Wall Street ne quitte pas encore le LIBOR en difficulté, alors même que la nouvelle dette liée au SOFR se dirige vers un record avant la date limite


Les vieilles habitudes ne s’effacent pas facilement à Wall Street, même celles qui évoquent un chapitre scandaleux de la finance mondiale.

Les entreprises ont déjà émis cette année plus de 377,4 milliards de dollars de dette en utilisant le nouveau remplacement du taux interbancaire offert à Londres, sujet aux scandales, le LIBOR, mettant 2021 sur un rythme record, selon un rapport de Goldman Sachs.

Les régulateurs mondiaux se sont efforcés d’arrêter le LIBOR, à la suite d’un scandale mondial de truquage des taux il y a dix ans qui a conduit plusieurs grandes banques d’investissement à admettre avoir manipulé l’indice de référence.

Ce graphique montre un nombre croissant d’entreprises utilisant cette année le taux de financement garanti au jour le jour, ou alternative SOFR, lors de la mise en place d’un financement par emprunt, y compris les constructeurs automobiles et de camions, mais aussi les services publics, les soins de santé et les sociétés immobilières.

Le SOFR s’impose comme une alternative tarifaire

Goldman Sachs Global Investment Research, Dealogic

L’adoption par les entreprises américaines est un signe prometteur, d’autant plus qu’il y a trois ans, le SOFR était principalement utilisé par des sociétés financières sur un modeste financement de 11,5 milliards de dollars par emprunt.

Vendredi, Bank of America Corp. BAC,
+2,88 %,
qui, comme une multitude de grandes banques cette semaine, a facilement battu les estimations de bénéfices du troisième trimestre, était sur le marché avec un financement d’entreprise de 3,25 milliards de dollars lié à SOFR.

Les régulateurs ont averti les banques et les entreprises pendant des années d’accélérer le rythme de transition du LIBOR, qui reste lié à des milliards de milliards de contrats financiers.

Lire: Wall Street prend de nouvelles mesures pour éliminer l’habitude de la dette Libor de 200 000 milliards de dollars

Promesses, défis

L’indice de référence LIBOR a été créé à la fin des années 1980 par un groupe bancaire britannique, mais est maintenant confronté à une date limite du 31 décembre lorsque les régulateurs disent qu’il ne peut plus être utilisé sur de nouveaux contrats financiers américains.

Malgré la fin imminente, Wall Street n’a pas encore abandonné le LIBOR. L’équipe de recherche de Goldman a fixé environ 400 millions de dollars de nouveaux prêts à effet de levier liés à l’indice de référence cette année, un chiffre qui a éclipsé les niveaux de 2020.

Les prêts liés au LIBOR en hausse

Goldman Sachs Global Investment Research, Dealogic

« Bien qu’il y ait eu cette année une poignée d’accords de prêts à effet de levier faisant référence à une forme de taux LIBOR alternatif (soit immédiatement, soit à l’avenir), la grande majorité des émissions record sur le marché des prêts ont été
comparé au LIBOR », a écrit l’équipe de stratégie de crédit de Goldman dirigée par Lotfi Karoui dans une note hebdomadaire.

« De même, les émissions de dettes liées au LIBOR continuent également de croître sur le marché obligataire. »

Le SOFR a été considéré par les régulateurs et de nombreuses banques comme un taux de référence préféré et plus transparent, en partie parce qu’il est lié aux opérations de pension au jour le jour.

Malgré tout, son adoption n’en est qu’à ses balbutiements sur le marché américain des obligations d’entreprises de près de 10,6 billions de dollars, où la plupart des dettes sont liées aux bons du Trésor à taux fixe TMUBMUSD10Y,
1,574 %,
plutôt qu’un taux variable comme le SOFR.

Pour faciliter la transition, les régulateurs bancaires américains ont déclaré à la fin de l’année dernière que les taux LIBOR continueraient d’être publiés jusqu’en juin 2023.

En termes de progrès, Isha Chanana, analyste de recherche senior chez Income Research + Management, a souligné l’augmentation des volumes d’échanges de swaps dans le SOFR, mais aussi des volumes de contrats à terme tièdes sur SOFR à moins de 10 % du LIBOR et « des épisodes de dislocations soudaines et importantes à court terme dans taux de pension », dans une note de recherche récente.

« Avec le SOFR lié à des opérations de pension sécurisées au jour le jour, ça devrait être plus stable. Droit? » a écrit Chanana.

Cependant, le SOFR s’est échangé brièvement au-dessus de 10 % en intrajournalier en septembre 2019, mais a également baissé pour l’essentiel à zéro après que la Réserve fédérale « est passée à une politique de taux d’intérêt zéro » en mars 2020, a noté Chanana, tout en soulignant que d’autres indices de référence ont temporairement augmenté pour refléter risques de crédit.

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