Vive inquiétude pour des milliers de réfugiés érythréens «dispersés» dans le Tigré éthiopien |
Les humanitaires de l’ONU ont rapporté vendredi que les équipes humanitaires ont atteint deux camps de réfugiés érythréens dans la région éthiopienne du Tigray ravagée par la guerre pour la première fois depuis le début des combats début novembre, pour les trouver détruits et les anciens occupants «dispersés».
Le porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNCHR), Boris Cheshirkov, a déclaré aux journalistes à Genève que toutes les installations humanitaires des camps de réfugiés de Shimelba et Hitsats dans la région du nord de l’Éthiopie avaient été «pillées et vandalisées».
La mission, menée conjointement par le HCR et la branche de coordination humanitaire des Nations Unies, OCHA, a constaté que la plupart des abris du camp de Hitsats, ainsi que les bureaux des Nations Unies et la maison d’hôtes du personnel avaient été détruits.
La mission conjointe avait également réussi à se rendre dans la ville de Shiraro, où les réfugiés seraient dispersés et « avaient un besoin urgent de sécurité et de soutien ».
Évaluation urgente
Une mission ultérieure visera à identifier le nombre de personnes vivant dans la région et à déterminer si le HCR et l’Agence éthiopienne pour les réfugiés et les rapatriés (ARRA) pourraient y apporter une aide et élaborer des plans de réinstallation volontaire.
«Le HCR est profondément préoccupé par le bien-être des réfugiés érythréens qui y résidaient et qui ont tous fui les camps», a ajouté M. Cheshirkov.
Environ 20000 réfugiés vivaient dans les deux camps avant l’éclatement de la crise en novembre dernier, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé une campagne militaire dans le Tigré après que le parti au pouvoir de la région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), a lancé des attaques contre des camps de l’armée. .
Les derniers développements font suite aux appels de hauts responsables de l’ONU à mettre fin aux combats, ainsi qu’à l’annonce jeudi par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme qu’il lance une enquête sur les allégations d’abus et de violations des droits par toutes les parties au conflit. .
Vendredi, le président Abiy s’est rendu sur Twitter pour dire que le gouvernement érythréen avait accepté de retirer ses troupes du Tigré. Les forces éthiopiennes prendront en charge la garde des zones frontalières «avec effet immédiat», a-t-il déclaré.
Besoin d’aide
M. Cheshirkov a déclaré que plus de 7 000 anciens résidents des deux camps avaient «fait leur chemin ou ont été aidés par les autorités éthiopiennes pour atteindre les deux autres camps de réfugiés érythréens, Mai Aini et Adi Harush».
Il a ajouté que le HCR avait également été en contact avec plus de 2 000 réfugiés de Hitsats et Shimelba à Shire, Mekelle, Afar et Addis-Abeba.
«Toutes les personnes déplacées à Shiraro et Shimelba ont un besoin urgent d’une aide vitale, notamment de la nourriture, des abris, des soins de santé, de l’eau et des installations sanitaires». il a dit.
Dans un communiqué, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés a réitéré son appel urgent pour que «la libre circulation et en toute sécurité des personnes touchées à la recherche de sécurité et d’assistance» soit permise par toutes les parties, y compris la circulation «à travers les frontières internationales et nationales, indépendamment de leur identification ».
M. Cheshirkov a ajouté que l’agence prévoyait de nouvelles missions et «avait déjà commencé à déployer davantage de personnel dans la région de Tigray».
Pour ce faire, le porte-parole du HCR a noté que «les besoins de financement augmentent et nous lançons un appel pour plus de soutien dans cette situation, à la fois en Éthiopie mais aussi pour ceux qui se trouvent actuellement au Soudan».