Des frites avec de la mayonnaise ? Oui, merci !


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Il y a de nombreuses années, peu de temps après avoir obtenu mon diplôme universitaire, alors que j’étais jeune et dans la force de l’âge (comme l’a dit un jour Fats Domino) et que le monde était mon huître proverbiale, j’ai eu l’opportunité d’étudier à l’étranger en France.
Apparemment, j’étais là pour apprendre la langue française et m’immerger dans la culture gauloise – participer à des activités telles que manger du fromage et des baguettes en lisant Proust et fumer à la chaîne et aussi être extrêmement impoli envers les autres (du moins c’est ce que je pensais faire avant d’y arriver).

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Mais même si j’ai assisté à de nombreuses conférences longues et monotones (fait amusant: les professeurs français, comme les professeurs de tous les autres pays du monde, aiment vraiment, vraiment parler) sur des sujets tels que Napoléon, l’impressionnisme et De Gaulle, j’ai appris à parler un français passable (passé un temps démesuré dans un laboratoire de langues où un professeur déséquilibré ne me laissait pas partir jusqu’à ce que j’aie transformé l’expression « je ne sais pas » en quelque chose qui sonnait comme « shaypa »), et j’ai découvert pas mal de choses sur ce fascinant partie du monde, au fond j’étais/je suis un homme simple qui est né à Saskatoon, en Saskatchewan et dont le restaurant préféré est le Dairy Queen.

C’est-à-dire qu’il y avait une limite définie à la quantité de haute culture française que mon corps pouvait absorber.

Donc, je ne traînais pas exactement à La Fouquet’s et discutais de la politique française contemporaine tout en me gorgeant d’escargots – à l’époque du téléphone intelligent, j’avais dans ma poche un plan de la ville dépliable avec des cercles dessinés à la main autour de n’importe quel voisin. Pizza Huts, restaurants de hamburgers et lieux de donair (ils les appelaient à l’époque Sandwich Grecs). Pour faire court, je suis un homme aux goûts simples.

En tout cas, dans l’ensemble, j’ai passé un merveilleux moment à vivre et à apprendre en France.

Je dois dire que bon nombre des stéréotypes que j’avais auparavant sur les Français et la culture française ont été complètement détruits pendant mon séjour là-bas. Les Français avec qui j’ai interagi n’étaient rien d’autre que gentils, accueillants, chaleureux et drôles (les Parisiens étaient un peu prétentieux, mais je pense que c’est vrai de n’importe quelle mégalopole), pas arrogants ou distants en aucune façon.

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Les conducteurs français avaient généralement tendance à suivre le code de la route et s’arrêtaient en fait aux feux rouges (pour une raison quelconque, je craignais que les rues de France ressemblent à des scènes de Death Race 2000 – il s’avère que les piétons français sont en fait le problème, car ils marchent au hasard chaque fois qu’ils en ont envie, un peu comme les écureuils canadiens).

Et je ne pense pas avoir vu une seule chemise à rayures ou un seul béret tout le temps que j’étais là-bas.

Bien que je n’étais pas francophile avant d’y arriver, et certaines des choses qu’ils font me déconcertent encore à ce jour (les gens ont tendance à faire grève là-bas à la baisse d’un chapeau, ils aiment aussi sonner leur grande profusion de cloches d’église à toute heure de la journée), j’en suis venu à vraiment apprécier certains aspects de la vie en France et je me suis demandé pourquoi on ne les adoptait pas ici au Canada.

Le système ferroviaire était quelque chose que j’admirais vraiment en France – les trains n’étaient pas trop chers (du moins à cette période) et vous pouviez aller à peu près n’importe où vous vouliez rapidement et facilement. Je me rends compte que le Canada est environ 18 fois plus grand que la France et avec la moitié de la population, alors peut-être qu’avoir un système ferroviaire comme celui-ci n’est pas faisable. Mais un homme peut rêver, n’est-ce pas ?

J’ai aussi admiré à quel point les Français semblaient vénérer l’histoire par rapport à nous au Canada. Ils avaient tellement de monuments, de statues, de musées, de vieilles forteresses, et même des pancartes dans pratiquement toutes les rues racontant des histoires sur des soldats qui y étaient morts pendant la Seconde Guerre mondiale ou des personnes célèbres qui y avaient vécu.

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Encore une fois, cela pourrait être dû au fait que la France en tant qu’État existe depuis plus longtemps que le Canada et a donc plus d’histoire, mais nous devrions probablement emprunter une page à la France et faire un bien meilleur travail en mettant en valeur notre propre passé.

Enfin, une chose que j’ai vraiment admirée, aimée et chérie chez les Français, c’est le fait qu’ils mettent de la mayonnaise sur leurs frites. Oui, j’y suis vraiment allé.

Je sais que depuis la sortie du film Pulp Fiction en 1994, dans lequel Samuel Jackson livrait son monologue classique sur la restauration rapide en Europe, les Nord-Américains sont vaguement conscients du phénomène consistant à mélanger la mayonnaise avec des frites. Mais même après près de 30 ans, nous, les plébéiens ici au Canada, n’avons toujours pas fait le saut pour tremper nos frites dans de la mayonnaise. C’est l’une de nos grandes hontes nationales à mon humble avis.

Bien que j’essaie actuellement d’éliminer complètement les frites de mon alimentation afin de retrouver la taille svelte de ma jeunesse, je peux dire sans vergogne que mélanger la mayonnaise avec des frites est l’une des meilleures idées jamais venues de France. Et cela inclut la séparation des pouvoirs, l’existentialisme et les baisers (français).

Je ne rabaisse en aucun cas le ketchup, mais les amis, la mayonnaise en tant que condiment pour frites, c’est les genoux d’abeille (ou en français, les ‘abeilles genoux’).

Peu de temps après avoir erré dans un restaurant de hamburgers français appelé Quick (apparemment, c’est en fait une chaîne de hamburgers belges) et qu’ils m’ont donné de la mayonnaise au lieu du ketchup pour mes frites, j’ai commencé une relation amoureuse de longue date avec ledit combo.
Je ne sais pas ce que c’est, mais les francophones ont des pouvoirs d’un autre monde lorsqu’il s’agit d’embellir leurs frites. Le Québec a été le berceau de la poutine paradisiaque tandis que la France/Belgique a découvert le pur plaisir de manger des frites avec de la mayonnaise.

Je suppose que c’est pour ça qu’ils les appellent des frites.

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