À Nice, certains se font faire un certificat médical pour accéder à la salle de sport


Une ordonnance pour entrer dans la salle de sport. C’est l’astuce trouvée par certains accros au sport pour retrouver les tapis de course et autres machines de musculation. Car les salles ne sont pour le moment accessible qu’à une population très précise: il faut être sportif professionnel, étudiant en sport, coach sportif ou alors avoir une prescription médicale qui prouve que vous avez une pathologie qui nécessite une pratique sportive.

À Nice, seules quelques salles sont encore ouvertes et elles n’accueillent que ceux qui ont présenté un justificatif. Alors certains sont tellement en manque de pratique sportive qu’ils font un certificat pour retrouver les machines. À l’image d’Éric, qui sort tout sourire de son travail « des pectoraux, des biceps, des bras, du cardio, avec un peu de tapis roulant et de vélo ».

Et il a bien un certificat médical en poche. « La salle de sport m’a demandé que mon médecin me le fasse. Il me l’a fait et je leur ai donné pour pouvoir m’entraîner. Je ne sais pas si tous les médecins sont d’accord, mais le mien a été d’accord « , raconte Éric. Un certificat délivré notamment parce qu’il a besoin de rééducation pour son bras, mais aussi pour des raisons psychologiques, explique-t-il. « Il y a 20 ans que je fais du sport en salle, j’en ai vraiment besoin. Sinon je déprime totalement ».

Les gens qui vont dans les salles de sport n’ont pas de pathologie longue durée
– Jean-Pierre Gorini, médecin

Comme Éric, les sportifs que nous avons interrogés à l’entrée de cette salle de sport, nous avons constaté qu’ils ont un certificat mentionnant une ALD, une « Affection longue durée ». L’un nous précise avoir de l’arthrose aux épaules, un autre une hernie discale. Un client se déplace aussi avec des béquilles.

Mais pour le médecin Jean-Pierre Gorini, il est impossible qu’ils soient si nombreux à souffrir de ces pathologies. « L’affection longue durée, c’est 30 pathologies spécifiques: cardiaques, pulmonaires, des cancers, des scléroses en plaque … Donc les gens qui vont dans les salles de sport n’ont pas de pathologie longue durée. Je soigne beaucoup de patients qui ont des affections de longue durée, et vous ne les mettriez pas dans une salle de sport. Ce n’est pas vrai. « , exposer-t-il. La direction de la salle de sport a été soumise à un refus de répondre à nos questions.

Mais le docteur Jean-Pierre Gorini confirme que « cinq à six patients par semaine » lui demande un certificat de non-contre-indication pour leur permettre de retourner à la salle de sport. Certificats qu’il délivre. « Ce n’est pas moi qui ai proposé ce genre de situation, c’est le gouvernement, ce sont les pouvoirs publics. Nous, on ne fait qu’accomplir une mission demandée par nos patients pour pouvoir faire du sport, parce que certains ne sont pas bien si ne font pas de sport, explique-t-il. Et ça fait un que les gens n’en peuvent plus, il faut arrêter à un moment donné « . Tout en précisant bien qu’il ne produit évidemment jamais de faux documents.



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