Finances

Retraites, Finances publiques, EDF … le calendrier chargé d’une rentrée sociale qui s’annonce explosive


Alors que le gouvernement doit s’attaquer à plusieurs dossiers potentiellement inflammables à la rentrée, de nombreux appels à la grève ont d’ores et déjà été lancés par les syndicats.

Marquée par le début des négociations sur l’assurance chômage, la refonte des finances publiques ou encore la réforme des retraites, la rentrée 2019 s’annonce mouvementée pour le gouvernement. Face aux différents chantiers sensibles entamés par l’exécutif, les syndicats ont d’ores et déjà annoncé plusieurs mobilisations qui s’étaleront sur tout le mois de septembre.

Hôpitaux

Cinq mois après le début du mouvement, près de 220 services d’urgences sont toujours en grève en France. Malgré une enveloppe de 70 millions d’euros accordés en juin par la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour financer une prime de risque versée à tous les personnels (hors médecins), le collectif Inter-urgences estime que le gouvernement doit encore faire des efforts pour améliorer les conditions de travail et la prise en charge des patients.

De leur côté, les syndicats espèrent étendre le mouvement à l’ensemble du monde hospitalier à la rentrée. La CGT Santé a déposé un préavis de grève pour le 11 septembre. Elle réclame, entre autres, le retrait immédiat du projet de loi de transformation de la fonction publique, du projet de loi santé et s’oppose à la réforme systémique des systèmes de santé et de l’hôpital.

Retraites

Dans les transports, l’UNSA-RATP et quatre autres syndicats ont appelé à la grève le 13 septembre pour manifestant contre la réforme des retraites qui prévoient la suppression des régimes spéciaux. « Notre régime de retraite est la seule vraie compensation aux contraintes du service public que nous subissons quotidiennement », indique le syndicat. L’UNSA prévient que « le 13 est une mise en garde » qui devra être « puissant pour être utile ».

Trois jours plus tard, ce sera au tour des avocats et autres professions libérales de battre le pavé pour défendre leur régime de retraites. Le Conseil national des barreaux (CNB) dit craindre une augmentation des cotisations de la profession de 14 à 28% en voyant leur régime intégré au régime universel des retraites. Le syndicat Convergence infirmière a également appelé à rejoindre la mobilisation du 16 septembre. « Si cette réforme va au bout en l’état […] il y aura de gros dégâts. Des cabinets infirmiers doivent purement et simplement fermer « , a déclaré Ghislaine Sicre, présidente du syndicat.

Enfin, Force ouvrière appelle à un rassemblement d’ampleur nationale le 21 septembre pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites. Le syndicat dénonce aussi la réforme de l’assurance chômage qui s’inscrit selon lui dans une « politique globale de dumping social ». Cette mobilisation sera suivie le 24 septembre par une grève, toujours contre la réforme des retraites, cette fois à l’appel de la CGT. Le syndicat SUD-Rail manifestera aux côtés de la Confédération en protestera également contre des « projets de liquidation des services publics et de dumping social dans la branche ferroviaire ».

Finances publiques

La refonte des finances publiques qui doit aboutir en 2022 au regroupement des services publics et à la suppression de certaines trésoreries fera aussi l’objet d’une mobilisation le 16 septembre. Si les concertations avec les élus doivent s’achever à l’automne, la réforme cristallise déjà la colère des syndicats.

La CGT DGFiP dénonce une « attaque globale » des fonctionnaires. « La publication, encore incomplète, des cartographies revisitées a suscité de très nombreuses réactions de la part des personnels. Les mobilisations de toutes natures se succèdent et réunissent de plus en plus d’agents. Les pouvoirs publics veulent se débarrasser massivement des fonctionnaires, notamment de la DGFiP « , assure le syndicat.

EDF

Un appel à la grève unitaire (CGT, CFDT, FO et CFE-CGC) a été lancé aux salariés d’EDF pour le 19 septembre. Les syndicats dénoncent le projet « Hercule » qui vise à isoler l’activité nucléaire, plombée par les retards importants du chantier de l’EPR de Flamanville, et à regrouper la partie commercialisation dans une filiale à 65%.

Les syndicats majoritaires d’EDF s’opposent à cette séparation de la production et de la commercialisation, qualifiée de « méccano capitalistique ». Ils demandent au gouvernement de « donner à EDF les moyens d’investir dans la transition énergétique et le service public et de renoncer à toute désintégration-privatisation ».

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