Comment résoudre la pièce de 50 cents du 75e anniversaire de l’Australian Signals Directorate
Vous avez peut-être entendu parler du garçon tasmanien de 14 ans qui a résolu les codes d’une pièce de monnaie publiée par une agence de renseignement australienne.
La pièce, publiée jeudi par la Direction australienne des signaux (ASD), a commémoré son 75e anniversaire et comprenait plusieurs codes à déchiffrer.
Mais les énigmes étaient déjà discutées 10 jours plus tôt en ligne.
En effet, le gouvernement australien était tenu d’inclure les caractères dans la législation, publiée en ligne, avant que la pièce modifiée ne soit disponible à l’achat le 1er septembre.
L’exigence législative signifiait que le 20 août, certains des codes avaient déjà été résolus, tandis que d’autres comptaient sur la possibilité de voir physiquement la pièce.
La pièce pourrait également faire partie de la tentative de l’ASD de se faire connaître, l’agence gouvernementale recrutant 1 900 personnes supplémentaires au cours de la prochaine décennie dans le cadre d’une expansion de 9,9 milliards de dollars.
Mais d’abord, la pièce (alerte spoiler !).
Pourquoi certaines personnes ont-elles sauté le pas ?
Richard Bean, chercheur à l’Université du Queensland, a déchiffré plus que quelques cryptogrammes historiques.
Parmi eux, un message de l’armée républicaine irlandaise des années 1920, la tentative d’un professeur de Cambridge de communiquer avec les vivants après sa mort et la supposée recette de l’élixir de vie sur la pierre philosophale originale.
Naturellement, il a essayé la pièce ASD dès qu’il a pu, la résolvant en environ deux heures.
À l’échelle des codes difficiles, le Dr Bean a déclaré que c’était relativement simple pour ceux qui avaient une certaine expérience.
« Ce n’est pas conçu pour être super difficile », a-t-il déclaré.
« Le malheur avec ces énigmes, c’est que la législation a été publiée expliquant ce que sont les lettres et les chiffres sur la pièce. Le 20 août, quelqu’un a tout de suite publié la plupart des solutions. »
Au fait, vous pouvez télécharger une image haute résolution du recto et du verso de la pièce sur le site Web de la Direction australienne des signaux.
Alors, comment le cassez-vous?
La pièce peut sembler intimidante au début, mais la plupart des craqueurs de code commenceraient au point le plus simple – le six chiffres en braille autour de la reine Elizabeth II.
Ils épellent « Abash », l’un des outils les plus courants pour déchiffrer les codes à l’aide d’un simple alphabet inversé.
Cela donne un indice pour résoudre les caractères autour du bord de l’autre côté, en remplaçant A par Z, B par Y et ainsi de suite.
L’appliquer à la cercle extérieur résulte en:
« Nous sommes audacieux dans le concept et méticuleux dans l’exécution. Trouvez la clarté en 7 largeur x 5 profondeur. »
Maintenant restez avec nous, ça va devenir un peu plus compliqué.
C’est là qu’un stylo et du papier sont utiles.
La partie 7×5 est une instruction pour disposer le bord intérieur des lettres dans des grilles de rangées de sept, à partir de BGOAMVO au bas de la pièce et continuer autour de la pièce.
Il y a 70 lettres, elles doivent donc être disposées en deux grilles de 35 lettres avec cinq colonnes.
Les deux grilles sont alors lues de haut en bas pour donner le message :
« Appartenant à une grande équipe en quête d’excellence, nous faisons la différence XOR HEX A5D75. »
Toujours avec nous ?
La partie suivante est celle où le Dr Bean dit qu’il a fait face au plus grand défi – tenter de déchiffrer le bloc de lettres et de chiffres dans le troisième coin inférieur droit.
La « XOR HEX A5D75 » à la fin de la dernière réponse se trouve l’indice pour cette prochaine étape, et cela nécessite un peu de savoir-faire en matière de rupture de code.
XOR est un type de cryptage courant et hautement sécurisé, créant des séquences de lettres et de chiffres à l’aide de chiffres binaires.
Sans clé, il est pratiquement impossible de le déchiffrer, et c’est pourquoi il s’agit d’une défense courante dans les logiciels de chiffrement.
Heureusement, la clé est « A5D75 » et le « hex » signifie qu’il est sous forme hexadécimale, ou qu’il y a 16 caractères différents. Résoudre celui-ci à la main est presque si fastidieux que cela ne sert à rien.
Ou vous pouvez mettre le bloc de lettres dans un programme en ligne comme Cyber Chef, avec la clé, et il vous donnera la réponse :
« Depuis 75 ans, la Direction australienne des transmissions a réuni des personnes ayant les compétences, l’adaptabilité et l’imagination nécessaires pour opérer dans la mince zone entre le difficile et l’impossible ».
Le dernier code n’a pas pu être résolu avant la sortie de la pièce physique.
Il s’agit de l’ombrage des deux anneaux de caractères. L’intérieur est en binaire – donc non ombré est un 0, ombré est un 1 et peut être décodé pour signifier « ASDCbr2022 ».
L’anneau extérieur est en code Morse et se traduit par « 1947 ORD Albert Park ».
Ils sont tous les deux des clins d’œil à l’ASD.
Alors quel est le point?
Il s’agit de soulever des profils.
Ce n’est pas la première fois qu’un organisme gouvernemental met des codes dans une pièce commémorative non circulée.
L’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO) a publié une pièce en 2019 avec un message crypté, qui, selon le Dr Bean, était un moyen créatif d’amener le public à s’engager avec elle et à construire son profil public.
Il a dit que l’idée était de planter la graine dans l’esprit de ceux qui pourraient être intéressés par une carrière avec l’ASD ou l’ASIO.
« Le genre de personnes qui s’assiéraient et résoudraient ce type de code sur la pièce, c’est le genre de personnes que l’ASD veut attirer – des penseurs innovants pour résoudre des problèmes difficiles en cryptographie dans un sens à la fois offensif et défensif », a déclaré le Dr. dit Bean.
« Ainsi, résolvez les codes des autres nations et protégez la sécurité des communications du gouvernement australien.
« Il s’agit d’attirer les bons candidats et de mettre l’ASD dans leur esprit, au lieu d’avoir à passer par les canaux de recrutement traditionnels. »
Au cours de la prochaine décennie, l’ASD s’étendra au-delà de Canberra avec de nouveaux sites à Melbourne, Brisbane et Perth, recrutant 1 900 travailleurs supplémentaires dans un programme connu sous le nom de REDSPICE.
Cela fait partie de la réponse du gouvernement fédéral à l’instabilité en Asie-Pacifique et à l’utilisation croissante des cyberattaques.
Alors, qui est l’adolescent prodige ?
L’identité du garçon tasmanien de 14 ans qui a résolu le code n’a pas été révélée.
L’éminent professeur Willy Susilo est le directeur de l’Institut de cybersécurité et de cryptologie de l’Université de Wollongong.
Il a dit qu’il était clair que celui qui avait déchiffré le code de l’ASD avait du talent et de l’instinct, étant donné qu’il n’avait probablement pas reçu de formation formelle.
« [What] est très important n’est en fait pas de savoir si vous pouvez déchiffrer le code ou non, [what] ce qui est important, c’est la réflexion qui se cache derrière, comment résoudre ce genre de casse-tête », a-t-il déclaré.
« Pour moi, je pense qu’une personne qui, surtout dans ce cas, a 14 ans, peut déchiffrer le code en seulement une ou deux heures est en fait incroyable à mon avis.
« C’est vraiment le genre de compétences nécessaires à la Direction australienne des transmissions. »