Décision historique’ donne du poids juridique pour protéger les défenseurs de l’environnement |


« Je reste profondément préoccupé par le ciblage des militants écologistes », a déclaré le secrétaire général Antonio Guterres, saluant le mécanisme de réponse rapide comme « une contribution importante pour aider à faire avancer mon appel à l’action pour les droits de l’homme ».

L’accord déléguera la mise en place du nouveau mécanisme aux Nations Unies ou à un autre organisme international.

En tant que tout premier outil reconnu au niveau international pour protéger les défenseurs de l’environnement, il marque une étape importante dans la défense du droit universel à un environnement propre, sain et durable, tel que reconnu par le Conseil des droits de l’homme au début du mois.

« Il y a vingt ans, la Convention d’Aarhus entrait en vigueur, comblant le fossé entre les droits humains et environnementaux.

Aujourd’hui, alors que les effets dévastateurs du changement climatique continuent de ravager le monde, l’objectif principal de la Convention – permettre aux gens de protéger leur bien-être et celui des générations futures – n’a jamais été aussi critique », a déclaré le chef de l’ONU.

Un œil protecteur

L’accord visant à établir le mécanisme a été adopté jeudi par la Réunion des Parties à la Convention sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement, connue sous le nom de Convention d’Aarhus.

« Cette décision historique est un signal clair aux défenseurs de l’environnement qu’ils ne seront pas laissés sans protection », a déclaré la chef de la CEE Olga Algayerova.

« Cela démontre un nouveau niveau d’engagement à défendre les droits du public en vertu de la Convention d’Aarhus, ainsi que la volonté des Parties de répondre efficacement aux défis graves et en temps réel rencontrés dans la mise en œuvre de la Convention sur le terrain ».

Défense vitale

Qu’il s’agisse de groupes protestant contre la construction d’un barrage dangereux ou d’individus dénonçant les pratiques agricoles néfastes dans leur communauté locale, ces militants sont essentiels à la préservation de l’environnement à travers le monde, a déclaré la CEE-ONU.

La Convention d’Aarhus garantit que ceux qui exercent leurs droits conformément aux dispositions de la Convention ne seront pas pénalisés, persécutés ou harcelés de quelque manière que ce soit pour leur implication.

En tant que tel, le mécanisme établira un rapporteur spécial – ou un expert indépendant des droits – qui répondra rapidement aux violations présumées et prendra des mesures pour protéger ceux qui subissent ou sont sous une menace imminente de pénalisation, de persécution ou de harcèlement pour avoir cherché à exercer leurs droits en vertu de la Convention. .

Comme le temps presse pour renforcer la sécurité des défenseurs de l’environnement, tout membre du public, du secrétariat ou d’une Partie à la Convention d’Aarhus pourra déposer une plainte confidentielle auprès du Rapporteur spécial, avant même que les autres recours juridiques n’aient été épuisés.

Défenseurs ciblés

Bien qu’il soit crucial pour les défenseurs de l’environnement d’exercer leurs droits en toute confiance, des cas ont été signalés dans lesquels ils risquent plutôt d’être licenciés, de lourdes amendes, de criminalisation, de détention, de violence et même de mort.

De plus, les incidents de harcèlement et de violence contre les défenseurs de l’environnement sont loin d’être rares.

Un rapport au Conseil des droits de l’homme de Mary Lawlor, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, a révélé qu’un défenseur des droits de l’homme sur deux qui a été tué en 2019 avait travaillé avec des communautés sur des questions de terre, d’environnement, d’impacts de les activités commerciales, la pauvreté et les droits des peuples autochtones, des Afrodescendants et d’autres minorités.

Depuis janvier 2017, parmi les Parties à la Convention d’Aarhus, des incidents de persécution, de sanction et de harcèlement de défenseurs de l’environnement ont été signalés dans 16 pays.

Contrairement aux initiatives existantes actuelles, qui reposent principalement sur l’application de pressions politiques par le biais des médias, le mécanisme de réponse rapide de la Convention d’Aarhus sera construit sur un cadre juridique contraignant, lui donnant des pouvoirs d’action beaucoup plus importants.

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