Record d’élues en vue | L’actualité


Les astres semblent alignés pour que l’Assemblée nationale accueille un nombre record d’élues au lendemain des élections du 3 octobre, montrent des chiffres qui réagissent par L’actualité. Non seulement les quatre principaux partis ont légèrement amélioré leur proportion de candidats par rapport à 2018, mais un grand nombre de ces femmes ont des chances réelles de victoire.

Selon le modèle de projection de sièges du site Qc125 de notre collaborateur Philippe J. Fournier, 59 femmes sont actuellement projetées gagnantes un peu partout au Québec. Si cela s’avérait, la proportion d’élues serait de 47,2 %, soit près de cinq points de pourcentage de plus qu’il y a quatre ans (42,4 % de femmes ont remporté la victoire en 2018 — elles étaient 44 % à la dissolution de l’Assemblée nationale, le 28 août).

Les résultats enregistrés en 2018 étaient sans précédent. Avant cela, jamais le Salon bleu n’avait accueilli ne serait-ce qu’un tiers d’élues :

Mais les projections de sièges ne sont que des projections : ce qui est certain à ce stade, c’est que les quatre partis reconnus à l’Assemblée nationale durant la dernière législature ont été recrutés plus de candidats qu’en 2018. Elles représentent 49 % des prétendants cette année, contre 47,2 % il ya quatre ans (là aussi, c’était un record).

Comme en 2018, c’est Québec solidaire (70 femmes sur 125 candidats, pour une proportion de candidats de 56 %) et la Coalition Avenir Québec (69 femmes, 55,2 %) qui tirent les chiffres vers le haut. Le Parti québécois (53 femmes, 42,4 %) et le Parti libéral du Québec (52 femmes, 41,6 %) font l’effet inverse, mais arrivent tout de même à franchir le seuil minimal de la zone paritaire, qui est généralement établi à 40 %.

Il y a quatre ans, QS et la CAQ avaient présenté chacun 52 % de candidats. Le Parti québécois en comptait 40,8 % et les libéraux, 44 % (ce sont les seuls à avoir reculé cette année).

L’ajout du Parti conservateur du Québec (PCQ) dans le portrait change un peu la donne. Même si la formation d’Éric Duhaime n’avait pas d’objectif précis en matière de parité hommes-femmes (« On ne veut pas de poteaux, c’est ridicule », avait dit M. Duhaime au lendemain de son élection comme chef , en avril 2021), elle compte 37,6 % de femmes dans son bassin de candidats (47 femmes sur 125).

Si l’on ajoute les chiffres du PCQ à ceux des quatre autres grands partis, sur un total de 46,5 % de candidats sur tout le territoire du Québec. C’est donc très légèrement moins qu’en 2018, mais avec un cinquième parti dans l’équation. Dans l’absolu, en matière de visibilité, cela veut dire plus de pancartes avec des visages féminins un peu partout dans la province.

La manière de compabiliser la proportion de candidats varie selon qui s’intéresse au sujet. Nous préférons ne pas considérer que les candidatures des principales formations et laisser de côté les candidatures indépendantes ou celles des tiers partis. Cette méthode permet de mieux situer l’effort que font les partis reconnus en matière de recrutement de candidats. Elle permet aussi de s’attarder aux candidatures qui comptent et qui ont une certaine chance de victoire.

Aucune disposition législative ou réglementaire n’impose présentement aux partis de respecter un quota de candidatures féminines aux élections. Le projet de loi 39 déposé par le gouvernement Legault il y a trois ans propose des « mesures pour favoriser la parité entre les femmes et les hommes à l’Assemblée nationale ». Il prévoyait l’obligation de transmettre au directeur général des élections un « énoncé au sujet des objectifs que [chaque parti autorisé] se fixe en matière de parité », de même que la production d’un rapport sur l’atteinte à ces objectifs. Le projet de loi a toutefois été abandonné en décembre 2021 : c’est celui qui visait à modifier le mode de scrutin…

Marie-Claire Kirkland-Casgrain a été la première femme élue à l’Assemblée nationale, en 1961. Il a fallu attendre les élections de 1976 pour voir plus d’une femme sur les banquettes (elles étaient cinq). On doit à Jean Charest la formation d’un premier conseil des ministres paritaire, en 2007.

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