Série d’attaques meurtrières effroyables contre des personnes déplacées en RD Congo |


Lors du dernier incident perpétré par des groupes armés, le porte-parole du HCR Boris Cheshirkov a cité les autorités locales en disant que 26 personnes ont été tuées dimanche sur le site de Ndjala dans la zone de santé de Drodro dans la province de l’Ituri.

« Dix femmes et neuf enfants figuraient parmi les morts et 11 personnes ont été blessées. Les assaillants ont utilisé des armes à feu, des machettes et des couteaux », a-t-il déclaré aux journalistes de l’ONU à Genève.

Depuis le 19 novembre, il s’agit de la quatrième attaque contre des personnes déplacées dans la province de l’Ituri, qui abrite 1,7 million de personnes déplacées.

« Choqué, indigné »

Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, David McLachlan-Karr, a exprimé sa colère en déclarant : « Je suis choqué, indigné et profondément attristé par ces attaques répétées contre des civils contraints de quitter leur domicile pour se mettre à l’abri de la violence”.

« Il est impératif de protéger ces populations. Je réitère que ces femmes, hommes et enfants doivent pouvoir vivre en paix », a-t-il souligné.

Le responsable de l’ONU a rappelé que les attaques sont « des violations du droit international humanitaire et de la Convention de Kampala de 2009 sur les déplacés internes ».

«Ils doivent arrêter immédiatement. Je ne veux plus compter le nombre d’attaques que subissent déjà ces personnes vulnérables », a-t-il déclaré.

Une aide humanitaire est déployée rapidement pour leur venir en aide.

Le 21 novembre, une milice a attaqué Drodro, un autre site de déplacés, faisant 44 morts et plus de 1 200 abris détruits. Ils ont également attaqué un site à Tché, détruisant près de 1 000 abris, selon les autorités.

Pas moins de 20 000 habitants ont fui vers Rhoe, cherchant refuge près de la base militaire de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), qui a doublé de taille, passant de 21 000 à 40 500 en moins de 48 heures, forçant les familles nouvellement arrivées à dormir à l’air libre. .

Les principaux besoins sont la nourriture, le logement, les soins de santé et l’assistance psychosociale.

L’insécurité règne

Le 14 novembre, dans l’est du pays, un groupe armé a attaqué un site de déplacés dans la ville de Mikenge au Sud-Kivu, tuant six enfants et une femme enceinte et en blessant huit autres à coups de machette et de balles.

Les habitants ont fui et leurs abris ont été détruits.

Les attaques, qui découlent en partie des tensions intercommunautaires, aggravent les problèmes rencontrés par les personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Le vol de bétail, qui accompagne souvent les raids, aggrave l’insécurité économique et la violence ajoute à la détresse des personnes qui ont été contraintes de fuir leur domicile au moins une fois. Il instille également la peur dans les populations locales.

Des chiffres ahurissants

Un nombre impressionnant de 5,6 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer en RDC, soit une augmentation de 400 000 personnes par rapport au début de 2021.

Alors que la majorité vit au sein des communautés d’accueil, plus de 330 000 sont hébergés dans des sites de déplacement.

« Le HCR appelle toutes les parties à respecter le caractère civil et humanitaire des sites de déplacement, où à la fois les personnes déplacées et la population locale sont attaquées chez elles…[and] pour garantir l’accès aux sites afin que les acteurs humanitaires puissent fournir une assistance essentielle », a déclaré M. Cheshirkov.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés recherche un soutien financier supplémentaire pour ses opérations sous-financées afin de mieux soutenir les déplacés internes.

« Nous n’avons reçu que 52 % des 204,8 millions de dollars nécessaires pour fournir une assistance vitale aux personnes relevant de notre compétence en RDC », a mis à jour le porte-parole du HCR aux journalistes.


 Plus de 300 000 personnes ont été déplacées dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis début juin 2019.

© HCR/John Wessels

Plus de 300 000 personnes ont été déplacées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis début juin 2019.



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