Cegid fait exploser sa valorisation avec l’entrée de KKR au capital


L’éditeur lyonnais de logiciels Cegid récolte les fruits de sa transformation. L’entreprise créée par Jean-Michel Aulas – également dirigeant de l’Olympique Lyonnais – s’est vue valoriser 5,5 milliards d’euros au lieu de 800 millions d’euros précédemment, à l’occasion de l’entrée à son capital du fonds KKR.

Quatre ans après son retrait de la Bourse par les fonds Silver Lake et AltaOne, le groupe dirigé par Pascal Houillon a multiplié sa valeur par six. L’opération permet au fonds KKR de rentrer en minoritaire au capital du spécialiste des logiciels de comptabilité, de ressources humaines et de facturation pour les entreprises. Mais l’autre fonds américain Silver Lake reste le principal actionnaire.

Alors que l’appétit des fonds d’investissement pour le secteur des technologies ne se dément pas, la volonté de Silver Lake de pousser Cegid vers le modèle du logiciel en ligne par abonnement à payé.

80 % de chiffre d’affaires récurrents

« Nous avons non seulement su convaincre de nouveaux clients avec nos nouvelles offres en Saas (software-as-a-service) mais aussi migrer des clients plus anciens vers ces logiciels que nous avons enrichis par rapport aux versions vendues sous licence », se félicitait Pascal Houillon il y a quelques semaines dans les colonnes des « Echos ».

En 2020, Cegid a enregistré 498 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 307 millions en 2016 quand la société était cotée. Surtout 80 % des recettes de l’an passé sont récurrentes contre 40 % il y a cinq ans.

Dans le même temps, l’entreprise s’est désengagée de diverses activités historiques, comme l’intégration de logiciels ou la distribution de matériel. « Nos actionnaires et la nouvelle équipe de direction nous ont permis de faire des choix car il a fallu se focaliser sur certains produits, on ne pouvait pas tout faire », souligne le patron.

Acquisition de Talentsoft

Remodelé en interne, Cegid regarde dorénavant aussi à l’horizon. L’entreprise a déjà procédé à plusieurs acquisitions et pourrait continuer, à la fois pour augmenter son offre dédiée aux métiers de la paie dans les services de ressources humaines et pour s’étendre sur les marchés européens. Après le rachat de l’espagnol Meta4 en 2019, Cegid vient de mettre la main sur Talentsoft, une star de la French Tech.

« Ensemble, nous devenons un groupe à 600 millions d’euros de chiffre d’affaires et Talentsoft nous permettra d’être présents en Allemagne et dans les pays nordiques où nous n’étions pas directement jusqu’à maintenant », explique le patron. Présent en France, en Europe du Sud et en Amérique latine, Cegid entend gagner des parts de marché dans chacune de ces régions.

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