Des journalistes empêchés par la police de faire leur travail lors d’une manifestation antiraciste aux Etats-Unis


Les policiers font usage de gaz poivre sur plusieurs journalistes devant le commissariat de Brooklyn Center (Minnesota), vendredi 16 avril.

Plusieurs journalistes ont été pris à partie par la police, vendredi 16 avril, dans la banlieue de Minneapolis (Minnesota, Etats-Unis), lors de manifestations pour manifestester contre la mort de Daunte Wright, un jeune Afro-Américain tué dimanche par une policière blanche.

Près de 500 personnes s’étaient rassemblées devant les grilles du commissariat de Brooklyn Center pour une sixième soirée consécutive de manifestations. Peu avant l’entrée en vigueur d’un couvre-feu, décrété par les autorités à 22 heures (heure locale), la police a donné l’ordre à la foule par haut-parleur de se disperser, avant de déployer plusieurs dizaines d «agents en tenue antiémeute. Encerclant les manifestants restés sur place, les forces de l’ordre ont alors notamment fait usage de gaz poivre sur plusieurs journalistes, qui s’étaient clairement signalés comme tels.

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La presse a en outre eu interdiction de rester dans le dispositif de nasse mis en place par la police, pour documenter les arrestations en cours. Pour sortir de ce dispositif, les journalistes ont également l’obligation de se faire photographier, eux et leurs documents d’identité, par la police de l’État du Minnesota.

Une injonction temporaire restrictive

Pourtant, plus tôt le même jour, un juge avait décrété une injonction temporaire restrictive envers la police dans la ville de Brooklyn Center, après qu’une plainte avait été déposée par plusieurs journalistes ainsi que par un syndicat le représentant.

Selon le jugement, rendu public, les forces de l’ordre avaient ainsi l’interdiction «D’arrêter, ou de menacer d’arrêter (…) toute personne dont elles sav[ai]ent ou [avaie]nt raison de croire qu’elle [étai]t journaliste ». Interdiction leur avait également été signifiée de faire usage de la force physique, aussi bien que de grenades assourdissantes, de matraques, ou encore d ‘«Agents chimiques» tels que du gaz poivre à l’observation des journalistes.

«A la suite de divers commentaires de la part des médias, et au regard de la récente [injonction], la police d’État du Minnesota ne photographiera plus les journalistes », a réagi samedi dans un communiqué de la Minnesota Operation Safety Net, le groupement des différentes forces de l’ordre qui traitent les manifestations organisées en marge du procès de Derek Chauvin. La police d’État du Minnesota affirme par ailleurs avoir «Fourni à ses agents» les directives de l’injonction émise vendredi, et les avoir également «Fournis aux autres forces de l’ordre» présent aux manifestations du Brooklyn Center.

Le groupe de défense de la liberté de la presse US Press Freedom Tracker déplore «Au moins sept agressions et trois arrestations ou détentions de journalistes couvrant les manifestations» depuis dimanche à Brooklyn Center.

Le Monde avec AFP

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