Un évêque français salué comme « l’ami des bouddhistes » au Cambodge


Cambodge

L’évêque MEP Olivier Schmitthaeusler reçoit un honneur pour ses gestes généreux envers les bouddhistes

Un évêque français salué comme

Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, prend la parole lors d’un événement à la pagode Ang Monrei où il a été honoré pour son soutien à la communauté bouddhiste. (Photo: Cambodge catholique)

Publié: 04 mai 2022 06:57 GMT

Mis à jour : 04 mai 2022 07:46 GMT

Les dirigeants bouddhistes du Cambodge ont honoré l’évêque français Olivier Michel Marie Schmitthaeusler pour ses années de soutien et de dons aux bouddhistes locaux et à une pagode populaire.

L’évêque Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, a reçu le 30 avril la distinction de « grand ami des bouddhistes » lors d’un événement à la pagode Ang Monrei dans le district de Tram Kak, dans la province de Takeo, dans le sud du Cambodge, a rapporté Catholic Cambodia, l’aile des communications du Église catholique locale.

Seng Somony, secrétaire et porte-parole du ministère des Cultes et des Religions, a présidé la cérémonie et a remis un certificat d’honneur à Mgr Schmitthaeusler délivré par le Conseil Mahanikaya du Cambodge, le conseil bouddhiste suprême du pays.

Le vénérable Nget Chamroeun, abbé de la pagode Ang Monrei, a déclaré à l’assemblée qu’en tant que prêtre et évêque, le missionnaire français a tendu une main secourable aux bouddhistes qui leur a permis d’avoir des jardins potagers et des étangs et de construire des ponts entre autres.

Mgr Schmitthaeusler, 51 ans, membre de la Société des missions étrangères de Paris (MEP), s’est dit touché par cet honneur et a exprimé sa gratitude aux dirigeants bouddhistes pour leur soutien à aider l’Église à prospérer dans la région.

« Cet honneur, je comprends, n’est pas pour moi mais une reconnaissance pour les communautés catholiques et bouddhistes qui marchent ensemble. La reconnaissance affirme également que la communauté catholique locale est enracinée dans la culture cambodgienne. C’est une occasion très spéciale qui met en lumière une véritable fraternité entre les religions », a-t-il dit.

« Nous voyageons ensemble en tant que frères et sœurs, et à l’ère de Covid-19, nous avons l’occasion de renforcer notre relation. C’est ainsi que nous pouvons marcher ensemble pour établir la paix »

Mgr Schmitthaeusler a rappelé que lorsqu’il est arrivé pour la première fois dans le village de Chamkar Teang dans la province de Takeo en 2002, il n’y avait qu’un seul chrétien. L’un de ses premiers projets a été d’aider à construire une route de 1 200 mètres pour relier le village à la pagode Ang Monrei.

Le prélat a déclaré que l’Église avait également ouvert des instituts d’éducation dans la région. Lentement, une communauté catholique s’est développée et s’est épanouie. L’Église a également introduit des projets d’artisanat qui ont permis aux gens de trouver des emplois et de préserver les traditions khmères.

« Nous voyageons ensemble en tant que frères et sœurs, et à l’ère du Covid-19, nous avons l’occasion de renforcer notre relation. C’est ainsi que nous pouvons marcher ensemble pour établir la paix », a ajouté l’évêque.

Mgr Schmitthaeusler a déclaré qu’il entretenait des relations amicales avec cinq abbés de la pagode depuis 2002.

Seng Somony, un responsable du gouvernement, s’est dit surpris et ravi qu’un évêque catholique soit devenu un symbole de l’unité entre deux religions grâce à ses grandes œuvres.

« L’harmonie religieuse est très importante et nous devons la maintenir. L’évêque a montré que le christianisme n’est pas une religion biaisée et qu’il peut travailler avec d’autres religions. Cela prouve que nous suivons nos religions avec le même objectif : apporter la paix à l’humanité. Rien ne devrait nous retenir », a-t-il déclaré.

Somony a remis un masque facial spécial à Mgr Schmitthaeusler en signe d’appréciation.

Le catholicisme a failli s’éteindre au Cambodge pendant la longue guerre civile et le régime génocidaire des Khmers rouges qui ont fait au moins 2 millions de morts

L’honneur pour l’évêque français intervient moins de deux mois après avoir reçu la médaille de l’Ordre national du mérite pour ses décennies d’efforts précurseurs dans le développement social le 8 mars.

Le catholicisme au Cambodge remonte au XVIe siècle grâce à l’arrivée du frère dominicain portugais Gaspar da Cruz en 1555.

Malgré les efforts des missionnaires et la colonisation française du Cambodge au XIXe siècle, le christianisme n’a pas pu devenir une force puissante dans le pays à majorité bouddhiste.

Cependant, dans les années 1950, le Vatican a estimé que les catholiques au Cambodge étaient au nombre d’environ 120 000, dont environ 50 000 étaient des Vietnamiens de souche.

Le catholicisme a failli s’éteindre au Cambodge pendant la longue guerre civile et le régime génocidaire des Khmers rouges qui ont fait au moins 2 millions de morts.

Les missionnaires sont revenus après la fin de la guerre civile dans les années 1990 et l’Église renaît de ses cendres. Aujourd’hui, les chrétiens représentent moins d’un pour cent d’environ 17 millions de personnes au Cambodge.

Environ 20 000 catholiques vivent dans trois juridictions ecclésiastiques – le vicariat apostolique de Phnom Penh et les préfectures apostoliques de Battambang et Kampong-Cham.

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