Empreinte carbone: quel est l’impact de l’industrie textile française?


L’empreinte carbone est un argument en faveur du textile Made in France. C’est l’un des constats tirés d’une étude commanditée par l’Union des industries textile (UIT). Cette dernière pointe que les vêtements et linge importés, qui représentaient 95,7% de l’offre française, représentent l’équivalent de 54 kilos de CO² émis pour un kilo de produit. Soit deux fois plus que les 27,7 kilos générés par des produits manufacturés dans l’Hexagone.

Cette étude utilise la méthode d’analyse du cycle de vie (ACV) ISO 14040-44, via 68 scénarios pour 17 produits textiles et 4 circuits de production et d’approvisionnement – Cycleco

L’étude « Empreinte carbone du textile en France », réalisée par le cabinet Cycleco, évalue que l’empreinte carbone textile par habitant équivaut à 442 kilos par an. Un document qui pointe notamment la part, par pays d’importation, des émissions carbones liées au consommé textile en France. Avec sans surprise une majorité des émissions liées aux productions chinoises.

Est par ailleurs vérifié la partie des différentes étapes du cycle de vie dans ces émissions. La phase de transformation étant naturellement la plus polluante, y compris en France, bien que les émissions s’y avèrent au moins deux fois inférieures que chez les productions venant d’Euromed, de Turquie, de Chine ou du reste des pays fournisseurs.

Mais l’analyse ne se contente pas de tirer des constats, et dessine les contours d’une industrie française à l’impact carbone plus réduit. Au-delà des bienfaits d’une relocalisation qui prévoit de réduire drastiquement les émissions, l’étude souligne que le mix de solutions électriques prévoit de ramener les émissions liées à l’énergie de 43,3 à 20,7 kilos.

Une autre piste est sans surprise la rationalisation des commandes, et la meilleure réactivité d’approvisionnement permise par une production locale. Réduire le nombre de produits invendus suffirait ainsi à réduire de 25% les émissions de CO² le long de la chaîne de valeur. La seconde main et le recyclage ne sont évidemment pas oubliés. Pratiques dont la mise en application vise à réduire de 10 à 15% les émissions totales de la filière.

Pour 1% de consommation textile réorienté vers le Made in France, le document identifie ainsi trois bénéfices: 5.500 tonnes de production supplémentaire pour l’industrie française, 4.000 nouveaux emplois générés dans celle-ci, et donc une économie non négligeable équivalent à 140.000 tonnes de CO².

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L’UIT propose pour l’heure deux solutions concrètes sur ce terrain des émissions et répondant en priorité au besoin de transparence, rédigé de façon accélérée par les consommateurs. La première proposition est la création d’une étiquette de traçabilité. Celle-ci « reprendra les 4 grandes étapes de fabrication d’un article textile (filature / transformation du fil, tissage / tricotage, ennoblissement et confection) », indique l’Union. « Cette étiquette constitue le support d’information pour le consommateur (article 13 de la loi AGEC) et un outil de valorisation des filières vertueuses dont la nôtre ».

Une autre proposition est l’établissement d’un baromètre carbone annuel, destiné à mesurer l’empreinte carbone de la filière textile, ainsi que l’évolution de ces émissions dans les années à venir. Ce dispositif « constitue également un étalon pour mesurer le score carbone des articles textiles produits et / ou consommés en France » explique par ailleurs l’UIT.

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