L’amélioration de la littératie financière doit être une priorité pour l’Europe


Cet article est la dernière partie du FT’s Campagne d’éducation financière et d’inclusion

L’auteur est commissaire européen chargé des services financiers, de la stabilité financière et de l’union des marchés des capitaux

J’ai grandi dans une ferme en Irlande, l’un des huit frères et sœurs. C’est là que j’ai appris l’argent pour la première fois. Nous avons vendu des produits à notre communauté locale et, enfants, nous avons manipulé de l’argent et rendu la monnaie. Nous étions conscients de l’argent qui arrivait et de la façon dont il était utilisé pour les factures à payer. C’était une éducation financière de base dans un sens très pratique.

Aujourd’hui, le monde est différent. Une myriade de produits d’investissement complexes sont désormais à portée de main et sur nos smartphones. Nous avons une jeune génération qui s’intéresse à la cryptographie, dont certains prennent de gros risques sur un appareil qui tient dans leurs poches.

C’est parce que le monde a changé que nous devons parler d’argent et de littératie financière. Les gens doivent comprendre comment fonctionne le système financier, comment il les affecte et comment ils peuvent prendre les décisions financières qui leur conviennent. Nous devrions responsabiliser les gens afin qu’ils sachent comment gérer leurs finances. Plus tôt dans la vie nous développons une conscience financière, mieux c’est.

FT Flic

L’éducation à la littératie financière donne aux jeunes les bases d’une prospérité future et peut aider les personnes économiquement défavorisées à sortir de la privation. Rejoignez la campagne FT Flic pour promouvoir la littératie financière au Royaume-Uni et dans le monde

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Ceci est particulièrement important dans le sillage de la pandémie de Covid-19, qui a creusé l’écart entre les personnes financièrement résilientes et les personnes financièrement fragiles.

Un ménage de l’UE sur trois n’est pas en mesure de faire face à des chocs financiers inattendus en temps normal, et encore moins en cas de pandémie. Les baisses soudaines de revenus et les dépenses imprévues ont mis une pression supplémentaire sur beaucoup, tandis que d’autres ont pu épargner, mais ne savent pas comment tirer le meilleur parti de leurs économies.

Bien sûr, la littératie financière ne résoudra pas à elle seule ces problèmes — elle doit aller de pair avec un système financier bien réglementé, des conseils équitables et une bonne protection des consommateurs — mais c’est un élément clé du puzzle.

Dans toute l’UE, il existe déjà d’importantes initiatives visant à améliorer la littératie financière et plus de la moitié des pays de l’UE ont mis en place une forme ou une autre de stratégie nationale.

Mais le niveau de littératie financière à travers le bloc varie considérablement et, dans l’ensemble, il reste beaucoup trop faible, en particulier chez les femmes, les jeunes et les personnes âgées. C’est pourquoi la Commission européenne travaille avec le réseau international de l’OCDE sur l’éducation financière pour renforcer la littératie financière dans l’UE.

La semaine dernière, nous avons publié un nouveau cadre de compétences financières pour les adultes dans l’UE. Ce projet commun détaille les compétences et les connaissances dont nous avons tous besoin en matière de finance, en particulier à la lumière des changements induits par la technologie et la durabilité.

Les organisations publiques et privées peuvent s’appuyer sur le cadre pour lancer de nouvelles initiatives. Les autorités éducatives pourraient l’utiliser pour élaborer des programmes scolaires, par exemple, les enseignants pour concevoir des cours éducatifs et les entreprises pour assurer la formation du personnel ou des clients.

Dans l’UE, l’éducation relève de la responsabilité des gouvernements nationaux et la commission a besoin de leur soutien pour réussir. Nous prévoyons que ces gouvernements utiliseront le cadre pour s’appuyer sur leurs travaux existants ou élaborer de nouvelles politiques et programmes.

Le travail de la commission avec l’OCDE ne s’arrête pas là. Nous travaillerons ensemble pour nous assurer que le cadre est largement utilisé et surveillerons sa mise en œuvre. Nous commençons également à travailler sur un cadre de compétences financières conçu spécifiquement pour les enfants et les jeunes, que nous espérons publier l’année prochaine.

Mais ce n’est pas seulement un problème européen. En établissant des liens avec l’OCDE, nous avons pu apprendre de leur travail en Europe et au-delà. Nous pouvons apprendre de ce que font les autres.

La finance évolue, et elle évolue rapidement. Je veux aider à faire en sorte que les gens soient habilités à connaître l’impact des décisions qu’ils prennent dans notre système financier en évolution.


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