Gonet : l’actualité des marchés au 10 janvier


Dow -0,34%, S&P 500 -0,08%, Nasdaq +0,63%, Russell 2000 +0,17%, SOX +1,92%, Eurostoxx +1,26%, SMI +0,61% .

Il se passe quelque chose d’un peu gênant Downtown Manhattan. Les maîtres de l’univers de 2022 (les membres de la Fed) ne semblent pas vouloir admettre que la croissance et l’inflation américaines ont provoqué leur décrue. Alors certes, on n’est jamais trop prudent, quelque chose pourrait nous avoir échappé, mais les statistiques récentes semblent plutôt éloquentes, sachant que le principal talent d’un banquier central est de parvenir à déterminer le fameux point d’inflexion bien à l ‘Avance, la politique monétaire se situant de nombreux mois à produire ses effets sur l’économie réelle. Or, hier Raphael Bostic (patron de la Fed d’Atlanta) et Mary Daly (boss de la Réserve Fédérale de San Francisco), évoquent tous deux un pic de taux au-dessus de 5% (les Fed Funds possèdent quant à eux un pic légèrement en-dessous). Il y a encore peu, le marché aurait probablement réagi au quart de tour à de tels proposés. Hier cela se passe différemment, les actions restent polies et produisent la plupart des gains de la journée. En revanche côté marché obligé, c’est un gigantesque «rien à fiche» et les taux continuent de baisser, le 10 ans US change ce matin à 3,55%. Le dollar fait pareil et s’affaiblit encore un peu, la paire EUR/USD remonte à 1,0739, merci aux actions d’avoir cessé un camouflet à la Fed… les maîtres de l’univers de 2022 se transformeraient-ils en minions ? C’est ce que nous verrons cet après-midi à 15 heures avec le discours de Gru Jerome Powell, qui aura donc l’occasion de confirmer, d’infirmer ou d’affiner le message de ses lieutenants.

La hausse de début de séance de l’indice S&P500 (SPX) s’interrompt à l’heure de la clôture européenne, le SPX tentait de casser sa moyenne mobile à 50 jours, ce sera pour une prochaine fois (clôture à 3892 points contre la 50 jm à 3905 pts). En revanche, il parvient à défendre sa 100 jours et paie 3950 au plus haut de sa séance, sachant que la 200 jours se situe à 3993 points et le haut du canal baissier dans la zone de 4’000 pts, attention chers ours, le vent peut tourner très vite, ce d’autant plus que l’on note un regain de forme chez les mastodontes de la technologie, secteur qui porte le maillot jaune hier, accompagné des utilitaires et des matériaux. En queue de peloton on retrouve la santé, l’appétit au risque reste donc bien présent à Wall Street, voyez l’ETF (Exchange Traded Fund) MGK (Vanguard Mega Cap Growth ETF) qui progresse de 0,8%. Ses principaux postes sont Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Tesla, Nvidia, Visa, Home Depot et Mastercard. Les volumes d’échanges se reprennent progressivement et la récupèrent 4% (le VIX à 21,97).

Conclusion : le marché n’est plus aussi inquiet en ce début d’année qu’il ne l’était à l’automne. Les statistiques économiques récentes ont montré que la surchauffe économique est en train de s’évaporer. Mon petit doigt me dit que Jerome Powell peut s’époumoner tant qu’il le souhaite, l’authentique arbitre de cette semaine devrait être l’indice des prix à la consommation (IPC), qui sera publié jeudi. Le FOMO (Fear Of Missing Out) semble avoir fait son retour en ce début d’année, avec un narratif haussier qui puise son inspiration dans l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, dans des signes de désinflation, dans la fermeté persistante du marché de l’emploi, la santé des consommateurs et des entreprises ainsi que dans le positionnement actuel et le sentiment général des investisseurs. Ajoutez à cela la réouverture de la Chine et son revirement politique vis-à-vis de ses firmes internet, combinés à la capacité de l’Europe à éviter une crise énergétique et vous y êtes, le monde boursier de 2023 semble aller moins mal que celui de 2022.

La vague de Covid en Chine n’a pas découragé les voyages liés au Nouvel An lunaire, qui ont bondi de 40 % par rapport à l’année précédente au cours des deux premiers jours de la rue, selon des données gouvernementales. Le virus se propage rapidement dans les zones rurales mais les infections ont atteint un pic à Pékin, selon le maire par intérim de la ville. La Chine a enregistré 251’045 arrivées de passagers dimanche après la réouverture de sa frontière, soit environ un quart de la moyenne quotidienne du début de 2019.

Les forces de sécurité brésiliennes arrêtent plus de 200 partisans de Jair Bolsonaro qui ont pris d’assaut la capitale et en détiennent 1’200 autres pour interrogatoire. Les rues ont été débarrassées des manifestants.

Au menu macro-économique du jour, la production industrielle française de novembre (sortie sensiblement plus forte qu’attendu) et les ventes des grossistes américains de novembre (16h00).

Microsoft serait en discussion pour investir 10 milliards de dollars dans OpenAI, selon Semafor. Apple remplacerait les puces Broadcom et les pièces Qualcomm par ses propres composants. Le PDG de Pfizer confirme qu’un partenaire se prépare à fabriquer la pilule COVID-19 en Chine, mais nie les pourparlers concernant une copie générique. Danaher prévoit une croissance de son chiffre d’affaires supérieur aux entreprises pour le quatrième trimestre. Manchester United, Tottenham et Liverpool seraient des cibles de rachat pour le fonds du Qatar, selon Bloomberg News. Holcim acquiert l’italien Nicem. Johnson & Johnson est à l’affut d’acquisitions dans les soins oculaires, les robots chirurgicaux, l’orthopédie et les produits cardiovasculaires. Shell envisage de réduire ses investissements au Royaume-Uni après l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices exceptionnels. La Cour suprême des États-Unis a rejeté l’offre renouvelée de Bristol-Myers Squibb concernant son contentieux breveté avec Gilead Sciences. Brunello Cucinelli et 1 milliard d’euros de revenus cette année. Enel place 1,75 milliard d’euros d’obligations. Ford va associer avec LG Energy Solution pour construire une usine de batteries en Turquie, abandonnant SK sur l’accord. GSK remporte une victoire devant une cour d’appel américaine dans le dossier Zofran. Roche et Sonnet BioTherapeutics s’associent pour évaluer un combo contre le cancer de l’ovaire dans une étude de phase 1b/2a.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices nécessaires en ordre dispersé. Tokyo gagne 0,78% à la cloche, Hong Kong rend 0,38%, Shanghai recule de 0,21% et Séoul grappille 0,05%. Le futur SPX abandonne 6 points et l’Europe ouvre en repli de 0,6%.

Gardez un œil sur l’indice Hongkongais Hang Seng, qui progresse de 7,7% depuis le premier janvier. Il y a deux mois, nous avons assisté à la reprise naissance de cet indice, qui a rebondi de près de 30 % depuis. La grande question à ce stade est de déterminer si le HSI a mangé son pain blanc, ou s’il a encore du potentiel vers le nord. En grattant un peu la surface de ses indicateurs internes de marché, on réalise que 70 % de ses composants passent désormais au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours. On sait historiquement qu’un marché sain peut facilement avoir 60 % et plus de ses titres qui nécessitent au-dessus de leurs 200 jours. Les deux dernières tentatives de hausse du HSI ont été interrompues alors que moins de 50 % des composants traitaient au-dessus de la 200 jours, cette fois il semble que cela soit différent. La configuration actuelle (70 % des titres au-dessus de la 200 dma) est produite 7 fois dans l’histoire de l’indice. Dans 71 % des cas, 12 mois plus tard, le HSI traitait en hausse de 16,7 % en moyenne. Il s’agit ici d’une constatation et non d’une prévision.

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