Un militant égyptien des droits de l’homme condamné à une amende pour avoir « insulté » ses publications en ligne


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Le Caire (AFP) – Un tribunal égyptien a condamné lundi Hossam Bahgat à une amende pour « insulte » à la commission électorale du pays sur les réseaux sociaux, a indiqué une source judiciaire.

Bahgat, fondateur de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels, a été condamné à une amende de 10 000 livres (635 $) après avoir allégué des incidents de fraude électorale lors des élections législatives de l’année dernière, dans des tweets et des publications sur Facebook.

Le Parlement est principalement composé de fidèles du président Abdel Fattah al-Sisi et les critiques considèrent la chambre comme un organe « tampon ».

Depuis que Sissi est devenu président en 2014 à la suite du renversement militaire du président islamiste Mohamed Morsi l’année précédente, il a supervisé une vaste répression de la dissidence avec des estimations de 60 000 prisonniers politiques emprisonnés.

En juillet, le département d’Etat américain a exprimé sa préoccupation face à l’inculpation de Bahgat, affirmant que les dissidents « ne devraient pas être ciblés pour avoir exprimé leurs opinions pacifiquement ».

Bahgat a été inculpé de « diffusion de fausses nouvelles », une accusation courante portée contre les dissidents égyptiens ces dernières années.

Le verdict peut faire l’objet d’un appel, a précisé la source judiciaire.

Bahgat, qui est également journaliste, est déjà interdit de voyager et ses avoirs ont été gelés en raison d’une autre affaire dans laquelle il reste inculpé.

Les autorités ont particulièrement visé ces dernières années le groupe fondé par Bahgat.

Trois membres du personnel de l’EIPR ont été emprisonnés l’année dernière, déclenchant une campagne internationale soutenue par des célébrités, dont la star hollywoodienne Scarlett Johansson, qui a abouti à leur libération.

Un autre chercheur de l’EIPR, Patrick Zaki, est détenu depuis février 2020 et fait face à des accusations de « diffusion de fausses nouvelles » après son retour en Egypte d’Italie, où il étudiait à l’Université de Bologne.

La semaine dernière, 46 groupes de défense des droits humains ont signé une déclaration appelant les autorités égyptiennes à abandonner les charges retenues contre Bahgat, les qualifiant de « manifestes représailles ».

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