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Salon international du livre de Québec | Denise Bombardier ne fera pas d’entrevues avec les auteurs autochtones


À la suite du malaise décrit dans le milieu littéraire au sujet de sa participation comme intervieweuse d’auteurs autochtones au Salon international du livre de Québec (SILQ), l’autrice et chroniqueuse Denise Bombardier a annoncé se retirer de ce volet.


André DuchesneAndré Duchesne
La Presse

La directrice des communications du SILQ, Johanne Mongeau, l’a confirmé vendredi matin à des médias, dont La Presse, précisant que Mmoi Bombardier s’est retiré d’elle-même et n’a pas été invitée à le faire.

«Elle a pris elle-même l’initiative en disant ne pas vouloir partir d’un autre débat sur le sujet. Elle n’interviewera donc pas les trois auteurs qu’elle devait rencontrer: Michel Jean, Naomi Fontaine et Joséphine Bacon. »

Au départ, Mmoi Bombardier devait mener sept entrevues. Les quatre autres prévus sont maintenues au programme. Elle sera aussi présente au SILQ à titre d’autrice.

Le malaise décrit quant à sa rencontre avec des auteurs autochtones est relatif à une chronique que Mmoi Bombardier a signée dans Le Journal de Montréal en 2015. Elle y aurait entre autres que la culture autochtone est «mortifère» et «anti-scientifique».

En entrevue au quotidien Le Devoir plus cette semaine, l’auteur Louis-Karl Picard-Sioui de Wendake avait entre autres tôt son indignation.

«On connaît tous le manque de sensibilité de Mmoi Bombardier dans ses prises de position publiques, dans ses billets au Journal de Montréal et dans ses livres, a déclaré M. Picard-Sioui au Devoir. À chaque fois qu’elle aborde la question autochtone, c’est pour le faire d’une façon méprisante, démagogique et sans aucune sensibilité envers notre culture et notre réalité. »

Dans le même article, Joséphine Bacon avait déjà eu son refus d’être interviewée par Denise Bombardier. «Ça ne m’intéresse pas de répondre à quelqu’un qui ne m’aime pas d’avance», at-elle déclaré.

Vendredi après-midi, Johanne Mongeau tente de joindre Naomi Fontaine et Michel Jean afin de connaître leur position dans cette histoire.

Jusqu’à nouvel ordre, l’édition 2021 du SILQ doit avoir lieu en version numérique avec des légendes faites depuis le Centre des Congrès de Québec. Mmoi Bombardier est l’une des intervieweuses invitées parmi d’autres: Claudia Larochelle, Chrystine Brouillet, Marie Laberge, Dominique Lemieux, Gisèle Gallichan.

Dans la liste des invités du salon, on trouve entre autres Ken Follet, Margaret Atwood, Kim Thuy, Zachary Richard et Éric-Emmanuel Schmitt.

Les entrevues seront captées, éditées et mises en ligne le lendemain sur Viméo.

Johanne Mongeau insiste sur l’importance que le Salon donne aux auteurs autochtones. «Il n’y a pas de mauvaise volonté de la part du Salon et ce qui se passe en ce moment n’est pas à gagner de personne, dit-elle. Cette année, nous avons seulement une trentaine d’auteurs dont cinq sont des Premières Nations. Nous sommes non seulement sensibles à leur cause mais ils ont un talent fou. Leur présence fait partie de la programmation du Salon depuis des années. »

Par ailleurs, avec les mesures d’assouplissements face à la pandémie annoncée dans les derniers jours, il est toujours possible qu’une partie du SILQ soit tenue en présence d’un public limité. Cette question demeure aussi à régler dans les prochains jours, dit Mmoi Mongeau.

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