Sport et violences sexuelles. Fanny Dénonce fils ex-entraîneur de handball de Savigny-le-Temple


Fanny, 40 ans, dénonce les viols qu'elle aurait subis durant son adolescence et qui aurait été commis par son ex-entraîneur de Savigny-le-Temple
Fanny, 40 ans, dénonce les viols qu’elle aurait subis durant son adolescence et qui aurait été commis par son ex-entraîneur de Savigny-le-Temple

Elle avait 14 ans. Il en avait 21.

Aujourd’hui âgée de 40 ans, Fanny se souvient avec amertume de son adolescence, alors qu ‘elle aurait été violée par son ex-entraîneur de handball du club de Savigny-le-Temple, en Seine-et-Marne.

En 1995 et en 1996, le jeune majeur qu’il était alors aurait-il profité de la situation?

«J’avais développé une forme d’amour»

«J’avais développé une forme d’amour et je lui avais déclaré ma flamme dans une lettre, reconnaît Fanny, qui l’a côtoyé durant cinq ans. Il a répondu qu’il était touché et il m’a violée dans sa voiture.

Puis, quand j’avais 15 ans, je l’ai revu tout un mois d’été. En l’absence de sa copine, nous avons eu des relations sexuelles «Consenties» dans son appartement. Il est parti du club après avoir couché avec moi. »

«Quelque a choisi d’anormal…»

Aujourd’hui, la quadragénaire, mariée et mère d’une fille de 12 ans, ne voit plus les choses d’un même œil.

«J’ai vu un psychologue en 2019 pour autre chose, puis on a fini par aborder le sujet de cet entraîneur, rappelle-t-elle. J’ai alors pris conscience que ce qui était passé était quelque chose d’anormal… »

Plainte

Fanny a porté plainte auprès du parquet de Chartres, dans l’Eure-et-Loir, où elle habite désormais. Puis la procédure a été transmise au parquet d’Evry-Courcouronnes, dans l’Essonne, où le mis en cause exerce actuellement. Une enquête de police pour viols est en cours, mais le suspect, présumé innocent, n’est pas mis en examen pour le moment.

«Six mois après ma lettre au procureur, j’ai été entendu par les enquêteurs et j’ai fait l’objet d’une expertise psychologique», rapporte la victime qui a témoigné dans L’Obs, après avoir répondu à un appel à témoins sur les violences sexuelles commises dans le milieu du sport.

«J’avais déjà subi des abus sexuels durant mon enfance et la plainte avait été classée sans suite, continue-elle. J’en ai fait le deuil, mais j’avais des flash-back et j’éprouvais des difficultés au niveau sexuel. Ma colère avait besoin de s’exprimer et se retournait contre mon mari. J’ai voulu guérir quand j’ai compris que j’allais le perdre! »

Fin janvier, Fanny a passé un appel à témoins par le biais des réseaux sociaux pour voir si l’entraîneur, qui n’a pas souhaité s’exprimer dans nos colonnes, aurait fait d’autres victimes. «Je n’ai pas encore eu de réponse, indique-t-elle. Aujourd’hui, j’attends beaucoup de la justice, mais l’attente est longue. »

Procédure disciplinaire

La Fédération française de handball, qui se porte partie civile, un entamé une procédure disciplinaire, mais assister à une décision judiciaire pour pouvoir statuer. Une confrontation a été organisée en visioconférence.

«Je me suis retrouvée face à mon agresseur et il a nié toute forme de relation, même amicale, déplore Fanny. Il a demandé qu’il avait refusé mes avances et que j’agissais par vengeance. Avant, j’avais peur de lui, mais j’ai réussi à vaincre cette crainte. Je suis plus apaisée, mais je suis très sensible au mouvement Moi aussi. Ça fait du bien de voir que les victimes osent enfin prendre la parole! »

Agnès GAUDICHON-BRAÏK

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