après des années de manque de formation et de reconnaissance des compétences spécifiques, adaptées à un niveau de technicité en réanimation de plus en plus élevé et un chiffre d’affaires important des infirmiers sur ces secteurs.« 

Amélioration des conditions de travail

Au delà des questions de reconnaissances financières des compétences, la Fnir demande des mesures qui permettraient d’améliorer les conditions de travail des infirmières de réanimation.

Elle souhaiterait la mise en place d’une formation obligatoire d’adaptation à l’emploi (FAE), « structuré au niveau national » pour les infirmiers arrivants dans ces services, mais aussi une « mise en adéquation du nombre d’infirmières au regard de la charge en soins avec un ratio d’une infirmière pour deux lits de réanimation« .

Elle demande par ailleurs »la présence dans chaque service de réanimation d’infirmières expertes a appuyé leur exercice et leur autonomie renforcée » sur une formation de niveau master, et dont une partie du temps serait consacrée à la formation et à la recherche.

Des annonces à venir

Alors que les conclusions d’un rapport de l’IGAS sur les critiques de soins devraient être annoncées la semaine prochaine, d’autres annonces devraient être annoncées par le gouvernement peu.

[Notre] « intention » est « de suivre les orientations de ce rapport« . Il s’agit de « revoir et d’améliorer l’attractivité, la formation, la qualification, les conditions d’exercice professionnel dans les services de soins critiques« . Il s’agit aussi de « reconnaître la technicité de celles et ceux qui y travaillent« , a d’ailleurs indiqué hier le premier ministre, précisant que le premier, l’une de préconisations de l’IGAS, avait été annoncée  » en avance « .

Si tout va bien, les préconisations de la FNIR – qui avaient été auditionnées par la Cour des comptes et l’IGAS – seront bien prises en compte.

A suivre la semaine prochaine donc.

Rédaction ActuSoins

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La prime de 100 € « sera pérenne »

La prime de 100 € net mensuels, sera « pérenne » et « intégrée à la rémunération« , à compter de janvier 2022. Elle bénéficiera également aux infirmiers des établissements privés, a précisé mardi soir le ministère des solidarités et de la santé dans un communiqué.

Ce premier sera versé « aux infirmiers rattachés aux services de réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue« . 30 000 infirmiers diplômés doivent être concernés.

La mise en place de ce premier représente un budget global de 54 millions d’euros par an, est-il précisé.

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