Héricourt. Une BD consacrée à « Charlotte », une engagée intrépide qui a été dénoncée, torturée et déportée


Résistante à 17 ans

Charlotte est le nom de guerre de Christiane Méténier-Schmerber, originaire de Montaigut dans le Puy-de-Dôme et qui vit à Héricourt depuis 1952.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, la jeune femme, d’un tempérament casse-cou et d’une bravoure XXL, entre dans la Résistance en 1942. Elle n’a que 17 ans. Elle est embauchée à la mairie par le docteur André Michel, maire et grand résistant. Sa mission est de sauver les juifs, distribue des tickets de rationnement en cachette, soustraire les jeunes au STO (service du travail obligatoire)…

Un bébé sauvé

En 1943, à bord d’une traction gazogène, elle se rend avec le docteur Michel à la maternité de Montluçon (Allier) pour sauver le bébé d’un couple de jeunes mariés juifs. Au retour, Charlotte déclare le nouveau-né à la mairie de Montaigut. Dénoncée en mars 1944, torturée par la Gestapo mais muette comme une tombe, elle est déportée au camp de Ravensbrück où elle reste un an sous le matricule 38997.

Christiane Méténier-Schmerber.
Christiane Méténier-Schmerber.

Témoignage dans les écoles

Comment reprendre une vie normale après autant d’horreurs ? « C’était dur de revenir à la vie courante », avoue Christiane Méténier-Schmerber. « Je n’en parle que très peu mais je suis ensuite allée témoigner dans les écoles. »

Authenticité

Ce parcours héroïque est relaté dans la bande dessinée J’y ai laissé toute ma jeunesse. L’auteur Michel Di Gallo a rencontré l’ancienne ancienne par l’intermédiaire de sa compagnie Marie-Odile Goilliot, ancienne coiffeuse et amie de Christiane Méténier-Schmerber. Fasciné par son courage, son engagement au risque de sa vie, il lui propose d’en faire une BD. L’héroïne se confie volontiers. Un long travail de fond commence : à la manière d’un documentaire, dans une parfaite authenticité, l’histoire de Charlotte se déroule au fil de la trentaine de planches.

La 5e BD

Graphiste de métier, Michel Di Gallo est, depuis sa plus tendre enfance, brillant en dessin. Un don acquis de son grand-père paternel. Passionné de BD, il réalise L’art est dans le pré, un premier album biographique dédié aux artistes de l’Art dans la grange d’Ailloncourt, auto-édité en 2018. Un opus du 9e art impulseur : s’ensuivront trois albums de fiction, un par an.

Le cinquième, J’y ai laissé ma jeunesse une génération sacrifiée devrait être achevée et éditée en décembre prochain.

Michel Di Gallo dédicacera ses albums au salon du livre d’auteurs, dimanche 13 juin à l’abbaye Saint-Colomban de Luxeuil-les-Bains.

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