Sanctions contre l’Iran | Washington «déçu» par la décision de la Cour internationale de justice
(La Haye) Les États-Unis se sont dits «déçus» de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), qui s’est déclarée mercredi compétent pour recevoir la demande de Téhéran d’annuler les sanctions rétablies par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.
«Nous avons un grand respect pour la Cour internationale de justice», a reporté le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
«En même temps, nous sommes déçus que la Cour n’était pas acceptée nos arguments juridiques pertinents sur le fait que la demande de l’Iran est hors de la juridiction de la Cour», at-il ajouté.
Téhéran avait traîné les États-Unis devant la CIJ en 2018, affirmant que Washington avait violé un traité d’amitié entre les deux pays datant de 1955.
Le président de l’époque, Donald Trump, avait réinstauré des sanctions après avoir décrété le retrait des États-Unis d’un accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, au grand désarroi des alliés européens.
Les États-Unis contiennent que la cour de l’ONU, basée à La Haye aux Pays-Bas, n’est pas compétente pour juger l’affaire et doit en abandonner le traitement.
Ils affirment également que les sanctions étaient nécessaires, car l’Iran a décrit une «menace grave» pour la sécurité internationale.
Les juges de la cour ont finalement publié mercredi l’ensemble des objections américaines, Abdulqawi Ahmed Yusuf, le président de la CIJ, déclarant que le tribunal était compétent «pour traiter la demande déposée par la République islamique d’Iran».
Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a réagi en déclarant qu’il déclare d’une «victoire» pour l’Iran.
«Le jugement d’aujourd’hui est une décision préliminaire, pas une décision sur le fond», a quant à lui souligné le porte-parole de la diplomatie américaine, critiquant l’Iran et ses tentatives pour présenter «cette décision comme favorable à ses arguments sur le fond ».
Plus haute juridiction de l’ONU, la CIJ a été créée par les Nations unies après la Seconde Guerre mondiale afin de statuer sur les différends entre États membres.
Maintenant que le tribunal s’autorise à continuer de juger l’affaire, une décision finale pourrait encore prendre des mois, voire des années.
Les conditions de Biden
L’accord nucléaire de 2015 a vu Téhéran limiter son programme nucléaire et permettre l’entrée sur son territoire d’observateurs internationaux, en échange de la fin d’années de sanctions imposées par l’Occident.
À la suite du retrait de Donald Trump de l’accord, l’Iran a invoqué le «traité d’amitié» de 1955 qui est antérieur à la révolution islamique de 1979 au cours de laquelle le shah proaméricain a été renversé et les relations avec les États-Unis rompues.
Selon Téhéran, le retrait de l’accord de 2015 est à l’origine de «difficultés et souffrances» dans le pays et «ruine des millions de vies».
Washington a mis fin au traité d’amitié fin 2018, après que la CIJ lui eut ordonné d’alléger les sanctions sur les produits à caractère humanitaire.
L’accord nucléaire de 2015 – Composé les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU: la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis, s’ajoute l’Allemagne – est resté suspendu à un fil depuis le retrait des États-Unis.
Le président américain Joe Biden a élaboré son soutien au retour des États-Unis au sein de l’accord, mais a insisté pour que Téhéran annule d’abord les mesures prises afin de protester contre les sanctions radicales imposées par son prédécesseur.
L’administration Biden fait valoir que les actions de Donald Trump se sont retournées contre lui, l’Iran s’éloigne de l’accord nucléaire et ne fait qu’intensifier son opposition aux intérêts américains.