Top 5 : Le poker en musique


Le poker au sommet des charts ? Ce n’est pas un coup de chatte. Découvrez notre playlist.

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Les accointances entre les mondes du poker et de la musique ne sont plus à prouver. Des immenses ballrooms de Las Vegas qui jouxtent depuis les temps immémoriaux les plus prestigieuses salles de tournois, aux interminables heures passées sur la route en tournée durant lesquelles s’improvisent régulièrement des parties de cartes conviant à la fois stars et roadies, en passant par les nombreux rappeurs qui n’hésitent plus à afficher aujourd’hui leur penchant pour le gambling (on en connait un qui a même remporté le SISMIX), les passerelles ne manquent pas. Pourtant, au-delà de certains titres et noms de groupes qui font référence plus ou moins directement à notre jeu favori (il parait que le leader du groupe Snap! n’a jamais slowroll personne), il n’est pas si facile que cela de trouver des titres qui parlent explicitement de poker et s’amusent à détourner son langage. Alors qu’il y a pourtant de quoi faire ! Pour preuve, on a sélectionné cinq chansons dans cinq genres bien différents, parfaites pour ambiancer votre prochaine session.

Poker – Charles Aznavour (1953)

 

Si le poker était déjà un jeu confidentiel en France au début des années 2000, avant que la déferlante World Poker Tour ne s’abatte sur le pays, imaginez-vous au début des années 1950. Il fallait faire partie d’une certaine caste d’initiés ou être acoquiné avec des gens peu fréquentables. Mais lorsqu’on est Charles Aznavour, même si l’on n’a pas encore 30 ans, on a déjà ses entrées partout. Avant Emmenez-moi, La BohèmeLa Mamma ou encore son premier succès Je m’voyais déjà, celui qui n’est pas encore Le Grand Charles se plait à raconter en chanson sa petite vie parisienne, avec le débit, l’élocution et l’auto-dérision qui ne manqueront pas de le caractériser lors de ses 65 années (!) de carrière à suivre. Ici, pour ce titre sobrement intitulé Poker, on a le droit à la « super-complète » des clichés associés à notre jeu favori (sans doute bien plus proches de la réalité à l’époque) réunis en une seule galette. Le « tripot« , la « salle enfumée« , le « bluff« , l’envie de « se refaire » après ce qui ressemble à un bad beat, les poches vides en fin de soirée, jusqu’à la « descente de police » et l’interrogatoire au poste : tout y est ! L’originalité, elle vient du rythme efréné qui rappelle avant l’heure Le Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, d’une volonté pédagogique efficace, avec un vocabulaire technique employé à bon escient et du surprenant parallèle dressé à la toute fin avec un emploi de fonctionnaire pas bien passionnant. Pas sûr donc que Charles ait gardé le poker dans son coeur, mais plus jamais la chanson française ne lui a rendu de meilleur hommage. – Flegmatic

The Gambler – Kenny Rogers (1978)

 

Ce qui se rapproche le plus d’un hymne pour les joueurs de poker américains, c’est au chanteur country Kenny Rodgers qu’on le doit. À l’instar d’un Doyle Brunson, The Gambler est un emblème, une statue indéboulonnable au pays du Texas Hold’em. La chanson a d’ailleurs été intégrée au National Recording Registry en 2017 pour, ouvrez les guillemets, « sa place indélébile dans la culture populaire ». Ses paroles racontent la rencontre, à bord d’un train, entre un jeune homme et un vieux joueur d’humeur à lui apprendre deux ou trois choses de l’existence. Comme toutes les bonnes chansons country, The Gambler fleure bon le whisky, les mauvais choix et les regrets en songeant à celle qui s’en est allée. Et surtout, elle file avec un talent certain la bonne vieille métaphore du poker comme leçon de vie. « You’ve got to know when to hold ’em / Know when to fold ’em » Autrement dit, l’arbitrage permanent entre la prise de risque et la sécurité : n’est-ce pas aussi vrai à une table qu’en dehors ? Cet air à la beauté limpide et aux paroles intemporelles fut un hit dès sa sortie en 1978 et l’année suivante, son auteur (qui nous a quittés en 2020) l’a chanté en ouverture du Main Event des World Series of Poker au Binion’s Horseshoe. – Benjo

Ace Of Spades – Motörhead (1980)

 

Si le gambler de Kenny Rodgers se pose en archétype du sage bourré d’expérience, vieux loup de mer qui en a vu d’autres et qui ne dit pas non pour éduquer la jeunesse, alors celui de Motörhead est son jumeau maléfique. Ace of Spades : un monument du heavy metal, une ode à l’inconscience, un majeur tendu en direction du bankroll management. Ace of Spades : un chien fou sapé comme l’As de pique, lancé à 150 à l’heure sur l’autoroute du vice et du hasard, renversant les tables et envoyant valser les jetons sur son passage, la langue pendante et avec un seul but : en foutre partout. Tête de pont de la légendaire formation londonienne, Ian « Lemmy » Kilmister (RIP) l’avouait dans son autobiographie : « Mon truc, c’est plutôt les machines à sous. Mais chanter à propos de fruits qui clignotent et de rouleaux qui tournent, ça avait l’air un peu compliqué. » Tant pis pour les bandits manchots : afin de composer son tube le plus sauvage et le plus célèbre, Lemmy a puisé dans le lexique de notre jeu préféré pour y apposer une pelletée de métaphores bien burnées. Alors que Rodgers dépeint un professionnel aguerri et plein de sagesse, Lemmy, lui, fait tapis sans penser au lendemain, verre de whisky en main et Marlboro rouge au bec : « You know I’m born to lose, and gambling’s for fools / But that’s the way I like it baby / I don’t wanna live for ever » Jouer pour oublier la mort ? Chez le bassiste moustachu à verrue, la faucheuse ne rôde jamais bien loin du gambler : témoin cette référence à la fameuse Dead Man’s Hand jouée un siècle plus tôt par un certain Wild Bill Hicock juste avant de se faire abattre d’une balle dans le dos. Mais au milieu de cette embardée pied au plancher direction l’enfer, Lemmy arrive à nous glisser sans forcer une authentique perle de sagesse pokérienne : « You win some, lose some, it’s all the same to me ». La variance ? On s’en fout ! – Benjo

Poker Face – Lady Gaga (2008)

 

À moins que vous ayez vécu dans une grotte ces treize dernières années, pas la peine de vous demander si vous avez déjà entendu un single resté 50 semaines en tête du hit-parade français (et presque autant aux Etats-Unis), toujours parmi les plus vendus de l’histoire et dont la vidéo officielle actuelle a été vue plus de 800 millions de fois sur YouTube : fans de poker ou non, tout le monde a déjà entendu les notes dance-pop de Poker Face, l’un des plus gros tubes de Lady Gaga, second extrait de son premier album The Fame sorti fin 2008. La date n’est pas anodine : deux ans plus tôt, le Main Event des WSOP avait battu tous les records et l’effet de mode perdurait, contiminant petit à petit la planète entière. Dans Poker Face, le parallèle avec le Texas Hold’em est le fil rouge des lyrics, avec un refrain qu’on n’a toujours pas réussi à se sortir de la tête :

« Can’t read my, can’t read my

No, he can’t read my poker face

(She’s got me like nobody)

Can’t read my, can’t read my

No, he can’t read my poker face

(She’s got me like nobody)

Po-po-po-poker face, fu-fu-fuck her face

(Mum-mum-mum-mah)

Po-po-po-poker face, fu-fu-fuck her face

(Mum-mum-mum-mah)

Le thème se confirme dans le clip ou l’icône s’adonne à une partie de strip-poker. Mais en pratique, cette Poker Face n’a pas grand-chose à voir avec Phil Ivey, même si la chanteuse a confiée apprécier une partie de temps en temps : elle est surtout le symbole de ce que nous cachons derrière nos apparences et pour Lady Gaga, cela évoque notamment le fait de fantasmer sur une femme sans le montrer, tandis qu’elle était au lit avec un homme. Une chanson en forme de confession donc, avec quelques punchlines comme « I’m bluffin’ with my muffin » (on vous laissera deviner le sens caché de ce vers). En tout cas, on attend toujours de voir la reine de la pop en action à une vraie table de poker (on peut toujours rêver : imaginez la pagaille si elle débarque au Rio en plein milieu des WSOP). Et comme tout hit qui se respecte, son tube planétaire a su varier son jeu : on vous sélectionne ici une session live au mythique festival anglais Glastonbury et son passage chez Nagui dans Taratata. – Rootsah

Texas Hold’em – 113 ft. Benjamin Biolay (2010)

Le poker est un jeu d’argent, et l’argent est au coeur des préoccupation de bien des rappeurs. Logique, donc, que beaucoup se soient inspirés de l’univers du gambling et son langage bien à lui pour caler quelques lyrics bien senties, quand ils n’écrivent carrément pas un morceau entier sur le thème des cartes. Les précurseurs sont comme toujours à chercher du côté du rap US avec l’iconique crew Wu-Tang-Clan, qui se prête au jeu dès 2001 avec Back in the Game, puis avec Raw en featuring avec Pro Hoe Zak & Alexander dans le titre All-in daté de 2010, avec un clip mettant brièvement en scène une partie avec Phil Hellmuth, Layne Flack et Johnny Chan, avant qu’un trio de mythes composé d’Eminen, Dr Dre et 50 Cent ne soient réunis à une table de poker pour les besoins du clip We Made You…

 

Et du côté de la France ? Parmi les productions hexagonales, on a choisi d’en retenir une, et pas seulement parce que l’un de ses interprètes nous a déjà fait l’honneur de sa présence au lancement du Winamax Poker Tour 2018 à la Grande Halle de la Villette : on parle du titre Texas Hold’em du 113, avec Rim’K (puisque c’est de lui qu’il s’agit), et interprété en featuring improbable avec… Benjamin Biolay. Un texte qui fait un parallèle convenu (mais inspiré) entre la vie et le poker. Rim’K, éphémère membre de notre Team WiP et qui vient juste de sortir un EP qui cartonne déjà (avec l’explosif morceau Cosmos) nous met dans le bain dès les premières rimes : « J’ai misé ma vie sur un coup de poker. Je suis dans le game j’ai la couronnium benz à la bohème », avant que Biolay lâche un « On a pas tous les bluffs et le verbe » dans le refrain. Un titre qui comporte aussi quelques références au live (snif) comme « Essaie de lire dans mes pupilles. » Pas étonnant : Rim’K connait bien cet univers, lui qui aime les parties de cash-game privées et qu’on a souvent aperçu sur le circuit live français lors de la dernière décennie : il a même remporté un side event à 300 euros sur l’EPT Deauville 2013.

Sinon, vous n’êtes pas sans savoir qu’en terme de référence du rap français, on est servis chez Winamax : Kool Shen est depuis 2012 un pilier du Team. S’il nous a gratifié de quelques freestyles lors du Kool Shen Show sur la radio Winamax, on attend cependant toujours qu’il nous dégoupille une tune sur le poker qui pourrait potentiellement devenir un hymne pour tous les joueurs de l’hexagone… D’autres rappeurs ont en revanche suivi les traces de Rim’K : on pense notamment à Paco, all-in sur les bonnes rimes dans l’excellent Poker (2014), aux paroles 100% issues de notre jargon bien-aimé, maitrisé du début à la fin de la partie. On retiendra aussi le flow ultra-rapide de Davodka (qui a battu l’an passé le record du monde en la matière dans le Godzilla Challenge d’Eminem) dans Coup de Poker (2014), entamé par quelques extraits audio du film Casino Royale. Si on peut regretter que ces deux derniers clips tombent dans le cliché poker-mafia-whisky, ce n’est pas le cas de Sofiane et son Americain Airlines qui ne parle pas, vous l’aurez deviné, de la compagnie aérienne.

C’est entendu, les rappeurs aiment poser leur flow sur le poker. Mais les rôles peuvent aussi s’inverser… Oui, certains joueurs de poker n’ont pas hésité à faire entendre leurs voix sur des riddims hip-hop ! On vous présente donc « Pragress » alias Phralad Friedman dans le civil, qui a créé son propre label et sorti plusieurs sons pas piqués des hannetons. Ilari « Zigmuund » Sahamies, dont le style de vie au début de sa carrière pouvait être inspiré de l’univers des clips de rap bling-bling, a lui préféré investir 50 000 $ en 2015 dans un groupe de rap finlandais pour conduire une Ferrari et boire des shots avec des mannequins sur l’un de leurs clip. Phil Hellmuth peut vraiment aller se rhabiller… – Rootsah

Hors-catégorie : Dature (2019)

 

https://www.youtube.com/watch?v=iORHe54UKPs


Nous avons consacré cet article aux musiciens qui se sont un jour intéressés aux cartes et aux jetons. Mais ce Top 5 ne serait pas complet sans mentionner un mec que l’on aime beaucoup à Winamax, et qui a fait le chemin inverse en exprimant avec brio sa relation avec le poker en rimes et en beats : Dature. Amateur d’Expresso à la langue bien pendue, très actif dans le Twitch game depuis 2017 (il a d’ailleurs fait partie de notre Stream Gang), ce show man dans l’âme s’est lancé dans le rap en 2019. Histoire de nous sortir deux trois rimes fatiguées à propos de flops et de bad beats ? Pas du tout : le bougre nous a pondu non pas un, mais deux albums entiers à quelques mois d’intervalles. Et ce passionné hyperactif n’a pas à rougir du résultat. Chaque morceau raconte sa petite histoire auto-tunée, dépeignant les joies et les frustrations universelles à tous les joueurs, le tout habillé par des instrus sautant sans effort d’une tendance à l’autre : cloud rap vaporeux, trap bourrin, emo rap embué… Dature est tour à tour hilarant et touchant, souvent surprenant, en somme foutrement attachant. Un extrait parmi tant d’autres : « Mon pire défaut c’est la colère après une défaite / J’ai grandi là où aucun mec se laisse jamais faire / Je suis peut-être pas fait pour ça mais après tout j’y suis / Le pok’ te fait pleurer des larmes mais personne ne les essuie » Un vrai coup de cœur, à écouter sur Soundcloud ou YouTube. –  Benjo

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