Edwige Diaz, une portée inconnue par l’étiquette RN


La tête de liste du Rassemblement national en Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz, fait campagne dans un marché à Saint-Christoly-de-Blaye (Gironde), dimanche 13 juin.

Peut-on espérer l’emporter en étant inconnu des électeurs ? On peut en tout cas être très bien placé avant le premier tour des élections régionales. Selon un sondage du 9 juin sur les régionales en Nouvelle-Aquitaine, réalisé par Ipsos-Sopra Steria pour France 3 et France Bleu, Edwige Diaz, candidate du Rassemblement national (RN), est en tête des intentions de vote pour le premier tour, avec 27 % des voix, contre 25 % pour Alain Rousset, le président du conseil régional sortant. Mais seuls 18 % des électeurs de la région la connaissent… Contre 62 % pour le socialiste, en poste depuis vingt-trois ans.

Lire notre décryptage : Régionales : en Nouvelle-Aquitaine, qui pour détrôner l’inamovible Alain Rousset ?

Lorsqu’on demande à Mmoi Diaz, un samedi matin de marché, à Coutras (Gironde), d’expliquer la bonne tenue du RN en Nouvelle-Aquitaine, elle répond : « Marine Le Pen. C’est la première raison. Il y a une adhésion à son projet. On ne peut pas dissocier les régionales de la présidentielle et elle est la seule capable de battre Emmanuel Macron. » Le portrait de la présidente du parti d’extrême droite s’affiche à côté du sien sur son véhicule de campagne, comme sur les tracts qu’Edwige Diaz distribue sur le marché de Coutras, ce samedi 5 juin. « Vous êtes la fille de Marine ? », interroge le vendeur de saucissons après avoir jeté un œil au prospectus.

La candidate locale du RN vient, elle, de l’UMP. Elle a voté pour Sarkozy en 2007 et a même adhéré au parti de droite une année. Maïs, « comme beaucoup de Français, j’ai été très déçue », confie Mmoi Diaz. Et une rencontre avec Marine Le Pen change la donne : « C’est là que tout a commencé, quand je l’ai vu arriver sur scène », poursuite-elle. ONU « engouement », qu’elle assure sentir chez les électeurs, cette année.

« Le seul vote utile, c’est le RN »

Il n’est pourtant pas manifeste. Si le sondage du 9 juin la donne à 27 %, tous les autres, dont une enquête de l’IFOP pour Sud-Ouest le 10 juin, la place à l’étiage atteint en 2015 : autour de 23 %. Il y a cependant une différence avec les régions précédentes. Le parti lepéniste rivalise aujourd’hui avec Alain Rousset (25 %) au premier tour. Lequel ne s’y trompe pas : « Mon adversaire, c’est le FN », note-t-il en reprenant le nom historique du parti d’extrême droite. Selon Edwige Diaz, « il se passe quelque chose ». « Qui aurait pu imaginer, relève-t-elle, que le RN serait au coude-à-coude avec le président socialiste sortant ? C’était inenvisageable il y a encore quelques années. »

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