Ruag International se restructure pour se concentrer sur l’espace


En octobre, le groupe indiquait perdre près de trois millions de francs par mois et vouloir supprimer jusqu’à 150 emplois d’ici fin 2021. (archives) KEYSTONE / URS FLUEELER sda-ats

Ce contenu a été publié le 09 mars 2021-17: 21

(Keystone-ATS)

Ruag International veut s’alléger de ses divisions MRO International et Ruag Ammotec pour se concentrer sur le marché de l’espace, en plein essor. Le sort de tous les salariés n’est pas encore connu.

La société n’exclut pas un désinvestissement de Ruag Aerostructures, mis à mal par la pandémie.

« Nous nous retirons de toutes les entreprises apparentes à la défense », a déclaré mardi le directeur général de Ruag International, André Wall, lors d’un entretien avec AWP. Cela concerne l’usine de munitions de Thoune, les activités de maintenance militaire en Australie et en Malaisie, ainsi que les activités de simulateur et de formation en France, Suède et Suisse. Après la scission de ses activités début 2020, c’est un nouveau tournant qui attend le groupe.

Il veut ainsi vendre MRO International, qui compte 630 employés. Une partie des activités du site bavarois d’Oberpfaffenhofen ont déjà été cédées à General Atomics Europe. Les 450 collaborateurs de l’unité doivent être représailles.

L’équipementier aéronautique veut aussi se séparer de Ruag Ammotec, spécialisé dans les munitions, d’ici la fin de l’année. Mais ce projet risque d’être contrecarré. Début mars, le National a adopté une motion pour arrêter le processus de vente de cette division, qui emploie plus de 2200 collaborateurs, dont 380 à Thoune.

L’aviation impactée de plein fouet

Le groupe bernois compte aussi sur la réorientation de Ruag Aerostructures, travaillé par la pandémie de coronavirus qui a mis à terre l’industrie aérienne. « Personne ne vole, personne ne commande des pièces d’avion », a déclaré M. Wall. Une cession d’unité, qui compte 1250 salariés, est également possible. « Je n’exclus un désinvestissement à un partenaire stratégique », a ajouté le patron dans un communiqué.

Il est important que les nouveaux propriétaires reprennent les employés, un assuré le patron.

L’entreprise veut concentrer ses efforts sur le marché de l’espace, en plein essor, via sa division Space et ses 1300 employés. Ce domaine pèserait 1 milliard de dollars d’ici 2040, avec des taux de croissance annuels de plus de 16%. « Nous souhaitons développer des capacités intégrées de satellites et de systèmes de lancement avec des partenaires solides en Europe », a assuré André Wall. Le groupe veut se positionner à moyen terme sous une nouvelle marque, « au-delà de la gravité ». Une entrée en Bourse de l’activité aérospatiale « n’est pas une priorité », a déclaré M. Wall.

En octobre, le groupe indiquait perdre près de 3 millions de francs par mois et vouloir supprimer jusqu’à 150 emplois d’ici la fin 2021. Au premier semestre 2020, il a enregistré une perte nette de 48 millions de francs, après 19 millions un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a plongé de 11% à 570 millions. Les résultats annuels seront publiés le 25 mars.

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