100 milliards d’euros à dépenser rapidement


Le gouvernement veut mettre les bouchées doubles pour que les crédits mobilisés soient injectés dans l’économie sans perte de temps. Le ministre de l’Economie a fixé un objectif ambitieux: 30 milliards d’euros doivent être dépensés dès l’an prochain.

Combien d’années faudra-t-il pour dépenser les 100 milliards d’euros prévus dans le plan de relance de l’économie dévoilé ce jeudi? La réponse ne va pas de soi. L’expérience montre qu’en matière l’État peut se révéler moins rapide qu’escompté.

Invité le 26 août dernier de BFM Business, Geoffroy Roux de Bézieux insiste sur ce point: « Ce qui est très important dans ce plan de relance, c’est la vitesse à laquelle l’argent, ou la baisse d’impôts, va aller dans l’entreprise.  » Et le président du Medef de souligner que, pour « les remboursements de chômage partiel, il n’a pas fallu attendre trois mois ».

La rapidité d’exécution du plan de relance figure bien parmi les priorités du gouvernement. « Il faut dépenser vite et dépenser bien » insiste-t-on à Bercy. Pour éviter que les dossiers traînent, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance va piloter le suivi des dossiers. Bruno Le Maire entend organisateur un point hebdomadaire. Et tous les mois, une liste complète des projets lancés et en cours sera publié. L’objectif est de vérifier que les projets avancent bien, que les appels d’offres sont bien lancés.

80% des investissements programmés par la CDC réalisés en 2 ans

A Bercy, on n’exclut pas que des fonds alloués à des projets qui n’avanceraient pas assez vite soient réalloués à d’autres. L’objectif est qu’à la fin 2021, 30% des 100 milliards d’euros d’achat bel et bien été dépensés. « C’est extrêmement ambitieux » souligne-t-on au ministère de l’Economie.

La Caisse des dépôts et consignations entend montrer l’exemple. Le quotidien L’Opinion souligne qu’elle a prévu de réaliser 80% de son programme d’investissement en deux ans. Interrogé par ce même journal, le patron de BPI France, prévoit lui de « mettre le paquet sur 2021, comme quand vous soufflez dans une sarbacane ». Pour Nicolas Dufourcq, la cible devrait être atteinte: « Quand on voit tous les dossiers qui nous sont prescrits, on a de quoi combler les enveloppes assez vite ».

Pierre Kupferman

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