Veolia conclut un accord pour son rival Suez


Veolia a conclu un accord pour racheter son grand rival Suez, remodelant le marché de l’eau et des déchets et mettant fin à l’une des batailles de rachat les plus acharnées en France depuis des années.

Après des mois de conflit acharné alors que Suez luttait pour rester indépendant, les deux plus grands groupes mondiaux des déchets et de l’eau ont déclaré lundi qu’ils avaient conclu un accord à 20,50 € par action – un chiffre qui valorise les capitaux propres de Suez à près de 13 milliards d’euros, selon Veolia.

L’action Suez a augmenté de 7,5% à 19,80 € à midi à Paris, tandis que Veolia a progressé de plus de 9%.

Les deux groupes sont en bataille publique depuis août, lorsque Veolia a acheté 29,9% de Suez à 18 € l’action du Français Engie et a déclaré vouloir lancer une offre complète sur son rival. Engie recevra une majoration du prix qu’elle a reçu, selon des personnes proches du dossier.

Alors que Suez luttait contre la reprise, elle a refusé de s’engager, a jeté des blocages juridiques, a menacé de vendre des actifs et de mettre en place une offre alternative. Finalement, l’offre est devenue totalement hostile en février.

«Je suis particulièrement heureux d’annoncer aujourd’hui la conclusion d’un accord entre Suez et Veolia qui permettra la construction du champion du monde de la transformation écologique», a déclaré lundi Antoine Frérot, directeur général de Veolia.

Bruno Le Maire, ministre français des Finances, s’est dit «ravi» que Suez et Veolia soient parvenus à un accord. L’Etat s’est profondément impliqué dans la bataille, à la fois en tant qu’actionnaire d’Engie et en allant jusqu’à tenter une médiation entre les deux groupes.

L’entité combinée aura un chiffre d’affaires de 37 milliards d’euros. Les deux groupes ont convenu de conclure des accords de fusion définitifs d’ici le 14 mai.

Un «nouveau Suez» sera taillé, «formant un groupe cohérent et durable. . . avec un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards d’euros ». Il sera composé d’opérations d’eau et de déchets en France ainsi que de quelques actifs internationaux, notamment en Italie, en Afrique et en Inde.

Suez et Veolia avaient déjà flirté avec un accord, lorsque Frérot a mis sur la table un carve-out élargi de l’activité eau et déchets de Suez en France.

La nouvelle et plus petite Suez, qui disposera d’un actionnariat salarié plafonné à 10%, sera achetée par les groupes de capital-investissement Ardian, GIP et Meridiam ainsi que par la banque publique d’investissement française Caisse des Dépôts. Tous étaient alliés à Suez ou Veolia pendant la guerre de prise de contrôle.

La majorité des actionnaires de la nouvelle Suez sera française, selon les entreprises. Les actifs concernés seraient vendus par Veolia à un prix «cohérent» avec la transaction globale, a déclaré Frérot.

L’accord désactivera également une pilule empoisonnée mise en place par Suez – une fondation néerlandaise pour détenir ses actifs français de l’eau dont les membres du conseil d’administration auraient un droit de veto sur toute cession – et mettra fin à une vente convenue d’actifs australiens jugés stratégiques par Veolia.

Tant la fondation que les cessions d’actifs ont été conçues pour faire pression sur Veolia pour qu’elle trouve un accord. Suez était également sous pression pour parvenir à un accord alors que Veolia menaçait de retirer son conseil d’administration lors de l’assemblée générale de cet été.

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