Un tribunal français se prononcera sur les règles du laissez-passer sanitaire COVID-19 de Macron


PARIS, 5 août (Reuters) – La Cour constitutionnelle française décidera jeudi si une nouvelle loi obligeant le public à détenir un laissez-passer sanitaire pour manger dans les restaurants et les agents de santé à se faire vacciner contre le COVID-19 d’ici la mi-septembre est conforme à la fondation de la république charte.

Le président Emmanuel Macron a annoncé le projet de loi en juillet alors que la variante Delta alimentait une quatrième vague d’infections, délivrant un message clair : faites-vous vacciner.

Cela a provoqué une augmentation du taux de vaccination alors que les Français risquaient de se voir refuser l’accès aux bars, restaurants, cafés et cinémas sans preuve de vaccination ou d’un récent test COVID-19 négatif.

Les opposants aux mesures accusent Macron de bafouer les libertés et de discriminer les non vaccinés. Quelque 200 000 personnes ont défilé dans les villes et villages de France lors d’un troisième week-end de manifestations samedi et d’autres sont prévues.

« Quelques dizaines de milliers de personnes ont perdu la raison à un point tel qu’elles sont capables de dire que nous vivons dans une dictature », a déclaré Macron à Paris Match dans une interview publiée mercredi.

Il était irresponsable et égoïste de ne pas se faire vacciner, a déclaré le président, soulignant la pression renouvelée sur le système de santé.

Les hôpitaux de la Côte d’Azur, de Corse et de la région sud Occitanie ont à nouveau déclenché leurs plans de gestion de crise qui incluent le report de certaines chirurgies pour libérer des lits.

Au restaurant La Cabasse près de la ville méditerranéenne de Toulon, le gérant Laurent Bondil s’est dit certain que le forfait santé toucherait ses revenus mais qu’il respecterait la nouvelle réglementation.

« Chaque jour, il y a une nouvelle règle », a-t-il déploré. « Mais ce qui compte, c’est que nous sommes toujours là. »

Le Conseil constitutionnel rendra sa décision plus tard jeudi. Il peut soit approuver la législation, soit l’annuler, soit l’approuver mais en supprimant tout élément jugé inconstitutionnel.

La majorité des Français approuve les exigences du passeport sanitaire, selon une enquête Elabe. (Reportage de Richard Lough à Paris, reportage complémentaire de Clotaire Achi à Toulon ; Montage par Janet Lawrence)

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