Présidentielle 2022, le récap de la semaine : Edouard Philippe lance un parti, Zemmour se donne un mois, la gauche à l’épreuve


A six mois de l’élection présidentielle, la campagne – qui pour certains ne dit pas encore son nom – se poursuit. Dans la perspective de l’échéance, chacun bat ou essaie de le faire avec ses armes. A droite, une fumée blanche attendra le 4 décembre, et un congrès qui doit dissiper le flou. A gauche, Anne Hidalgo – dont la nomination par le PS doit être confirmée jeudi – déploie son plan, en espérant un second souffle qui la ferait décoller dans les sondages et faire la différence avec Yannick Jadot. Du côté du Rassemblement national, la dynamique autour d’Eric Zemmour commence à inquiéter.

De nouveau à « Horizons ». Si Emmanuel Macron devait se déclarer, alors qu’il avait « vocation à rester président le plus longtemps possible » comme l’a déclaré Christophe Castaner sur LCI, il pourra compter sur le soutien d’Edouard Philippe (que l’on connaissait déjà) mais surtout sur le nouveau parti, baptisé « Horizons » et lancé le 9 octobre par l’ancien Premier ministre. Un mouvement qui doit, pour l’échéance 2022 en tout cas, permettre au chef de l’Etat »élargir la base « , « base ». Cette nouvelle offre, qui pourrait d’ailleurs mettre le maire du Havre sur les rails d’une candidature en 2027, ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité présidentielle.

Les messages subliminaux de Macron à Zemmour. Jusqu’à présent, le président de la République s’est démarqué. Mais vendredi, lors d’un discours au sommet Afrique-France, il a tiré une première flèche vers le polémiste. Sans citer son nom. la saluant « une partie de l’africanité de la France » et « la chance d’avoir une diaspora » dont les membres sont « totalement français », le chef de l’Etat a également fait allusion aux débats identitaires qui marquent les débuts de la campagne présidentielle française. Samedi, Emmanuel Macron a dégainé un deuxième diamant, rappelant dans son discours sur les 40 ans de l’abolition de la peine de mort que «en France comme en Europe, des voix que l’on croyait étouffées surgissent du fond de l’histoire pour appeler au rétablissement de la peine de mort ». Il y a trois semaines, Eric Zemmour sentait pour sa part qu’il était « philosophiquement » pour la peine de mort.

Eric Zemmour, dans un mois, on le saura. Pour l’instant, il n’est qu’un auteur d’essai dans une campagne promotionnelle passagère, ce week-end en Corse. Si la réunion publique à l’extérieur a été chahutée, selon nos informations, le journaliste se rapproche de plus en plus d’une candidature. S’il se déclare, Eric Zemmour le fera d’ici la mi-novembre. La chasse aux sponsors est lancée, et aux financements aussi… Mercredi, pour la première fois, le sondage Harris Interactive pour Défis a donné le polémiste au 2e tour de l’élection présidentielle. De quoi lui donner des ailes et couper – un peu – celles de Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national a tenté dimanche de marquer sa différence avec son concurrent potentiel en 2022 Eric Zemmour, en mettant en avant «sa plus grande sensibilité sociale » et lui reprocher de négliger « fin du mois des Français« . C’est tout ce que certains cadres RN qui le jugent trop peu offensant ne veulent pas.

Au PS, c’est toujours pas clair. Anne Hidalgo, à la traîne dans les sondages et critiquée au sein du PS, a tout mis sur le terrain et les idées pour imposer la candidature socialiste et se distinguer du camp des écologistes, à six mois de la présidentielle de 2022 : à l’envers de ce que préconise Yannick Jadot , la maire de Paris s’est prononcée en faveur d’une baisse de la taxe carbone : « C’est sans doute une différence avec les Verts, je crois qu’on ne peut pas continuer à demander aux plus fragiles, aux plus modestes ou aux classes moyennes de payer le prix fort de la transition écologique », a lancé Anne Hidalgo en Sortie. Jeudi, il devra passer par le vote des adhérents, qui devrait être une formalité pour la maire de Paris, avant la convention d’investiture le 23 octobre à Lille.

A droite, on attend… La date est marquée d’une pierre blanche : le 4 décembre, le Congrès des militants républicains donnera naissance à son représentant. Mais le 4 décembre est loin. « Trop loin », certains disent même qu’à ce moment-là, les autres partis auront tous leur champion.

De plus, la procédure est complexe, et le temps dont dispose chaque candidat pour rassembler les parrainages et faire valoir ses arguments est limité. D’autant que la liste de départ est incertaine : Xavier Bertrand (ex-LR), qui avait donné des signes d’ouverture, n’a finalement pas pu participer au processus.

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