Bruno Le Maire assure qu’Amazon n’échappe pas à la réforme de la fiscalité internationale


Invité ce mercredi sur RMC et BFMTV, le ministre de l’Economie a affirmé que la réforme de la fiscalité internationale devait concerner « tous les géants du numérique sans exception ».

Amazon n’échappe pas à la réforme de l’impôt mondial. C’est en tout cas ce qu’a indiqué ce mercredi sur RMC et BFMTV le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire: « Amazon doit être dedans. On ne fait pas un impôt mondial sur les sociétés à 15% au moins pour que les plus grands géants du digital comme Amazon y échappent », at-il dit.

Des doutes ont commencé à naître il y a quelques jours, alors que certains experts ont assuré que les critères fixés pour définir les multinationales concernées par la réforme permettraient à Amazon d’être exclu de son champ d’application.

En effet, au-delà d’un impôt mondial sur les sociétés de 15%, la réforme négociée la semaine dernière au G7 Finances prévoit « des droits d’imposition sur au moins 20% des bénéfices dépassant une marge de 10 % pour les entreprises multinationales les plus grandes et les plus rentables ». Ou, la marge bénéficiaire d’Amazon en 2020 n’était « que » de 6,3%.

« Il faut segmenter les activités d’Amazon »

« Il y a une partie de ses activités qui ne dégagent pas de surprofits, c’est-à-dire plus de 10%, c’est toutes les activités de livraison sur lesquelles les marges sont plus faibles », a reconnu Bruno Le Maire. Mais « il y a une autre activité, le cloud, sur laquelle Amazon fait des surprofits très importants », at-il ajouté.

Selon lui, la solution tient « dans la segmentation des activités d’Amazon ». « Je souhaite que nous segmentons les activités d’Amazon pour que tout ce qui est rentable fasse bien l’objet de cette taxation digitale et que ce qui, à l’inverse, est moins rentable ne fasse pas l’objet de la taxation minimale « , a expliqué le locataire de Bercy.

Convaincre la Chine

Si les ministres des Finances du G7 ont trouvé un accord samedi dernier, Bruno Le Maire estime qu’il reste « trois enjeux très difficiles sur le chemin de cette fiscalité internationale plus juste et plus efficace ». D’abord, « c’est que la Chine donne son feu vert au G20 », at-il indiqué.

Ensuite, « il faut que ce taux de 15% soit un taux minimal, et nous essaierons avec d’autres partenaires européens d’aller plus loin que ces 15%. Et troisième enjeu, il faut que tous les géants du numérique sans exception soient dans le champ de cette taxe », a poursuivi Bruno Le Maire.

Selon lui, le premier pilier de la réforme sur la taxation mondiale des géants du numérique permettent à la France de percevoir « entre 500 millions et 1 milliard d’euros par an » contre « 400 millions aujourd’hui avec la taxe nationale ». L’imposition minimale sur les sociétés à 15% rapporterait de son côté « plusieurs milliards d’euros » aux caisses de l’Etat.

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