Sarkozy sera jugé à nouveau pour des frais de financement de campagne


L’ancien président français Nicolas Sarkozy est jugé jeudi, avec 13 coaccusés, pour avoir prétendument financé illégalement sa campagne de réélection infructueuse en 2012.

Il s’agit de la deuxième affaire pénale impliquant le politicien de centre droit à la retraite de 66 ans, qui a été condamné en mars pour corruption et trafic d’influence pour avoir prétendument cherché à corrompre un juge en 2014 pour obtenir des informations sur une enquête.

Sarkozy a maintenu son innocence dans les deux cas et a fait appel de la condamnation de mars, qui comprenait une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis.

Dans le procès de financement de la campagne, qui devrait durer quatre semaines, Sarkozy et d’autres font face à des accusations selon lesquelles le parti politique UMP a travaillé avec une société de relations publiques amicale pour cacher le coût réel de la campagne de réélection.

En utilisant un système de fausses factures, la campagne aurait dépensé 42,8 millions d’euros en rassemblements et événements, soit près du double du montant autorisé par la loi électorale française.

Lors d’un grand rassemblement sur la place de la Concorde à Paris, Sarkozy était apparu sur une scène élaborée devant une foule agitant le drapeau que le parti a mis à environ 100 000. «Les Français entendent mon appel! Aidez-moi, aidez-moi, aidez la France! cria-t-il en les exhortant à aller voter.

Les procureurs ont allégué que la firme Bygmalion facturait UMP plutôt que la campagne visant à masquer le niveau réel des dépenses grâce à un système de double comptabilité. Dans leur acte d’accusation, ils ont déclaré qu’ils n’avaient pas trouvé de preuve que Sarkozy avait organisé ou était impliqué dans le stratagème, mais ont fait valoir qu’il en avait bénéficié et qu’il devait en avoir connaissance.

Sarkozy encourt jusqu’à un an de prison et une amende de 3 750 € s’il est reconnu coupable.

Le scandale, qui serpente au fil des enquêtes et des contestations judiciaires depuis 2014, a déchiré la droite française. Les rivalités entre Sarkozy, son ancien Premier ministre François Fillon, et le chef du parti UMP de l’époque, Jean-François Copé ont été accentuées par l’enquête qui cherchait à savoir qui savait quoi à l’époque.

Copé devrait être appelé comme témoin dans l’affaire, mais n’a pas été inculpé avec les autres accusés.

Un autre co-accusé et personnage clé de l’affaire est Jérôme Lavrilleux, ancien chef de cabinet de Copé et chef adjoint de la campagne de réélection de Sarkozy. Il est accusé d’une série d’accusations, dont la contrefaçon et la complicité de fraude.

S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à cinq ans de prison et des amendes. Lavrilleux a récemment accordé des interviews aux médias dans lesquelles il a reconnu certaines des allégations, bien qu’il se batte contre les accusations portées contre lui.

Les multiples affaires judiciaires et enquêtes contre Sarkozy ont été un test clé du système juridique français alors que les procureurs cherchent à tenir les politiciens responsables des crimes présumés comme ils le feraient n’importe quel citoyen. Sarkozy est le deuxième dirigeant français sous la Ve République à être condamné après avoir quitté ses fonctions, après Jacques Chirac qui a été reconnu coupable de détournement de fonds publics en engageant des employés fictifs alors qu’il était maire de Paris.

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