Sophie Vives – Comment je suis devenu entraîneure de football by Women Sports


Sophie est ce qu’on appelle une «mordue» de football. Après une enfance passée à jouer avec ses deux frères, elle s’est formée en tant que joueuse à l’OGC Nice avant de devenir entraîneure. Témoignage. PAR VANESSA MAUREL

Extrait du magazine WOMEN SPORTS N ° 19 de janvier-février-mars 2021.

Le ballon rond a toujours fait partie de sa vie. D’abord en loisir, sur les terrains avec ses deux frères dans l’arrière-pays niçois, puis en tant que joueuse à l’OGC Nice et l’AS Monaco. Devenir entraîneure n’a jamais été un rêve, mais plutôt la suite logique des choses. Fraîchement diplômée d’un BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), Sophie crée une section féminine au Stade de Puget-Théniers, dans les hauteurs de Nice. « C’était plaisant d’entraîner et l’équipe a eu un franc succès! »En 2018, la jeune femme de 24 ans se voit proposer une équipe au Sporting Club Draguignan. Convaincue, elle se lance à l’assaut du diplôme pour devenir entraîneure de football.

Mot d’ordre: la motivation

Pour décrocher le fameux sésame, le par- cours est dense. « Il ya d’abord un test écrit pendant lequel on est interrogé sur son parcours et ses projets, puis un test oral. »Par la suite, la formation demande à Sophie de concilier une semaine par mois au CREPS d’Aix-en-Provence et le reste du temps avec l’équipe. «Pendentif les jours de formation, on nous enseigne tout ce qui est théorique et l’aspect sportif. On s’intéresse aussi au fonctionnement du club, ses côtés associatifs et éducatifs.»Au SC Draguignan, Sophie «Développe ses séances et monte ses dossiers» qui lui serviront à être diplômée. « Il y en a quatre à rendre. Un sur l’arbitrage (il faut effectuer plusieurs heures en tant qu’arbitre dans l’année), un dossier éducatif (qui retrace mon projet) et le reste concerne des mises en situation. »

Projet: mettre le club et les filles en valeur!

Dans cette optique, Sophie décide de monter un projet sérieux avec l’aide de son club, en axant ses objectifs sur le développement des différentes structures et notamment celle des féminines. « Je voulais faire en sorte que le SC Draguignan obtienne un label jeune afin qu’il soit reconnu par la Fédération Française de Football (en clair, montrer que c’est un club structuré). On a notamment amélioré les structures, créé des vestiaires séparés pour les filles… »Sophie œuvre également à recruter de nouvelles jeunes joueuses pour le club. « Le but est qu’il y ait une équipe fille dans chaque catégorie. Plusieurs choses ont ainsi été mises en place, dont des journées portes extérieures. On a aussi décidé de faire venir des collégiens deux heures par semaine pour jouer au football, le mardi et le jeudi, avant de les ramener à l’école. »

En club, Sophie est chargée de s’occuper des garçons U16, de l’école de foot (U6 à U9) ainsi que de l’équipe féminine qui évolue au niveau régional. « Contraire- ment à ce qu’on pourrait penser, les garçons adorent être entraînés par une fille! J’ai entendu quelques mauvaises blagues du style «elle sait jongler? », Mais au final ils sont très contenus de mon encadrement. »D’ailleurs, il lui serait impossible de faire un choix entre le football féminin et le football masculin. « C’est très intéressant de varier, ce sont vraiment deux approches de travail distinctes ». La principale différence? « Les filles sont plus réfléchies. Il faut leur détailler les consignes et leur expliquer pourquoi on réalise tel ou tel exercice. Pendant les correspondances le schéma est un peu le même. Il faut toujours se justifier et aller dans l’intellectuel. Chez les garçons, c’est plus fluide. Souvent, ils jouent depuis qu’ils sont enfants et mettent directement en pratique. »C’est pourquoi il est, selon elle, très important de «Mélanger les genres». « Je demande aux filles de venir voir jouer les garçons et inversement. On fait des soirées cohésion pour que tout le monde s’entende. Il y a du bon des deux côtés: il faut s’en inspirer et ne pas creuser d’écart. »

Un an d’entraînement et Sophie fait déjà ses preuves

« Elles ne se rendent pas compte de leurs énormes capacités. »Sophie dresse le bilan après ses premiers moments de coaching avec les U16 féminines. « On joue contre des équipes comme l’OGC Nice, l’AS Cagnes, le RC Grasse, Aubagne… C’est du haut niveau! »Pas question pour elle de se laisser impressionner. « On travaille sur la confiance en soi. Objectif c’est d’abord l’apprentissage, les résultats sont secondaires », Nous détaille-t-elle. C’est avec cet état d’esprit que Sophie compte bien se faire une place dans le cercle des entraîneurs et, pourquoi pas, pourrait aspirer à devenir un jour l’entraîneure de l’équipe de France féminine… ou masculin!


JOURNÉES TYPES D’UNE ENTRAÎNEURE DE 24 ANS

Sophie Vives est la première femme du CDI au sein du Sporting Club Draguignan. Voici comment se répartit son planning:

Mardi et Jeudi

MATIN : Administratif, prépare les feuilles de match, les envoie au district, s’occupe des nouvelles licences, fait les convocations
pour les matchs. S’occupe de la communication et des réseaux sociaux avec des focus sur les équipes, les événements spéciaux, les éducateurs…

APRÈS-MIDI : prépare les entraînements et floque les maillots.

Lundi – Mercredi & Vendredi Entraînements

MATIN: Encadrement de l’école de foot (U6 à U9) -> beaucoup d’apprentissage, motricité. On va plus axer sur le jeu car les petits ne restent pas concentrés trop longtemps.

APRÈS-MIDI : accompagnement des U16 garçons puis des filles U18.


LE ONZE TYPE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE DE FOOTBALL SELON SOPHIE VIVES

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