Viva Technology est de retour, la Tech respire.


Du 16 au 19 juin prochain, Viva Technology, le premier salon européen dédié à l’écosystème des start-ups, revient à Paris ! C’est le premier grand événement post-confinement. Un pari ambitieux des organisateurs qui ont insisté pour maintenir ces dates ; un pari gagné avec la proposition d’un événement sous un format hybride mêlant présentiel (jauge à 5000 visiteurs sur 25000 m²) et distanciel. Ce sera certainement l’occasion d’apprécier le souffle du renouveau qui semble raviver la soif d’entreprendre et de grandir. Entretien avec Pierre Louette, co-fondateur de l’événement et PDG du groupe de presse Les Echos Le Parisien.

En dépit de la crise sanitaire, l’écosystème entrepreneurial a su rester dynamique, notamment grâce au déploiement de solutions permettant de poursuivre l’activité (solutions numériques de travail à distance), mais aussi au rôle de Bpifrance et des diverses mesures gouvernementales qui ont soutenu les entrepreneurs plus en difficulté.

A l’aube du rebond économique tant attendu, à quoi peut-on s’attendre dans le monde des start-ups ?

Pierre Louette se montre confiant et optimiste sur la dynamique actuelle qui fait pressentir un rebond économique et un nouvel élan de développement. Pour lui, deux grandes tendances sont à l’œuvre dans ce contexte, qui bénéficie à la Tech, et notamment la FrenchTech, à savoir : l’envie d’entreprendre, toujours présente, et la disponibilité accumulée de fonds, avec notamment près de 160 milliards d’euros d’épargne en France.

Selon lui, ces indicateurs laissent penser que la France est en mesure aujourd’hui d’évoluer de la « start-up nation », à la « scale-up nation » (start-up à forte croissance).

En effet, ces dernières semaines, nous assistons à des levées de fonds importants voire historiques pour des start-up françaises. Contentsquare, plateforme française d’optimisation de l’expérience, lève 500 millions de dollars, affiche une valorisation de 2,8 milliards. Malt lève 80 millions d’euros pour sa plateforme de freelances.
Le temps et l’ambiance semblent donc être passés de l’inquiétude, à l’espoir et à une certaine forme d’impatience voire d’excitation, pour le monde de l’entrepreneuriat. Pour Pierre Louette, ce rebond économique devrait plus bénéficier à des secteurs variés. Bien entendu le numérique arrive en tête des grands gagnants de cette crise avec la capacité d’adaptation et de résilience qu’il a pu montrer. Les acteurs du numérique proposant des solutions qui pourraient répondre aux contraintes de ce contexte ont pour la plupart des saisies cette occasion pour conquérir de nouveaux clients et se développer, comme les outils d’e-learning ou de travail à distance (Klaxoon). D’autres secteurs ne sont pas en reste face à cette crise sanitaire et les prises de conscience sous-jacentes, comme les entreprises de la santé (MedTech) ou de l’environnement (CleanTech, GreenTech) qui peuvent s’appuyer sur un élan Toujours plus affirmé en faveur des solutions visant à préserver notre environnement (Ender Ocean, Sea Cleaners) et améliorer nos conditions de santé. Bien que plus discrètes aux yeux du grand public (car plus éloignées du marché), l’industrie robotique et les projets DeepTech (recherche fondamentale et applicative) se disputent les meilleurs profils de chercheurs, les aides nationales et européennes, et intéressent les investisseurs privés.
Les acteurs de ces filières seront présents à Viva Technology dans l’espoir de gagner en visibilité auprès de leurs futurs clients, partenaires et potentiels investisseurs.

Face à tant d’enthousiasme et d’espoir, devrait-on craindre l’émergence d’une forme de bulle ?

A cette question, Pierre Louette se montre à la fois confiant et prudent. Il est vrai que les événements passés pourraient laisser craindre un tel phénomène, avec une flambée des valorisations par exemple. Cependant, il semble raisonnable de penser que les investisseurs étaient informés de leurs erreurs et qu’ils prenaient soin de divers secteurs de leur portefeuille sur différents, différentes technologies.
Pierre Louette habille toutefois l’attention sur un risque potentiel de voir se concentrer les investissements sur les plus grosses levées de fonds de scale-up ou licornes, au détriment des plus faibles levées déclenchées des start-ups mins en vue. Selon lui, il est de répartir et de diversifier au mieux la distribution des fonds pour ne pas créer de ruptures dans l’écosystème, qui pourrait arriver à déséquilibrer la dynamique de développement qui se dessine.

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