HCR – Message du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés


Le médecin vénézuélien Samuel, 27 ans, s'est enfui en Équateur en 2018 où il s'occupe désormais des habitants et des réfugiés colombiens pendant la pandémie.

Le médecin vénézuélien Samuel, 27 ans, s’est enfui en Équateur en 2018 où il s’occupe désormais des habitants et des réfugiés colombiens pendant la pandémie. © HCR/Jaime Giménez

Il y a deux jours, nous avons annoncé qu’un nombre sans précédent de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons. Plus de 82,4 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont vu leur monde bouleversé par la guerre, la violence et la persécution. Alors que le reste d’entre nous a passé une grande partie de l’année dernière à la maison pour rester en sécurité, ils ont dû fuir leur maison juste pour rester en vie.

Et comme les dirigeants mondiaux semblent incapables ou peu disposés à faire la paix, de plus en plus de personnes déplacées en paient le prix. Au cours des trois dernières années seulement, environ un million d’enfants sont nés dans une vie d’exil. Quel sera leur avenir ? Quelles opportunités auront-ils pour réaliser leur potentiel ?

Aujourd’hui, Journée mondiale des réfugiés, devrait servir de rappel brutal aux politiciens de la nécessité de faire plus pour prévenir et résoudre les conflits et les crises. Et de l’impératif de protéger les personnes indépendamment de leur race, nationalité, croyances ou autres caractéristiques. De la nécessité de s’exprimer et de lutter contre l’injustice, au lieu d’alimenter la division et de fomenter la haine. Se résoudre à trouver des solutions pragmatiques et durables aux crises au lieu de blâmer les autres ou de vilipender les victimes.

En termes simples, les dirigeants doivent agir et travailler ensemble pour résoudre les défis mondiaux d’aujourd’hui.

Pourtant, la Journée mondiale des réfugiés est aussi l’occasion de célébrer le courage des réfugiés. Ceux qui ont été dépouillés de tout et pourtant continuent, portant souvent les blessures visibles et invisibles de la guerre, des persécutions et de l’angoisse de l’exil.

Au cours des derniers mois, une période dominée par la pandémie, nous avons vu que les réfugiés – tout en ayant besoin, méritant et ayant droit à une protection internationale, à la sécurité et au soutien – se redonnent également les uns aux autres et à leurs communautés d’accueil.

Lorsqu’ils en ont eu l’occasion, ils se sont rendus en première ligne de la réponse au COVID-19 en tant que médecins, infirmières, agents de nettoyage, travailleurs humanitaires, soignants, commerçants, éducateurs et de nombreux autres rôles, fournissant des services essentiels alors que nous luttions collectivement contre le virus. Nous les avons vus, ainsi que leurs hôtes, partager de manière désintéressée de maigres ressources et aider ceux qui en ont le plus besoin.

Le mois prochain, nous les verrons dans une autre arène démontrer ce qui peut être réalisé s’ils sont inclus dans la société et si on leur donne les mêmes opportunités que le reste d’entre nous : les athlètes réfugiés approcheront de la ligne de départ alors qu’ils rivaliseront avec les meilleurs du monde aux Jeux olympiques de Tokyo.

Ainsi, à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, alors que nous nous arrêtons pour exprimer notre solidarité avec les réfugiés dans nos communautés et dans le monde, j’espère que chacun de nous reconnaîtra et admirera également le dynamisme, la détermination et les contributions des personnes forcées de fuir. Mes collègues et moi avons le privilège d’assister chaque jour à leur ténacité et à leurs réalisations qui, surtout aujourd’hui, devraient être une source d’inspiration pour tous, partout.

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