Des experts demandent la libération immédiate du défenseur des droits humains du Cachemire |


M. Parvez a documenté de graves violations des droits humains au Jammu-et-Cachemire sous administration indienne, notamment des disparitions forcées et des assassinats illégaux, ont-ils déclaré, et a subi des représailles pour avoir partagé des informations avec l’ONU.

Apparition de nouvelles représailles

Il a été arrêté en novembre par l’Agence nationale d’enquête (NIA) pour des accusations de complot et de terrorisme.

« Nous sommes préoccupés par le fait qu’un mois après l’arrestation de M. Parvez, il est toujours privé de liberté dans ce qui semble être un nouvel incident de représailles pour ses activités légitimes en tant que défenseur des droits humains et parce qu’il a dénoncé des violations », les experts en droits ont dit.

« Au vu de ce contexte de précédentes représailles, nous appelons les autorités indiennes à le libérer immédiatement et à garantir ses droits à la liberté et à la sécurité.

M. Parvez est détenu au complexe pénitentiaire Rohini à Delhi, que les experts ont décrit comme l’une des prisons les plus surpeuplées et les plus insalubres du pays, présentant un risque immédiat pour sa santé et sa sécurité, en particulier du COVID-19.

« Augmentation inquiétante » des arrestations

Il a été arrêté le 22 novembre en vertu de la législation antiterroriste indienne, la loi sur la prévention des activités illégales (UAPA).

Introduite en juillet 2019, la loi permet aux autorités de désigner tout individu comme terroriste sans qu’il soit nécessaire d’établir une appartenance ou une association avec des groupes interdits.

Les experts en droits ont déclaré que l’UAPA avait entraîné une « augmentation inquiétante » du nombre d’arrestations en Inde, et en particulier dans le Jammu-et-Cachemire sous administration indienne.

« Nous regrettons que le gouvernement continue d’utiliser l’UAPA comme moyen de coercition pour restreindre les libertés fondamentales de la société civile, des médias et des défenseurs des droits humains dans le Jammu-et-Cachemire sous administration indienne ainsi que dans le reste du pays. Nous exhortons donc une fois de plus le gouvernement à mettre cette législation en conformité avec les obligations juridiques internationales de l’Inde en vertu du droit des droits de l’homme », ils ont dit.

M. Parvez a comparu devant un tribunal de Delhi les 30 novembre et 4 décembre, lorsqu’il a été décidé qu’il devrait être transféré de la garde à vue de la NIA à la garde à vue.

Ce jeudi, le tribunal spécial de la NIA pourrait décider d’une nouvelle prolongation de sa détention pour 90 jours supplémentaires, ont indiqué les experts. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à 14 ans de prison, voire la peine de mort.

Rôle des experts indépendants

Les experts en droits qui ont publié la déclaration ont été nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève.

Ils rendent compte au Conseil de situations spécifiques à des pays ou de questions thématiques, telles que la situation des défenseurs des droits de l’homme.

Ces rapporteurs spéciaux, experts indépendants et membres des groupes de travail ne font pas partie du personnel des Nations Unies et ne sont pas non plus rémunérés par l’Organisation.

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