Viva Technology: Oyst remporte le LVMH Innovation Award
Françaises mais aussi coréennes, canadiennes ou israéliennes: elles étaient 800 start-up du luxe, de la mode et de l’e-commerce à candidater dans le cadre de la seconde édition du prix LVMH Innovation Award, remis ce vendredi 25 mai à Viva La technologie. Parmi les 30 finalistes retenus, c’est finalement la jeune pousse française Oyst qui a obtenu les faveurs d’un jury notamment composé de la PDG d’IBM, Ginni Rometty, et du cofondateur de Beats, Jimmy Iovine.
Son fondateur, Julien Foussard, n’en est pas à son coup d’essai. Après plusieurs aventures sur le web («dans les noms de domaines, l’hébergement et même la vente de sapins»), il revend fin 2017 le spécialiste de la conciergerie et de l’assistance administrative Iron Group pour se consacrer exclusivement à l’huître, fondée en 2016.
«Sur les sites d’e-commerce, l’expérience de sortie des utilisateurs [tout ce qui suit le choix d’un produit, NDLR] est insupportable », estime celui qui a investi 10 millions d’euros en fonds propres pour mener à bien son projet. Après un an de R & D, la start-up propose donc depuis janvier une solution de paiement en un clic aux marchands en ligne, à l’image de 1-click, développé par Amazon. Après avoir enregistré ses coordonnées et son moyen de paiement, le consommateur n’a plus qu’à cliquer sur le produit de son choix pour valider la transaction.
Une série A de plusieurs dizaines de millions d’euros
«Nous réduisons les dépenses publicitaires des vendeurs tout en augmentant leur chiffre d’affaires», reprend Julien Foussard, qui revendique déjà 500 partenaires et bénéficie d’une collaboration d’un avec le groupe LVMH grâce au prix. En échange, Huître prélève une commission de 3% en moyenne sur le volume de leurs ventes.
A l’image de Bernard Arnault (PDG du groupe LVMH, propriétaire des «Echos»), qui a prophétisé sur la scène de Viva Technology émergence de géants technologiques européens dans la prochaine décennie, Oyst ne manque pas d’ambition. Malgré un chiffre d’affaires encore anecdotique, la start-up compte 50 collaborateurs et prépare une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros.
«Je nous donne entre dix et quinze ans pour dépasser Paypal», avance Julien Foussard. Le startuppeur de trente-deux ans, qui cible aussi le Royaume-Uni, ira s’installer aux Etats-Unis dès l’année prochaine.
L’heure est au changement d’échelle
Conquérir le marché américain, c’est également l’ambition du lauréat de l’édition précédente, Heuritech. «Si nous pouvons ouvrir un premier bureau à l’international, nous irons à New York», détaille le cofondateur Charles Ollion. Grâce au deep learning, la start-up – qui compte aujourd’hui 25 salariés et une dizaine de clients – conseille les marques du luxe et de la mode sur les produits à mettre en avant dans leur catalogue. Elle souhaite désormais étendre son activité à la beauté, la décoration et aux vins et spiritueux.
«Nous avons besoin de 5 millions d’euros, mais nous lèverons peut-être plus», estime Charles Ollion. Lui et son associé Tony Pinville pourrait s’adresser à un fonds britannique spécialisé dans la technologie et le mode afin de finaliser une première série A. Pour les lauréats du LVMH Innovation Award, l’heure est décidément au changement d’échelle.