Rencontre avec Jean-Raymond Manent, fondateur de BOMA · PlanetGrimpe


Voici déjà quelques produits temps que nous avions entendus parler des BOMA au travers des stories Instagram d’un certain Romain Desgranges, et, plus récemment, directement par notre athlète PG, Camille Pouget. Et c’est finalement lors du salon de l’escalade à Lyon en novembre dernier que nous avons réellement fait la découverte de cette petite marque, BOMA, et de son fondateur, Jean-Raymond. Alors plutôt que de vous présenter la marque et les produits, on a préféré lui laisser la parole avec quelques questions auxquelles il a accepté de répondre… Rencontre.


Qui es-tu ?

Bonjour, je m’appelle Jean-Raymond MANENT, j’ai 36 ans et je suis le fondateur de la micro-entreprise BOMA Authentique Cosmétique qui a vu le jour en Mars 2020.

Je suis né dans le Val de Saône, près de Lyon où je vis encore actuellement.

J’ai fait mes études à l’Ecole d’Architecture de Lyon mais j’ai aussi été formé en Cuisine, en Menuiserie d’Agencement et plus récemment en Cosmétologie ; tout m’intéresse, en fait !

J’aime aussi croire que rien n’est impossible, à condition de s’en donner les moyens !

J’ai découvert l’Escalade tardivement, il y a 5 ans, un peu de hasard par même si de mon point de vue, rien n’arrive par hasard !

Présentez-nous la marque que vous avez créée… et les différents !

BOMA, c’est un peu une utopie ; mais une utopie qui pourrait devenir réalité !

L’idée, c’était avant tout de vouloir faire sa part pour plus de partage et d’altruisme en offrant le soin à sa mesure ; d’arrêter de critiquer ce qui ne va pas et d’agir concrètement pour proposer des solutions à des problèmes simples et courants comme des mains et des pieds abîmés, entre autres.

L’Humanité est un système, une grande Famille ; dès qu’un de ces membres s’agite positivement, chacune de ses actions rejaillit inéluctablement sur les autres de façon vertueuse.

BOMA, c’est cela : faire de son mieux pour contribuer au bien-être de tous ; devenir exemplaire !

La gamme a été conçue en privilégiant la simplicité, l’efficacité et bien évidemment l’authenticité ; j’entends par là être vrai, transparent et rassurant pour l’usager.ère final.e.

actuellement, 7 produits la constituante ; à savoir, 3 baumes hydratants pour la peau (Lavande, Romarin et Reine des Prés) ayant chacun des spécificités d’emploi.

Un déodorant crémeux aux 2 huiles essentielles ; produit leader de la gamme avec le BOM Lavande.

Un baume à lèvres et 2 savons surgras saponifiés à froid.

Prochainement arriveront un savon-shampoing, un baume visage contre l’acné et un baume visage jour/nuit.

Tous les ingrédients sont d’origine biologique et lors des formulations, les critères déterminants sont leur provenance (proximité géographique privilégiée) et leur qualité.

Comment en es-tu arrivé à créer BOMA ?

C’est un aboutissement ou plutôt la concrétisation de nombreuses et difficiles années de reconstruction personnelle.

En 2012, je suis hospitalisé en urgence et l’on m’apprend alors brutalement qu’il va falloir désormais apprendre à vivre avec un trouble bipolaire ; une maladie mentale aux conséquences entraînées handicapantes.

Il aura fallu dix ans d’errance thérapeutique pour établir ce diagnostic ; dix ans seront également nécessaires pour se reconstruire.

Il faut dès lors tout recommencer ; apprendre à s’équilibrer, à gérer ses émotions, à aménager son travail, à reprendre confiance en soi, à apprivoiser son corps, à dompter son mental et surtout à oser retourner vers les autres.

Ensuite, le retour au Sport est devenu une priorité et une personne que j’admire pour sa positivité, Philippe BERGER, co-fondateur avec Thierry BOURCIER du Club d’Anse, l’AL-Escalade ; mon club de cœur, devient le déclencheur de l’aventure : « Tu sais JR, les baumes que tu fabriques en mode DIY, je suis convaincu qu’ils plairaient aux grimpeurs ! »

Qu’est-ce qui te différencie des autres crèmes réparatrices qui existent déjà sur le marché ?

Lors du Salon de l’Escalade de Lyon en novembre 2021, j’ai pris un grand soin à étudier les offres de mes confrères.soeurs et je dirais que les produits qu’ils proposent sont très bons.

Cependant, ce qui me différencie, c’est tout simplement l’intention d’Amour et la Passion que je mets dans la fabrication de chacun de mes pots ; ils sont un peu comme chargés énergétiquement (influence de la Culture Amérindienne et de l’enseignement du Tai Chi).

Les ingrédients sont tous bio et leur provenance est la plus locale possible ; ce qui complique, je vous assure, la recherche de fournisseurs engagés et responsables ; ces « courageux invisibles » !

L’objectif est d’utiliser à terme des ingrédients majoritairement d’origine française (ce qui est déjà presque le cas) ou issus des pays limitrophes ; bien que pour les savons cela reste cependant encore très compliqué.

En effet, pourquoi utiliser, même si elle est excellente l’huile essentielle de Tea tree (Afrique du Sud ou Australie) alors que l’huile essentielle de Thym (France ou Espagne) peut répondre à des problématiques tout à fait analogues.

Et sur ce plan-là, nos politiques divergent incontestablement.

Comment imagine-tu l’avenir ? As-tu des objectifs pour ta boite à court, moyen ou long terme ?

J’aimerais répondre : « Sereinement ! » mais les défis sont nombreux et la quantité de travail à fournir est colossale ; on est tout seul chez BOMA !

Ce que j’ai observé au fil des années ; c’est que tout long voyage, commence toujours par un premier pas.

Alors, plutôt que d’avoir le vertige en regardant tout ce qu’il reste à faire, je me concentre chaque jour sur cet unique petit pas à réaliser et je donne le meilleur de moi-même pour l’effectuer de mon mieux.

En avril, mai et juin de cette année, j’accueille pour la première fois une stagiaire en communication numérique, Eva VINCENT.

J’espère pouvoir lui transmettre la passion de mes quelques expériences ; elle semble très motivée et en adéquation avec les valeurs humaines que lui inspirent BOMA ; j’ai hate !

Participer aussi en tant qu’exposant à une étape de la Coupe du Monde 2022 à Chamonix en Juillet est une priorité ; de même que de renouvelé notre présence au Salon de l’Escalade 2022 à Grenoble en Novembre.

Déménager pour des locaux plus adapté au second semestre de l’année reste aussi un objectif important.

Pour finir, évidemment, à long terme ; créer de l’emploi sera évidemment un ultime aboutissement !

BOMA ne court pas après l’argent même si cette ressource reste nécessaire ; partager, transmettre, prendre soin, apprendre et se renouveler demeureront toujours les valeurs structurantes de l’entreprise.

Romain Desgranges semble apprécier tes produits, comment l’as-tu converti ?

Alors ça, c’est un peu un miracle de la Vie !

Invité au club Vertige d’Arnas par Maciek KNUTELSKI et Serge VAUVERT, président à l’époque, pour ma première exposition test lors d’une étape de Coupe de France (il y a 2 ans environ) avec en guest-star Romain DESGRANGES ; je me retrouve aux côtés de Pauline CALANDOT, co-fondatrice de Redeem Equipement.

Hésitant, je sens pourtant bien en moi qu’il faudrait oser lui parler et lui offrir un pot de BOM Lavande pour qu’il puisse-être le tester ; mais comment faire pour accéder à lui parmi tous ses fans.

Je me motive (grâce à Pauline) et j’arrive à lui parler 1 minute ; je lui explique les vertus du produit et l’efficacité pour réparer la peau des mains mais je me dis que de toute façon, c’est peine perdue ; il ne l’utilisera jamais…

Quelques mois plus tard, Caroline BERTHIER, nouvelle présidente du Club d’Arnas, m’informe que Romain DESGRANGES souhaite faire une recommandation du BOM Lavande dans son nouveau livre SOLIDE ! (cf. p-169).

L’extase totale !

Depuis, nous avons appris à un peu mieux nous connaître et j’avoue être profondément admiratif de la personne en plus de l’athlète.

C’est une personne saine, juste, sensible, bienveillante, déterminée, instinctive, subtile, altruiste, en constante évolution, perfectionniste et extrêmement intelligente ; un exemple indéniable de ténacité… et de ma génération en plus !

Que peut-on te conserver pour 2022 ?

Du courage !

« Les gens extraordinaires sont des gens ordinaires (mais) qui croient en leur rêve. »

Moi j’y crois, même si le doute frappe souvent à ma porte !

De la visibilité serait évidemment un plus, alors je compte un peu sur Vous !

J’en profite aussi pour sincèrement Camille POUGET pour son soutien et pour son aide depuis le début et sans qui cette interview n’aurait pu voir le jour : une très, très belle personne et une très grande Championne en devenir !

Le mot de la fin ?

« Le Courage croit en osant et la Peur en hésitant. »

Je pense que tout.e grimpeur.se comprendra ces mots car ce que j’aime dans l’Escalade (et même à mon tout petit niveau) ce sont ces rendez-vous hebdomadaires avec celle-ci ; peut-être est-ce une manière pour moi de lui montrer que même si Elle a bien souvent gagné durant mon parcours de soin, désormais, je suis SOLIDE !

Pour finir, je citerai aussi Sœur Emmanuelle qui lors d’une interview a dit ceci : « Dans la vie, il faut trouver un but, et c’est une vielle femme qui vous le dit, et il faut s’acharner encore et encore et encore ; sinon, ça n’a pas de sens ! »

BOMA, ce n’est pas une fin mais un chemin ; Celui de l’espoir et de l’envie de dire à ceux touchés par une quelconque forme de handicap que ce dernier peut paradoxalement nous connecter à quelque chose de grand, à notre propre puissance personnelle et nous rendre fort et résilient.

Merci Planetgrimpe pour cet échange !



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