GT Voice : Un plan fiscal mondial pour les entreprises peut-il profiter aux pays en développement ?


Photo du G20 : VCG

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Alors que les pays occidentaux poursuivent activement la plus grande refonte du système fiscal international depuis un siècle, la question de savoir si les pays en développement bénéficieront de la redistribution de la fiscalité mondiale des entreprises sera une question incontournable pour le plan.

Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 ont publié un communiqué conjoint approuvant le plan mondial d’imposition minimum après s’être réunis samedi dans la ville italienne de Venise.

Le communiqué a qualifié le nouvel accord fiscal d' »accord historique sur une architecture fiscale internationale plus stable et plus juste » et a appelé tous les pays participant aux négociations à « s’attaquer rapidement aux problèmes en suspens et à finaliser les éléments de conception » d’ici la prochaine réunion du G20 en octobre, selon les rapports des médias.

Cette évolution marque le progrès le plus récent après que les pays du G7 se soient mis d’accord sur le nouvel accord fiscal le mois dernier et que 130 pays l’aient soutenu lors des pourparlers organisés par l’OCDE à Paris début juillet.

En apparence, l’établissement d’un rapport d’impôt minimum mondial d’au moins 15 % vise à mettre fin aux abus des paradis fiscaux, ainsi qu’à extraire davantage de recettes fiscales des géants de la technologie ainsi que d’autres multinationales qui ont érodé l’assiette fiscale. Pourtant, il n’est pas difficile pour certains observateurs qui lisent les reportages des médias sur le nouveau plan fiscal de se rendre compte que ces règles fiscales complexes sont en fait conçues pour collecter davantage d’impôts auprès des multinationales.

Bien que les nouvelles règles fiscales mondiales n’aient pas été entièrement finalisées, les progrès récents concernant les changements fondamentaux du système fiscal international donnent encore l’impression que les règles qui forment l’architecture fiscale mondiale étaient en grande partie décidées par un groupe de pays développés, avec les pays en développement monde étant plus passif et lent à réagir à la refonte qui pourrait potentiellement porter un coup dur à leur propre juridiction fiscale.

En fait, certains observateurs ont déjà constaté que bon nombre des nouvelles règles fiscales pourraient avoir un impact important sur les recettes fiscales des sociétés dans les pays en développement. Par exemple, l’impôt minimum mondial de 15 % peut signifier que la politique d’incitation fiscale adoptée par de nombreux pays peut ne plus être utile pour attirer les investissements étrangers.

De plus, certains craignent que la répartition complexe des bénéfices entre les juridictions sur la base de la répartition arbitraire entre les bénéfices résiduels et courants puisse également avoir un impact sur les intérêts des pays en développement.

C’est aussi un coup de marteau pour de nombreux pays en développement qu’ils n’auront que des options limitées pour taxer les géants technologiques occidentaux et qu’ils sont invités à accepter l’arbitrage obligatoire des différends lors de la signature de l’accord de l’OCDE.

Bien entendu, l’accord actuel n’est pas définitif. Au contraire, les pays en développement doivent participer activement aux négociations de suivi sur les nouvelles règles fiscales afin de lutter pour des détails plus avantageux tels que la base des bénéfices soumis à l’impôt minimum et la manière de réaffecter les droits d’imposition. Un mécanisme mondial plus inclusif est nécessaire pour inviter davantage de pays en développement à faible revenu à faire part de leurs préoccupations et de leurs demandes d’accord. Le nouvel accord fiscal ne fonctionnera jamais à l’échelle mondiale si les pays pauvres estiment qu’il s’agit simplement d’une tentative des pays riches qui tentent de les priver de recettes fiscales.

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