Rachat des armes d’assaut: oui à un programme obligatoire


Déposé en février dernier, le projet de loi C-21 du gouvernement fédéral contient un programme national de rachat des armes à feu prohibées (principalement des armes d’assaut, interdites depuis mai 2020), dans lequel les propriétaires légitimes, qui détenait un permis d’armes prohibées avant leur interdiction, pourraient être dédommagés financièrement en échange de leurs moteurs. Cependant, selon le texte actuel du projet de loi, les propriétaires d’armes à feu prohibés ont le choix de participer ou non au programme de rachat. S’ils veulent conserver leurs armes, ils devraient obligatoirement soumettre à des exigences d’entreposage très serrées (l’usage de ces armes serait quand même interdit, tout comme leur déplacement, leur vente ou leurs jambes).

Ou, un nouveau sondage de la maison Léger révèle qu’une majorité de Canadiens et de Québécois appuieraient le programme de rachat obligatoire, allant même jusqu’à souhaiter punir les propriétaires d’armes récalcitrants avec des amendes.

Parmi les sondages nationaux, 52% des répondants ont indiqué que le projet de loi du gouvernement devrait être plus musclé et rendre le programme de rachat des armes obligatoire, contre 35% qui affirment que celui-ci doit demeurer sur une base volontaire:

L’appui au rachat obligatoire des armes est le plus élevé au Québec (62%) et obtient l’aval de la majorité des répondants de l’Ontario (54%) et de la Colombie-Britannique (51%). C’est en Alberta que l’opposition à cette mesure est la plus forte: 39% des répondants de la province de Jason Kenney sont d’avis que le rachat devrait être obligatoire, contre 48% qui affirment qu’il devrait être volontaire.

Lorsque nous partons les résultats selon les intentions de vote au niveau fédéral (voir les sondages au Canada ici), nous observons que les appuis à un programme obligatoire sont plus élevés chez les électeurs néo-démocrates (61%) et libéraux (57%) . Chez les électeurs conservateurs, les résultats sont plus divisés: 47% croient que le programme de rachat devrait être volontaire, contre 43% qui favorisent un programme obligatoire.

(Les résultats pour les électeurs bloquistes et verts d’échantillons trop petits pour être statistiquement significatifs [moins de 100 répondants chacun]. Néanmoins, à titre informatif seulement, les voici: Bloc québécois: 70% obligatoire et 25% volontaire; Parti vert: 53% obligatoire et 31% volontaire.]

L’étude de Léger révèle d’ailleurs qu’une majorité claire de Canadiens sont d’avis que le gouvernement fédéral devrait resserrer les lois sur le contrôle des armes à feu. Les deux tiers des répondants du sondage (66%) affirment que le contrôle des armes à feu devrait être plus strict, contre 10% qui jugent qu’il devrait l’être moins; 19% répondent que le niveau de contrôle actuel devrait être maintenu.

En analysant les sous-échantillons régionaux des résultats, nous remarquons qu’une majorité ou une forte pluralité de répondants pourraient bénéficier d’un contrôle plus serré des armes dans chacune des régions du sondage. C’est d’ailleurs au Québec que la proportion de réponse de cet avis est la plus importante, soit 75%.

De plus, les réponses à cette question se posent sans équivoque que l’appui à un contrôle plus strict des armes dépasse l’élargissement des clans partisans. Quelque 80% des électeurs libéraux et 72% des électeurs néo-démocrates croient que le contrôle des armes à feu devrait être plus strict. Parmi les électeurs conservateurs, près de la moitié (47%) des répondants sont du même avis, tandis que 29% d’entre eux souhaitent le statu quo.

La semaine dernière, l’organisme PolySeSouvient avait envoyé une lettre aux députés de tous les partis (sauf au Parti conservateur, qui s’oppose au projet de loi) leur demandant de voter contre le projet de loi C-21, jugeant qu’il ne va pas assez loin dans ses restrictions, plus particulièrement par rapport au programme de rachat des armes prohibées qui serait volontaire, et non obligatoire. Le gouvernement se dit prêt à discuter des amendements possibles à son projet de loi, mais rappelle que les programmes de rachat obligatoire ailleurs dans le monde ont souvent obtenu des résultats mitigés.

Les données de ce sondage révèlent qu’une majorité de Canadiens et de Québécois partagent l’avis de PolySeSouvient.

Vous trouverez les détails du sondage Léger ici.

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