Emmanuel Macron remanie son cabinet pour se préparer à un second mandat difficile


Le président français Emmanuel Macron et sa première ministre Élisabeth Borne ont remanié le cabinet pour se préparer à un deuxième mandat présidentiel difficile au cours duquel son gouvernement minoritaire aura du mal à faire adopter des lois pour poursuivre les réformes économiques.

Parmi les nouveaux venus figure Laurence Boone, jusqu’ici économiste en chef de l’OCDE, qui devient ministre de l’Europe. Elle remplace Clément Beaune, confident de Macron, qui reprend le portefeuille des transports.

Macron a battu la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen lors du dernier tour de l’élection présidentielle en avril, mais a perdu sa majorité à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de juin. L’extrême droite et l’extrême gauche ont fait des gains substantiels et sont devenus les plus grands blocs d’opposition dans la chambre.

Borne, le nouveau Premier ministre, n’a pas été en mesure de persuader les partis d’opposition modérés – tels que les conservateurs Les Républicains à droite et les Socialistes et Verts à gauche – de rejoindre une coalition et devrait rechercher des accords ad hoc pour essayer pour faire passer une législation.

Elle pourrait faire face à un vote de confiance au parlement cette semaine lorsqu’elle présentera le programme du nouveau gouvernement.

« La situation politique dans laquelle nous nous trouvons appelle plus que jamais à la transparence, au dialogue et au renouveau démocratique », a déclaré Olivier Véran, ancien ministre de la Santé, nouveau porte-parole du gouvernement avec le statut de ministre. « Nous avons tant à faire pour reconstruire et redécouvrir la confiance. »

Parmi ceux qui quittent le gouvernement après seulement six semaines de travail, citons Damien Abad, qui a été débauché du parti conservateur LR pour rejoindre le gouvernement centriste de Macron en tant que ministre de la solidarité et des handicapés, mais a fait face à de multiples accusations d’agressions sexuelles, qu’il a niées.

Trois ministres qui se sont présentés aux élections législatives le mois dernier mais ont perdu leur siège – dont la ministre de l’Environnement Amélie de Montchalin et la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon – ont également démissionné conformément aux directives fixées par Macron.

Macron a déclaré qu’il souhaitait se concentrer sur la lutte contre le changement climatique et sur la modernisation et l’amélioration des secteurs de la santé et de l’éducation en France, ainsi que sur l’introduction d’une réforme controversée du système de retraite qui ferait passer l’âge de la retraite de 62 à 65 ans.

Le nouveau ministre de la Santé, qui devra faire face à une recrudescence des infections au Covid-19 par des variantes hautement contagieuses du virus, est François Braun, médecin et chef du service des urgences d’un hôpital de l’est de la France.

Les postes ministériels les plus élevés restent inchangés. Bruno Le Maire, ministre des Finances de Macron depuis 2017, continuera de superviser l’économie avec un portefeuille renforcé qui inclut « la souveraineté industrielle et numérique ».

Gérald Darmanin, lui aussi proche de Macron, reste au ministère de l’intérieur. Catherine Colonna, ancienne ambassadrice à Londres, reste au Quai d’Orsay comme ministre des affaires étrangères, et Pap Ndiaye reste ministre de l’éducation.

Sur le front de l’environnement, Christophe Béchu – un allié de l’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2027 Édouard Philippe – a remplacé de Montchalin, tandis qu’Agnès Pannier-Runacher, auparavant responsable de l’industrie, devient ministre de l’énergie.

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