Amnesty International intimé à la libération d’un militant du Hirak


Des manifestants appellent à la libération des détenus du Hirak, à Alger, le 27 décembre 2019.

Amnesty International a demandé aux autorités algériennes, dimanche 11 octobre, de libérer «Immédiatement» Abdallah Bennaoum, militant des droits humains ayant participé au mouvement de contestation antirégime, le Hirak, estimant que sa vie était «En danger». L’organisation non gouvernementale (ONG) précise que ce militant de 55 ans, en prison depuis le 9 décembre pour des publications sur Facebook, «A besoin de toute urgence d’une opération du cœur».

Sa vie «Est en danger», selon Amnesty, qui intimement à «L’abandon de toutes les charges» pesant sur M. Bennaoum et à sa libération «Immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression». M. Bennaoum est poursuivi, entre autres, pour «Délit de possession et diffusion de vidéos visant à porter atteinte au moral des troupes, à la sécurité de l’État, à l’unité et à l’intégrité de la nation, à l’outrage à un corps constitué et à l’incitation aux attroupements», selon le parquet.

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Dans un communiqué diffusé le 4 octobre, le parquet général de Relizane (ouest) avait annoncé que M. Bennaoum était «Sous surveillance médicale continue depuis son transfert à Oran le 30 juin», à la demande du médecin et «Pour réaliser une échocardiographie». «On a essayé à six reprises de le transférer à l’hôpital, mais il a toujours refusé», selon le parquet. Reporté plusieurs fois, le procès de M. Bennaoum devrait avoir lieu le 27 octobre à Relizane.

Environ 70 militants incarcérés

Les autorités ciblées depuis des mois militants, opposants politiques, journalistes et internautes, interpellations multiplicateurs, poursuites judiciaires et condamnations afin d’empêcher une reprise du Hirak, suspendu par la crise sanitaire. Soulèvement inédit, pacifique et sans véritable leadership, le Hirak est né en février 2019 d’un immense ras-le-bol des Algériens, qui réclament un profond changement du «Système» en place depuis 1962. En vain jusqu’à présent, même s’il a poussé en avril 2019 au départ du président Abdelaziz Bouteflika après vingt ans au pouvoir.

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Selon un décompte du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien, quelque 70 militants du Hirak sont actuellement incarcérés, la plupart des publications sur le réseau social Facebook.

Le Monde avec AFP

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